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vendredi 12 août 2016

Japon : Kanazawa, geishas et samouraïs

 

Feuille d'or : atelier chez les Katani

Je ne traîne pas, ce matin, pour arriver à l’heure à la maison Katani, spécialisée dans la feuille d’or.  Une poignée d’entreprises à Kanazawa maintiennent cette tradition dans d’élégantes boutiques ; j’en verrai plusieurs dans la journée.



Pour l’heure, je suis inscrit à un atelier. Hélas, c'est tout en japonais, et je ne pique que quelques mots.  Mes voisines sont deux fillettes qui semblent se débrouiller bien mieux que moi, et des jeunes gens d’une vingtaine d’années fort habiles se tiennent de l’autre côté.

On commence par réaliser un pochoir qu’on colle sur l’objet à orner, puis on enduit la fenêtre d’un produit résineux avec un pinceau raide. La grande difficulté arrive : déplacer la pellicule supérieure de protection sans couper la feuille d’or, pourtant douée d’un phénoménal pouvoir de fragmentation, et l’appliquer ensuite, toujours sans la déchirer. On tamponne vigoureusement et on retire le pochoir en essayant de ne pas emporter la feuille.
Malédiction, il y a des morceaux d’or partout. On les retire avec un bout de tissu et un coton-tige imbibés d’une sorte de dissolvant. La demoiselle me fait comprendre que je dois appliquer de la poudre d’or. Je ne saisis pas bien pourquoi je dois en remettre alors que je viens justement de l’enlever, mais mon niveau de japonais ne me permet pas de semblables explications. Au final, ça aurait pu être pire.
Je termine avec des cartes de vœux, qui sont autrement plus difficiles à réaliser. Le papier washi n’a rien de plane et y fixer l’or demande une bonne dose de miracle. A la fin, le papier est tout détrempé, mais cela semble normal. Il faut attendre que ça sèche ! Si je ne partais pas demain, je pourrais les récupérer. Tant pis, on me les enverra.

Higashi Chaya-Gai 

Je profite de ma présence dans le coin pour visiter Higashi Chaya-Gai, l’ancien quartier des geishas. C’est un coin très touristique avec les inévitables Japonais déguisés et de superbes boutiques d’artisanat à des prix astronomiques (6000 € un bol), mais ces rues pittoresques ont bien du charme.

Petit sanctuaire aux toits de cuivre. 
La bâtisse s'est adaptée aux contraintes topographiques de la rue. 


J'aime bien ce sang-de-boeuf (je parle de couleur) qui personnalise certaines façades.





Les boutiques sont aménagées avec luxe et sobriété. Ce chic-là se retrouve dans les prix élevés des beaux objets en vente. 

Balles de céréales indispensables à la réalisation du saké. 
Dans un magasin qui vend des objets dorés,  un pavillon recouvert d'or. 

Et le cake à la feuille d'or ? 

Une maison de geishas 

Je prends un billet (500 yens) pour la seule maison de geisha qui se visite. Les geishas, c’étaient des demoiselles bien éduquées en musique, danse et cérémonie du thé. La demeure de taille modeste est rigoureusement divisée ; à l’étage, salles pour les hôtes (spectacle, cérémonie du thé) et au rez de chaussée, chambres des demoiselles et cuisine, le tout distribué autour d’un microscopique jardin tout mignon.





Les shamisens, instruments de musiques cousins du luth, ont la caisse de résonance protégée dans une housse.


Les pièces sont rarement meublées. Le principe du futon permet une literie rangée dans les placards ; c'est une vie à ras de tatami. 
Détail des boutons de panneaux coulissants en cloisonné








Je ne l'ai pas vu en vrai ! Ce n'est qu'une photo de la vidéo. 


Dans une salle sont exposés théières,  bijoux, objets d’ornement.



Boutiques à Kanazawa

Nombre de boutiques proposent kimonos, soies peintes, tissus...





Les repas dans le quartier sont hors de prix. Je retourne donc vers le marché Omicho pour tester les restaurants de l’étage dont un couple d’Espagnols m’a dit grand bien.


Dans une boutique,  de superbes bocaux où des fleurs conservent leurs couleurs. 

Déjeuner au marché

Effectivement, je me régale avec un plateau plein de spécialités succulentes pour 1500 ¥.

Nagamachi

Ma prochaine étape est plus à l’ouest, dans le quartier Nagamachi. Cette zone est caractéristique avec ses murs jaunes qui dissimulent les maisons des samouraïs. Ces guerriers ont été rassemblés au même endroit et on leur a attribué des espaces similaires. A la fin du shogunat, beaucoup ont perdu leur emploi et les maisons ont été redistribuées à l’intérieur des clans.











