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dimanche 14 août 2016

Japon, Kyoto : Kinkaku-ji, Ryoan-ji, Ninna-ji, Seiryo-ji, Arashiyama



Programme parmi les temples célèbres... Pourtant, ce n'est pas pour le plus connu que je vais avoir un coup de cœur !

Centre-ville

Le soleil tape déjà quand je pars ce matin, un bon kilomètre à pied avant l’arrêt du bus 12. Je traverse une Kyoto aussi urbanisée que son anagramme, avec des avenues interminables et des défilés d’immeubles grisâtres. En fait, quantité de temples sont disposés à la périphérie, ce qui impose de gros déplacements. Je ne retrouve pas l’image de Kyoto que j’avais inventée et la ville elle-même, oserai-je l’avouer, me déçoit un peu.



Le fameux bus 12 est bourré de touristes qui rejoignent tous une même destination. Du coup, nous sommes plus serrés que des sardines et je me retrouve parfois sur un pied ! Après une heure de route, nous atteignons le Kinkaku-ji, un des plus célèbres temples de tout l’archipel.

Le Kinkaku-ji

Quand j’ai préparé le voyage, immédiatement m’est revenu le roman de Mishima, Le Pavillon d’Or, lu il y a une vingtaine d’années. J’ignorais que cette histoire de moine fanatique qui, devenu fou, brûle son temple, était basée sur des faits réels. A l’époque, d’ailleurs, j’étais loin de penser que je le verrais un jour.
Le shariden se reflète idéalement dans le "lac".
Même reconstruit, le shariden, ce pavillon doré à la feuille d’or fait son effet et montre bien qu’à l’origine, il s’agissait d’une demeure pour l’agrément d’un seigneur, avant qu’elle soit offerte à une congrégation. D'ailleurs, le site occupe les jardins d'un temple, le Rokuon-ji.
Je prendrais bien du plaisir à la visite, si ce n’était la foule compacte et caquetante, les maniaques du selfie, les Espagnols qui s’appellent à tue-tête parce que leur famille semble s’être disloquée… et les gardes qui veillent à ce que la troupe avance à bon rythme. 400 yens, c’est cher payé pour cette visite décevante, surtout que, hormis la belle mare au pavillon, il n’y a vraiment pas grand-chose à voir.
C’est toujours pareil avec les sites farcis de touristes. On est venu, la foule a créé une déception. Mais, franchement, on ne serait pas venu, on le regretterait encore plus…

Déjeuner : omurice

Je m’éloigne de la populace massée à manger des glaces et à piller les distributeurs de boissons glacées (une bonne vingtaine en tout) et pars vers le second temple de mon programme. En chemin, je m’arrête à un petit restaurant sans l’ombre d’un touriste, spécialisé dans un des plats les plus populaires, l’omurice. Il s’agit d’une omelette fine qui enrobe un risotto, le tout recouvert de ketchup. La carte en propose toute une série. Je choisis langue de bœuf - shiitakés – légumes. Je ne suis pas vraiment fan de ketchup mais, je dois bien l’avouer, c’est drôlement bon. Voilà encore une recette vraiment japonaise que je n’ai jamais aperçue dans les restaurants cousins en France. Alors que les sushis, ici, il n’y en a pas à tous les coins de rue.




Le Ryoan-ji

Deuxième temple du programme, le Ryoan-ji, lui aussi extrêmement célèbre pour son jardin zen, tout en gravier et en rochers. En prime, on a droit à une jolie mare, un pavillon avec peintures et calligraphies, quelques jardins « verts », une fontaine en forme de pièce de monnaie. Le fameux rectangle zen, que je voyais plus grand (25 m sur 10 en fait) inviterait bien à la méditation. Mais, même si le nombre de touristes n’a rien de commun avec le Kinkaku-ji, les gamins qui braillent et les parents qui s’énervent n’incitent guère à la paix intérieure. 500 yens, cette fois. J’ai fait durer la visite trois quarts d’heure, mais un seul peut suffire.













En principe, après cette visite, les touristes reprennent le bus et rentrent sur Kyoto. J’ai prévu grand ; j’ai repéré sur le plan plusieurs temples dont le Lonely dit le plus grand bien et la bambouseraie d’Arashiyama ne semble pas très éloignée non plus.

Le magnifique Ninna-ji

Mon programme est un peu ambitieux mais je suis ravi d’avoir pu visiter le Ninna-ji dont je n’avais jamais entendu parler (alors qu’il est classé UNESCO). Il remonte au IXe siècle et a évidemment subi bien des modifications depuis. Il a été aussi connu sous le nom de « palais impérial Omuro » car un membre de cette famille impériale y a servi comme moine.
Les trois-quarts de l’enceinte sont occupés par des temples proprement  dits, des statues…






Ce bâtiment cultuel, le Hondo, est malheureusement fermé. Il va bientôt être restauré, paraît-il.



