Translate

lundi 15 août 2016

Japon, Kyoto : Higashiyama (Kiyomizu-dera, Choraku-ji, Chion-in...)



Ce matin, j’ai l’impression qu’il fait beaucoup plus chaud que les 34 degrés annoncés par KyotoWeather.
Je me suis concocté un programme dans Higashiyama, et je pars donc donc avec un itinéraire tout simple : Karusama-dori, Gojo-dori.



Le temple inconnu

Je vois une foule de Japonais affluer vers un temple non prévu. Je les suis et découvre, pour la première fois, une vraie ferveur dans ces gens qui font la queue à l’intérieur du temple. Un bâtiment à l’architecture contemporaine et audacieuse suscite ma curiosité. J’y pénètre sans vraiment comprendre de quoi il s’agit.



On dirait des rangées des « coin lockers », ces casiers de consigne présents partout. Une bibliothèque ? Les archives d’un monastère ? La statue d’un vénérable ne m’aide guère

En sortant, je vois un homme en costume traditionnel, une sébile à la main. Un moine, un ermite dans doute. Cela me fait songer subitement que, contrairement à tous les pays d’Asie que je connais (et ça en fait quelques-uns!), je n’ai encore vu personne mendier dans la rue. Pas plus que de marchands qui vous harcèlent pour vendre les souvenirs. Ah, le Japon…

Le Kiyomizu-dera

Le Kiyomizu-dera, beaucoup plus réputé  (de toute façon, j'ignore le nom du précédent), est également un haut lieu de ferveur populaire. La vaste enceinte abrite, comme toujours, plusieurs pavillons. Les premiers sont très colorés, et ceux de la partie supérieure en bois assombri, les deux versions courantes. Une fois mon billet acquitté (400 yens), je suis les conseils du Lonely et pars à gauche, dans le Tainei-meguri, qui constituerait une expérience mémorable, comme si on pénétrait « dans l’utérus d’une femme boddhisattva ».
Diantre ! Je n’y ai vu que deux galeries sombres, éclairées à la bougie qui confère une température de four à pain, avec quelques statues horrifiantes. L’autre partie du Hondo est très fréquentée aussi et beaucoup de Japonais prient devant les statues bouddhiques. Malheureusement, le Jishu-jinja est fermé ; on doit y parcourir les yeux fermés un trajet entre deux pierres pour trouver l’amour…











C'est quand on sort du bâtiment qu'on constate qu'il est sur pilotis.


 Je grimpe à une mignonnette pagode sur une éminence et vois qu’un chemin part à l’arrière, vers la montagne. Tout le monde redescend dans la direction opposée mais je ressens l’appel de la forêt. Je grimpe donc dans le mont  Kiyomizu, à l’altitude héroïque de 343 m. Cette petite randonnée en compagnie des cigales et des corbeaux est très bienfaisante. En haut, je suis récompensé par une petite lanterne dans la forêt moussue.






Ça se mange ? 



Je redescends et prends la queue pour aller boire à la « cascade » Otowa-no-taki (taki = cascade, donc la cascade d'Otowa), qui apporterait longévité et bonne santé. On se saisit de louches à long manche, stérilisées entre chaque goûteur. Il n’y a qu’au Japon qu’on voit ça ! Je continue à descendre, longe un petit étang avec sa tortue qui bronze sur un caillou, et me rends compte que j’ai oublié un pavillon. Je remonte donc, au milieu de la foule. Une pierre miraculeuse, un temple plein de pouvoirs, tout cela pour reconquérir l’amour perdu. Pas étonnant que les vœux recouvrent littéralement tout l’espace disponible.





Une étonnante troupe, un peu érodée. Des statues de Bouddha, sous une de ses formes, je présume.

Grosse cigale sur le tronc !






Comme un paquet-cadeau, la pierre miraculeuse

La redescente difficile dans la foule dense me fait passer par des rues aux boutiques touristiques, tissus, céramiques, gourmandises, souvent à des prix infréquentables.







Soudain s’abat un phénoménal orage tropical. Je sors mon parapluie mais je suis vite dépassé par les événements. Il est à peu près l'heure de manger, je pénètre dans le premier restaurant venu. J’aurais préféré plus de solide mais celui-ci sert une grande spécialité japonaise, le kakigori, de la crème glacée grattée. On m'apporte pour 790 yens une coupe avec de la glace au lait de soja non sucrée, recouverte de lait condensé sucré, avec des framboises. Ce n’est pas mauvais du tout !

J’attends la fin des intempéries avant de reprendre mon périple.


Un sanctuaire ?

Normalement je devrais visiter le sanctuaire Yasaka-jinja mais je ne suis absolument pas certain que ce soit ce que j’ai vu ! Celui-ci est caractéristique par sa fontaine en forme de dragon, ses innombrables lanternes blanches (dont une série avec des dessins d’enfants). Là encore se côtoient de nombreux fidèles que je n’ose déranger pour demander le nom du temple. Un point positif : cette fois ; l’orage a vraiment rafraîchi l’atmosphère !