Porte pour enfants ?

Certaines ont gardé leur fenêtre à jalousie qui permettait de surveiller l’arrivée des visiteurs.


On peut visiter la maison de la famille Nomura pour 550 ¥. C’est cependant une visite décevante, peu de pièces à voir, peu d’informations en anglais…


Une vitrine préserve une tenue de samouraï. Je me demande toujours si ce genre d'armure était destiné aux cérémonies ou si on partait au combat ainsi harnaché. 
Les fusuma, parois coulissantes, assurent la séparation des pièces.

Un petit autel familial s'impose dans chaque habitation. 
Recopie les kanjis,  a dit la maman... 
Un jardin charmant avec mes amies les carpes reste bien agréable toutefois.



Épées et sabres coûtaient des fortunes et étaient transmis de génération en génération. 


Les pièces percées se transportaient aisément. Pas besoin de porte-monnaie. 
Les surprenants bijoux d'ongles
Et je découvre, parmi les objets présentés, d’étonnants « bijoux ». Si la traduction est bonne, il s’agit de pièces métalliques ornementées destinées à protéger les ongles.

Teramachi

Mon étape suivante devrait être le quartier Teramachi avec son fameux temple Ninja. Hélas, je me trompe de pont et parcours plusieurs kilomètres avant de constater mon erreur. Une gentille dame m’indique la bonne direction et m’accompagne sur un bout de chemin pour être certaine que je ne me trompe pas. Cela me permet de voir d’autres temples avec toujours de plaisants jardins, mais mon erreur me vaut de trouver celui que je convoite fermé (à 16:00, les moines ne font guère d'heures supp) . Je prends quelques photos par la grille en guise de consolation. 



Je regrette amèrement cette fermeture ; Park,  qui l'a visité,  m'a assuré que la visite était géniale. Escaliers dérobés,  passages étroits pour qu'un guerrier en armure ne puisse passer,  portes secrètes...




Un petit cimetière moderne. 


Les jizo, ces divinités qu'on orne d'une collerette rouge, veillent. Ils protègent les enfants et les voyageurs. Le Boddhisattva Jizo a promis de veiller sur les âmes des enfants morts prématurément : ils sont décédés avant d'avoir pu accomplir les bonnes actions nécessaires pour être réincarnés. Les bavoirs rouges sont souvent faits main.


Après le franponais qui frappe partout, mieux encore : l'italofranponais !

Boîte à lettres japonaise



Je reviens vers le quartier de la gare, dans la même galerie marchande que la veille. J’y retrouve Park et je peux enfin goûter le shabu-shabu. Ce plat vaut sa réputation, très bon et très digeste. C'est un genre de fondue : un plat de bouillon chauffe devant vous, et on y fait cuire de minces tranches de viande, des légumes et des pâtes. Je ne sais pas pourquoi ma photo a disparu, j'aurais bien aimé pouvoir montrer ce plat traditionnel.
Dans le quartier, les brasseries ferment plus tard, ce qui nous permet de terminer la soirée autour d’une bière.

6 commentaires:

  1. Bonjour Monsieu
    Comment faire pour réserver l'atelier de feuille d'or ? Je serais très intéressée par cette activité.
    Votre blog est super et très fourni en détails, continuez.
    Anna

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    Réponses
    1. Bonjour Anna,
      Vous avez raison, c'est un atelier original et intéressant, apparemment peu pratiqué par les touristes. Sur internet ou sur place, l'office de tourisme fournit toutes les informations. J'avais essayé une réservation par internet qui n'a pas bien fonctionné mais l'office de tourisme de la gare a été très efficace et serviable.
      Merci pour vos aimables compliments !
      Cordialement

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  2. Très agréable article, très vivant. On n'a l'impression de voyager avec vous. Et on n'apprend plein de choses !
    Emma

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  3. L'atelier a l'air très sympa mais franchement je ne sais pas si on va se debrouiller si c'est tout en japonais
    On essaira de faire le temple ninja
    Votre article est super et tout les 2 on trouve votre blog manifique
    Carilia et Ethan

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    Réponses
    1. Merci beaucoup à tous les deux, donc !
      Pour le temple ninja, je vous conseille de bien le localiser sur le plan (ou, encore mieux, sur le GPS) et d'être très vigilant avec les horaires ! J'avais eu une réelle déconvenue en y arrivant trop tard.
      Mais Kanazawa offre beaucoup au visiteur, vous ne serez pas déçus.

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