Un verger est planté avec la plus vieille lignée de cerisiers, la variété-mère donc. Il paraît qu’à la saisons des sakura (les cerisiers en fleurs dont les Japonais sont complètement fous), le site est aussi bondé que le Kinkaku-ji


On y voit aussi une pagode au sens français, c’est à dire un édifice à toitures étagées en forme de tour. En général, on peut nommer pagode tout temple bouddhique.



La dernière partie est réservée à des pavillons élégamment décorés, reliés par des passages couverts.
Ils bordent un jardin qui allie tous les éléments vus jusqu’ici : gravier ratissé, plan d’eau, arbres d’un vert lumineux aux formes artistiques. C’est magnifique.
Cette fois, je reste assis paisiblement sur la galerie couverte, en compagnie d’une quinzaine de touristes tout aussi calmes et silencieux.
Tout à coup un orage éclate, le grand jeu : tonnerre, éclairs, pluie féroce. Cela ne suffit pas à briser le charme ; bon, c’est vrai que je suis bien abrité, c’est un motif valable pour ne pas bouger de là. Quand je regarde ma montre, je vois avec surprise que je suis tout de même resté une bonne heure devant le jardin ! Cette fois-ci, les 500 yens du billet se valent largement.




















A pied vers Arashiyama

A partir de là, mes deux morceaux de plan ne coïncident plus. Google veut bien m’indiquer la bonne direction, c’est l’essentiel. Je passe par une vraie route de campagne, avec des champs, des petits chemins, des épouvantails rigolos. Puis un lac avec des garages à bateaux. Les maisons réapparaissent, hameaux, puis villages, banlieues plus ou moins cossues. La balade est très agréable,  je suis tranquille comme Baptiste (pas l’ombre d’un touriste à la ronde). Je regrette cette chaleur torride (comment se fait-il que la pluie n’ait pas au moins un peu rafraîchi?) qui me fait guetter les moindres toilettes perdues pour remplir ma gourde. Heureusement, les Japonais pensent à tout, ils mettent des distributeurs de boissons glacées partout (un pour sept habitants, ça en fait) et des toilettes dans les coins les plus improbables.









Le Seiryo-ji 

Bien des kilomètres après, j’atteins le temple de Seiryo-ji. Je découvre en lisant la plaquette qu’il a été construit à la place de Minamoto no Toru, la villa de référence du Dit de Genji, c’est à dire le tout premier roman de l’humanité. Ça m’en bouche un coin…
Le temple n’est pas très original, mais joli et, autour d’un pavillon massif, on trouve un peu tous les éléments en miniature : tour de la cloche, statue, jardin, lac, etc.













Encore un peu de marche et voici l’Hokyu-in, un fameux sanctuaire zen construit avec l’appui d’un non moins célèbre shogun, Tshikapa Yokiasira (le deuxième shogun de Muromachi). Je ne fais qu’entrer dans l’enceinte, le billet coûte encore 500 yens, comme pour les temples précédents, et je voudrais atteindre la bambouseraie d'Arashiyama avant la nuit.


Je me dépêche et voit mon deuxième héron, en totale quiétude à quelques mètres de la route…


La bambouseraie d'Arashiyama

La fameuse bambouseraie est grandiose : par la quantité de bambous et leur densité, mais aussi par leur hauteur. Ils se rejoignent presque tout là-haut, à vingt mètres au-dessus de nos têtes. Cela donne tout son sens à l’expression galvaudée « cathédrale de verdure ».






Je commence par rentrer à pied, mais lorsque la nuit se fait épaisse (et l’éclairage urbain est ici très… "écologique"  selon la brochure, c’est à dire particulièrement chiche), j’avise les transports en commun et reviens sur la gare de Tokyo.

En regardant mes itinéraires de la journée, j’ai quand même dix-sept kilomètres dans les pattes. Par conséquent, pas de folie, je dîne dans l’immense galerie de restaurants sous la gare. Encore un spécialiste d’un plat que je n’ai pas goûté, le donburi. Très bon, mais je ne reprendrai pas : du riz, du porc pané, des nouilles udon (qui suffisent largement à caler son bonhomme). 980 yens, je survivrai.
Les udon, ce sont ces grosses pâtes, à droite. Le plus gros calibre dans la galaxie japonaise. Leur consistance se distingue aussi, plus souple et plus élastique.

Retour à l’hôtel. Pour moi, soir de lessive !

4 commentaires:

  1. Très belles photos de ce temple qui t'a beaucoup plu. Ton blog est super ! Merci de tout le travail que tu as fait.
    Bises
    Jeanne

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  2. Merci beaucoup, c'est très gentil.
    Bises aussi.

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  3. Nous suivront vos conseilles et visiteront le nina ji qui a l air tres beau
    Superbe photos
    Lisa et Thomas

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    Réponses
    1. Vous vous régalerez ! J'y suis allé à trois reprises et le Ninna-ji demeure mon temple favori. Bon voyage au Japon, Lisa et Thomas !

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