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jeudi 2 septembre 2021

Santorin : Oia et ses coupoles bleues

 

Excursion vers Oia et ses coupoles, LA carte postale de Santorin.

Je me méfie toujours un peu de ces vues de carte postale hautement recommandées, qui drainent des flots de touristes, ce dont Santorin n'est pas privée. Par ailleurs, des coupoles bleues, on en voit un peu partout, sur Santorin ou ailleurs.

Je débats avec moi-même ; aller à Oia, ne pas y aller ? Je cède finalement, de peur d'avoir manqué un aspect essentiel de l'île. On verra bien.

Un trajet en bus

Je regagne la gare routière toujours bondée et ses touristes égarés qui cherchent désespérément le bon bus. Je me trouve derrière et lorsque j'entends, dans la cohue, le receveur crier "Oia", je me précipite. Devant la foule, le chauffeur ouvre les deux portes de son véhicule. J'ai la chance de monter par l'arrière et de pouvoir m'asseoir. Les voyageurs debout dans l'allée sont aussi serrés que les pages d'un bloc-notes.

Du coup, on ne paie pas en montant, le receveur n'a aucune possibilité de se mouvoir. Il descend à chaque arrêt pour obtenir 1,60 € de chaque passager.

Je profite de mon hublot pour voir cette partie au nord de l'île que je n'ai pas encore traversée.


C'est toujours aussi pelé mais je vois des espaliers délaissés qui prouvent qu'autrefois, on cultivait ici en terrasses. Aujourd'hui, la végétation la plus florissante est les gros buissons d'Opuntia ficus-indica, le figuier de Barbarie qui est un des rares à résister à cette aridité.

J'ai fini par demander comment se débrouillaient les habitants pour obtenir l'eau. Je n'osais imaginer des camions-citerne qui feraient la noria avec le continent.

En fait, on a installé ici des usines de désalinisation qui traitent l'eau de mer.

Je présume que l'eau douce reste donc coûteuse et l'irrigation est un luxe que Santorin ne peut pas s'offrir.

Et c'est bien dommage. L'île ne produit sans doute que son vin et dépend entièrement de l'approvisionnement par bateau, et le paysage desséché n'est guère séduisant.

 Je doute qu'on puisse réellement compter sur ces malheureuses tomates.

Une décoration originale de façade.

A la découverte d'Oia

Je descends à la gare routière, constate la longue file des gens qui attendent le bus pour rentrer. A mon tour de découvrir Oia !

Un moulin décapité de plus, mais celui-ci semble réellement habité.

Je constate qu'Oia s'offre une variante. Le blanc de chaux n'est plus l'unique version des façades, le rouge brique apporte sa touche de couleur. Comme toujours, l'église est fermée.

Je traverse une zone proche du terrain vague ; il est évident que ce n'est pas ici qu'on prend les vues célèbres d'Oia. Il me faut grimper vers la crête.

J'aboutis dans une zone ultra-commerçante mais calme ; il est évident que je ne me trouve pas encore sur la promenade décrite par les guides. Cependant, malgré le soleil aveuglant, je note une nouveauté notable : les rues sont dallées de marbre !

Tentative de visite encore et toujours vouée à l'échec. Je me renseigne pour savoir de quel endroit on a la fameuse vue avec les coupoles superposées.

On m'indique une ruelle, calme tout d'abord, et vite bondée de gens qui font la queue patiemment. Diantre !

C'est qu'apparemment je ne suis pas le seul à vouloir fixer le point de vue célèbre. En attendant mon tour, je prends quelques photos du reste de la caldeira. C'est vrai que le regard s’émerveille devant la beauté de la vue.

Je comprends finalement : les endroits qui offrent la vue sur le village et ses coupoles sont peu nombreux. Celui-ci est en fait très exigu, et le regard est arrêté par les piliers les toits de l'église voisine et l'avancée d'un hôtel. La zone dégagée est minuscule !

En outre, l'attente est longue parce que mes prédécesseurs ne se contentent pas de faire trois photos. J'ai à nouveau droit à l'instagrammeuse (pas la même que la veille, celle-ci me semble britannique), filmée par son boyfriend, qui s'adresse à sa communauté de followers. Celle-là est une championne du maquillage. Malgré la température et le soleil cuisant, elle semble maquillée pour une soirée. Elle a apporté un grand sac en toile qui contient toute sa panoplie, qu'elle détaille en indiquant le prix de chaque produit et le site en ligne où on peut se les procurer. Les coupoles d'Oia ne servent que de toile de fond.

Après une demi-heure d'attente, c'est enfin mon tour. Je me dépêche de prendre quelques clichés.



Cette vue sur Oia avec ses coupoles bleues est l'icône de Santorin. On la retrouve déclinée sur une multitude de supports !



C'est dommage que si peu de spectateurs élargissent leur regard car la vue sur le volcan et l'entrée de la caldeira est tout aussi spectaculaire. Mais le touriste est un animal téléguidé, qui se contente souvent du programme obligé ! 