Et encore un temple dont je ne saurai pas le nom !







Le Choraku-ji

J’entre, un peu par hasard, dans le temple voisin, le Choraku-ji (500 yens). Fondé au IXe siècle, il a toujours été très respecté par les empereurs et, au XIIe siècle, une nonne fort célèbre (c’est du moins ce que dit la brochure), Kenreimonin, s’y installa jusqu’à la fin de ses jours.

Le temple est entièrement caché dans la forêt, et c’est une nouvelle occasion d’escalader la montagne. Pour être honnête, il n’y a pas grand-chose à voir : quelques pavillons, des tombes dissimulées dans la montagne. Quand on redescend, la flèche nous envoie vers un modeste pavillon et son jardin miniature. Charmant, mais pas de quoi faire un détour pour venir.


On pénètre par une allée bordée de lanternes en bois, apparemment l'image la plus célèbre du temple.


La porte en bois confirme qu'il s'agit bien d'un temple et non d'un sanctuaire.





Mini bambouseraie dans la forêt.


Ici encore, la vue récompense les efforts.


Modeste cimetière aux tombes épurées.





De retour au niveau principal. On peut prier ici et sonner la cloche, la corde qui pend est là pour ça.


La salle principale est couverte de tatamis comme il se doit.


Petit parterre d'eau, comme on disait à Versailles.

En entrant dans le temple proche, un papillon aux dégradés de bleu sombre me confond visiblement avec une fleur. Il s’est pris de passion pour mes chaussures et refuse obstinément de les quitter.







Si j’ai bien compris le nom que m’a donné un octogénaire serviable, ce serait le Muraji-ji (le temple, pas le papillon). Sous toutes réserves. J'ai cherché ce nom et n'ai déniché aucun temple qui correspondait.
En tout cas, rien de fabuleux ici mais un passage bien agréable.





Le Chion-in

Enfin, ma série de temples du jour s’achève avec  un vaste ensemble, le Chion-in, siège de la secte Jodo, la principale du pays. Le moine Honen enseigna ici sa doctrine de la Terre Pure (si, si, c'est très célèbre) et on construisit au XIIIe siècle une série de bâtiments, refaits au XVIIe. C’est très impressionnant, surtout avec la porte à étages, le San-mon, vraiment énorme.

Plusieurs salles sont lattées avec le plancher « rossignol », qui piaille quand on marche dessus. Une sécurité contre les sectes rivales ? Comme d'habitude, on marche pieds nus, après avoir enfermé ses chaussures dans un sac en plastique.




La réserve à sachets,  un incontournable des temples et châteaux. 



Cette fois, je descends pour de bon, vers Gion, le quartier des geishas. J’essaie de ne pas emprunter les mêmes rues que l’avant-veille.






Resutoran et depato

Je m’arrête devant un restaurant qui inonde la rue d’une odeur délicieuse. L’endroit est rigolo comme tout, avec ses murs couverts d’étiquettes, de vieilles affiches, de jouets anciens. Et même d’une maquette du lieu !

Ça doit être de l’humour japonais, la serveuse apporte la carte… sur laquelle ne figure qu’un seul plat, l’issen-yoshoku. Il est préparé sous nos yeux et la liste des ingrédients figure à l’extérieur ! 680 ¥, 6 €.






Ma voisine, une Allemande, me dit que cela ressemble beaucoup à une spécialité d'Osaka, l'okonomiyaki. J'essaierai de le goûter quand j'arriverai là-bas pour faire la comparaison.



Kawaramachi-dori est un boulevard longé de grands magasins. J’entre dans deux différents, absolument superbes. Je m’amuse un bon moment à essayer des kimonos.







J'essaie un yukata à 402 600 ¥. Autour de 3200 €. Je ne repartirai pas avec.





Retour de nuit par Karasuma-dori, qui gagnerait à être plus éclairé.




Depuis la terrasse de la guesthouse, la Kyoto Tower semble une fusée prête à décoller.

4 commentaires:

  1. Your blog is really fantastic ! I have found here temples I've never seen anywhere else. Where is the Churaku-ji exactly ?
    Charlie, Amherst (MA)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Welcome to the readers from Massachussets.
      Thanks Charlie for your kind review !
      The Churaku-ji or Choraku-ji or Chorakuji (etc) is not very difficult to find on a map.
      Here is the GoogleMaps location :
      https://www.google.fr/maps/place/Chorakuji+Temple/@35.0026011,135.7834595,15z/data=!4m5!3m4!1s0x0:0xca480df2a6df485c!8m2!3d35.0026011!4d135.7834595
      Best !

      Supprimer
  2. Superbe promenade, entre temples connus et inconnus ! Passionnant article.

    RépondreSupprimer

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.