Naxos : Kerami - Chalki (randonnée des trois villages)

Suite et fin de la randonnée dans le centre de l'île de Naxos : section de Kerami à Chalki (ou Halki) et retour à Chora.

 

Après avoir monté et descendu au gré du vallonnement, la dernière partie de la randonnée s'avère résolument plate. Google Maps rattrape le manque de signalisation, m'envoie parfois dans une cour de ferme où le Cerbère de service m'adresse des aboiements menaçants, mais c'est un vrai plaisir que cette marche entre les murs de pierres sèches.

C'est sans difficulté que je découvre les églises byzantines du XIIIe siècle. Je ne sais pas ce qui les entourait à l'époque mais le cadre actuel est enchanteur.

J'arrive au bon moment, avec un soleil qui commence à décliner et des ombres qui s'allongent.

Une fois de plus, je ne trouve rien d'ouvert et je le regrette bien. A chaque fois je me demande, surtout avec des édifices anciens, s'il reste des fresques et en quel état.

Celle-ci est bien alléchante avec ses deux toits coniques. Une variante de la coupole, sans doute. Mais la curiosité est la paire, exemplaire rarement vu : le cas fréquent est la coupole unique, et sinon elles se multiplient souvent en nombre impair.

Tant pis.

Le chemin ne cesse de se transformer et me voici devant un enclos à chèvres, qui, curieuses, viennent voir qui est ce visiteur inhabituel.

Je passe au milieu de rustiques chèvreries. Ou bergeries, ou étables, ou écuries. Mais ma première idée me semble la plus probable.

J'hésite un peu sur cette partie du parcours. Le chemin qui me paraissait le plus logique m'a conduit à une autre cour de ferme. Il faut me rendre à l'évidence, c'est bien la route à suivre.

Cela ressemble au lit d'un ruisseau, en tout cas une partie agréablement ombragée. La première depuis que je marche !

C'était bien un ruisseau. Le pont permet d'éviter de se mouiller les pieds lorsqu'il coule, mais ça n'a pas dû se produire depuis des mois.

Chalki (Halki)

Cette fois, je suis rendu à destination. Chalki / Halki (c'est toujours le problème de la transcription du X grec ou russe) est un adorable petit village de cinq cents habitants. Il y a très longtemps, c'était le chef-lieu de l'île, et il en reste quelques bâtisses à fière allure.

J'avais vu ça à Venise... En Grèce, c'est une première.

Le bus passerait tardivement, ce serait bien tentant de profiter du festin. 

 

 

Finalement je m'arrête au Caffè Greco. Je demande à la très aimable jeune fille de goûter une boisson locale. Elle me propose le kitron, une liqueur à base de citron fabriquée dans la distillerie du village, véritable fierté locale. J'ai épuisé mes bouteilles d'eau en marchant et je préfère quelque chose de plus désaltérant. Elle me parle du raki de Naxos. Du raki ? Turc, et pas de l'ouzo comme ailleurs ? Apparemment c'est un souvenir de l'occupation ottomane et une spécialité de l'île. Il faudrait le boire sec mais, si je le consomme noyé d'eau, promis, elle ne me dénoncera pas aux autorités.

Effectivement, ce n'est pas de l'ouzo. Un côté plus vif et plus minéral, me semble-t-il.

 

Vous l'aviez deviné ! L'église du village est fermée ! 

Je récupère le bus, qui arrive pile à l'heure, cette fois, et somnole jusqu'à Chora.

Georgos n'a pu me recevoir qu'une nuit au Windmill Naxos, affichant complet pour celle-ci. J'ai donc réservé la seconde au Xenia Hotel, plus chic et plus central (et nettement plus cher, 97 € cette fois pour la nuit). Comme je quitte Naxos demain matin, la situation à vingt mètres du port présente un avantage indéniable.

J'apprécie cette chambre confortable et la literie excellente. Tout est impeccable ici, à une réserve près ; la fenêtre donne sur la terrasse d'une crêperie très populaire, qui sert tard le soir. On a équipé la fenêtre de double vitrage, pas de trop pour amortir le brouhaha.
 

Dîner au Typografio

Au cours de mes promenades dans le Kastro, j'ai repéré ce Typografio qui semble un peu plus gastronomique que la moyenne. Je n'ai pas réservé et je suis prudent, m'attendant à être écarté comme à Oia ; auquel cas, je sortirai mon plan B. 

Pas de souci ! On m'accueille avec le sourire et me voilà installé en terrasse.

 

Le menu change de l'habitude, c'est certain.

Je teste la Malvoisie, enfin. Ce n'est pas un mauvais vin, mais je m'attendais à mieux !

 

 Le plat est du poulet fourré au "gruyère" de Naxos, avec des champignons et une sauce au fromage. C'est agréable et beaucoup plus léger que ce que l'énoncé des ingrédients laisserait penser.

 

Le semifreddo chocolat, sauce caramel serait plus agréable sans le crumble au café. Ce n'est pas une question de goût mais de consistance, la poudre de biscuit rendant l'ensemble un peu pâteux.

Mais ce n'est pas un redoutable péché pour autant et le Typografio est une bonne adresse. Après l'espadon d'hier soir et le veau de midi, je garderai un excellent souvenir de mes repas à Naxos.