Naxos : Musée archéologique

 

Le Musée Archéologique de Naxos expose des pièces de l'Antiquité, notamment les fameuses statuettes cycladiques.

Le musée archéologique est installé dans un palais vénitien bien restauré aux multiples étages.

On passe même dans une cuisine reconstituée qui expose ustensiles d'époques indéfinies.

Le musée est actuellement en travaux et se fait une beauté. En attendant, les collections sont rassemblées dans une seule salle, faute de mieux. 

Pendant cette période transitoire, l'entrée est gratuite et la muséographie réduite au strict minimum. Quelques indications sur les provenances et les périodes, aucun panonceau, ce qui est regrettable, mais cela ne devrait donc pas durer.

A Naxos, dans les Cyclades, on s'attend logiquement à trouver une collection de ces figurines des Cyclades.

En l'absence de tout panonceau, je vais essayer de rassemble mes connaissances. L'art cycladique couvre à peu près huit cents ans, de - 2800 à -2000. Les statuettes sont toujours en marbre (la pierre fournie par les Cyclades) et ont parfois conservé des traces de couleur qui nous rappelle que la statuaire antique se parait de vifs coloris. L'épure du marbre actuel n'est qu'une perte de cette dimension.

Il s'agit de personnages féminins avec une poitrine toujours représentée, et une position unique, les bras repliés sur le ventre. On connaît quelques exceptions comme le joueur de harpe d'Athènes.

Toutes les tailles existent, jusqu'à celle du corps humain, même si la plus grande de ce musée ne doit pas dépasser une trentaine de centimètres.

 

Le visage est presque toujours stylisé et le seul trait est en général le nez. Quelques-unes, à Athènes, avaient en plus des trous pour les yeux. Les personnages sont généralement debout, même si on verra plus loin une curieuse exception.

 Voilà donc une variante estimable, avec des personnages assis cette fois. Une rareté !

Il me semble aussi que les hanches sont ici plus larges, et les personnages peut-être plus clairement féminins, en particulier celui de droite.

 

Leur rôle n'a toujours pas été clairement établi. On a parlé de représentations d'une déesse-mère, d'offrandes pour les morts et donc d'une statuette funéraire, de poupées pour les enfants.

Le seul élément tangible est que toutes ont été retrouvées dans des tombes ; on les associe donc à des offrandes pour les morts et très vraisemblablement à des statuettes funéraires.

J'ai toujours un doute avec les théories liées aux tombes, étant donné que ce sont toujours des lieux protégés et donc ceux qui ont livré le plus d'objets. Presque toute la poterie de la Grèce classique a été retrouvée dans des tombes.

Savoir si les Grecs faisaient peindre de manière aussi luxueuse des vases dans la vie courante demeure un problème pertinent, mais on ne pourrait pas déduire pour autant que la multitude des oenechoés, hydries, phiales ou rhytons n'étaient pas également utilisés par les vivants !

Le Musée Archéologique d'Athènes exposait de semblables objets, demeurés totalement mystérieux. On sait seulement qu'ils accompagnaient les statuettes.

Un peu semblable au mystérieux ours d'Athènes, un animal un peu cocasse. J'ai aussi photographié l'étiquette pour montrer le type d'informations apportées.

Vase géométrique avec des poissons stylisés.

Cette originale poterie date d'environ -1100, donc de la période mycénienne. Je ne crois pas avoir vu ce type de structure, même si cela rappelle une des productions d'Akrotiri.

Que ces scènes de combat sont fréquentes sur les vases ! Dans la même optique que ma remarque sur le matériel funéraire, je me demande si on ne commandait pas ces vases pour les tombes des guerriers.

Une série de terres cuites, avec plusieurs têtes.

J'aime beaucoup l'expression de celle-ci, un regard franc et plein d'espoir. Je fais peut-être de la surinterprétation...

Une statuette de type Tanagra, qui a préservé un peu de la peinture.

Un vase original sur le thème de l'olivier, avec feuilles et fruits. La frise évoque la couronne décernée aux vainqueurs des Jeux Olympiques ; c'est une hypothèse gratuite qui n'engage que moi, vous l'aurez bien compris. En l'absence d'informations, je propose les miennes !

La lampe à huile dans un assortiment varié de formes et de revêtements.

Un vol d'oiseaux simplifiés, avec des traits astucieux pour détacher visuellement les ailes. J'aurais bien aimé connaître la période. Je pense aux animaux mycéniens peints de la même façon, avec des rayures ; à nouveau, pure spéculation.

Les objets en verre sont dans un bon état étonnant !

Une création avant-gardiste avec ce flacon en forme de gland. Enfin, c'est ce que je devine !

Séduisante matière avec ce verre irisé outremer.

Et celui-là, en verre opaliné ?

Cela dit, quelle curieuse idée de présenter le côté brisé, alors qu'à l'opposé le vase semblait intact !

Période géométrique, un travail sur les demi-cercles qui semblent des yeux.

Un petit musée qui a donc du potentiel. J'espère que la nouvelle présentation lui permettra de valoriser ses collections !