On aperçoit très nettement Fira, accrochée sur l'autre côté du cercle. J'ai vraiment l'impression d'une ville qui va s'effondrer dans la mer.

A Oia, les coupoles bleues ne manquent pas, effectivement. J'aimerais bien parvenir à visiter une de ces églises, mais c'est un insuccès permanent.

Le standing a changé ; ici, fini la moussaka et le tzaziki, on est passé à une dimension créative de la gastronomie. Les prix ont également évolué. Chez Feredini, on peut trouver de la bière à 17 € et une soupe au chocolat à 14 €. Ca doit être bien bon, tout de même.




La fameuse longue promenade, évidemment pavée de marbre, fait dans le haut de gamme.

Créateurs de mode et bijoutiers de luxe se côtoient. C'est davantage l'esprit de Deauville que celui de Palavas-les-Flots.

C'est une autre Grèce, qui s'accorde sans doute au côté ultra-neuf de chaque bâtisse. C'est propre, net, mais un peu froid et je trouve que tout cela manque d'âme et de patine. D'autre part, ce côté bling-bling ne me séduit guère.

Dommage car, même hors du point de vue obligé, le panorama reste d'une grande beauté.


Je suis surpris qu'on ne se lance pas davantage ici dans la culture de plantes succulentes, peu exigeantes en eau. Cet Aloès (melanacantha ?) semble bien se plaire et ses rosettes sont très décoratives.


Opération coucher de soleil ?

C'est l'heure du choix. Le coucher de soleil à Oia est très réputé, c'est même une des principales excursions proposées par les agences de l'île. Il me reste deux heures environ avant que l'événement ne se produise, et je crains un peu le retour en bus.

J'hésite. Par message, une amie me convainc de tenter l'expérience dont elle a gardé un très bon souvenir. 

Bon.

Je retourne vers le restaurant gastronomique, prêt à le lancer dans de nouvelles expériences maintenant que mon système digestif semble fonctionner à nouveau. Le garçon vient vers moi ; il est désolé, m'explique-t-il avec un ton froid et hautain qui dément ses propos, mais sans réservation, c'est absolument impossible que je dîne là.

J'abandonne. Je redescends vers la gare routière, j'avais aperçu, une centaine de mètres avant l'arrivée, une boulangerie-pâtisserie qui semblait attrayante.

Elle l'est effectivement, remplie d'alléchantes productions locales. La grand-mère qui me sert ne parle pas anglais, c'est de bon augure !


Pour moins de quatre euros, j'ai droit à un excellent kadayif, une spécialité turque au vermicelle et aux pistaches, et un cappuccino crémeux. Et j'ai été servi avec énormément de gentillesse ! J'ai l'impression que cette pâtisserie et Oia se trouvent dans deux contrées différentes.

Le soleil commence déjà à décliner et je retourne vers le rendez-vous des photographes. Les ruelles sont prises d'assaut par des touristes sortis d'on ne sait où, chacun y va de son selfie. Ma première tentative est vouée à l'échec, je n'accède même pas à la ruelle.


Je tente plusieurs endroits, joue des coudes et arrache deux photos parmi la foule caquetante.


Je ne tarde pas et me précipite vers l'arrêt de bus, où une file compacte s'est déjà formée. Ce n'est pas possible, ces touristes-là ont pris la queue avant le coucher de soleil ! Impossible de grimper dans le premier bus, aussi peuplé que le métro de Tokyo.

Heureusement, les départs se succèdent toutes les demi-heures et j'obtiens une place debout dans le suivant.

Ouf, mission accomplie. J'ai aperçu le coucher de soleil d'Oia. A chacun de voir, mais de mon côté, j'estime qu'en été, le jeu est loin d'en valoir la chandelle. A d'autres moments de l'année, c'est sans doute moins bondé.

Je suis sûr qu'à Megalochori, on se régale tout autant de la vue, sans les inconvénients de la foule.Pour le mois d'août, c'est sans doute un bon plan.

2 commentaires:

  1. Je suis à Santorin et votre blog m'a beaucoup aidé pour mes visites. C'est grâce à vous que j'ai visité le musée, formidable comme vous l'écriviez.
    Malgré votre article, je me suis laissé tenter par le coucher de soleil d'Oia. Beaucoup moins de monde aujourd'hui qu'au moment de votre passage, mais c'est encore très fréquenté.
    Cela ne présente absolument aucun intérêt ! Inutile de venir se perdre à Oia pour tomber dans ce piège à touristes. Le coucher de soleil depuis Fira est largement équivalent.
    J'aurais dû vous écouter.
    Valère

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    Réponses
    1. Rassurez-vous Valère, je ne cherche pas à convaincre quiconque mais uniquement à donner mon avis personnel ! Beaucoup de voyageurs sont enchantés par ce coucher et c'est tant mieux.
      Mais je suis ravi d'avoir pu vous inciter à visiter ce magnifique musée, et j'espère que vous avez pu découvrir également le site d'Akrotiri.
      En tout cas, un grand merci pour votre message sincère.

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