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mercredi 17 avril 2019

Moscou : Concert Vadim Repin / Charles Dutoit


Deux artistes exceptionnels, un orchestre légendaire, un splendide programme... Je m'en réjouis d'avance.


Je fais un article bien pauvre en images car j'ai un problème avec la carte mémoire de mon appareil. Heureusement j'avais fait deux photos avec mon téléphone pour les envoyer sur Pinterest, ce sera toujours mieux que rien même si elles sont de qualité médiocre. Je verrai plus tard si je parviens à récupérer les autres.



De retour au Tchaikovsky Hall


Je reviens dans la salle où j'ai assisté au concert Sanderling / Milyukov la semaine dernière. L'année précédente, je n'y avais pas mis  les pieds, coup double cette fois. Et un concert sans surprise, conforme à ce qui était annoncé, alors que pour mon précédent, seul demeurait l'orchestre !


Le programme était alléchant, musique française avec de grands interprètes : Vadim Repin au violon, que j'ai entendu une quinzaine de fois, l'Orchestre National de Russie avec Charles Dutoit que je n'ai pas vu diriger depuis plus de dix ans. Le verdict ?

Concert du soir



La première surprise, en voyant Charles Dutoit arriver, c'est qu'à quatre-vingt deux ans, il a toujours la même apparence, casque de cheveux noirs (est-ce entièrement dû à la nature ???), silhouette mince et pas rapide. Il commence par les Menuets Antiques de Ravel, une œuvre élégante qui montre le moelleux de l'orchestre, avec des sonorités très fondues.

Vadim Repin  s'impose dans la Symphonie Espagnole de Lalo, un faux concerto pour violon, fausse musique espagnole (malgré des rythmes qui en sont directement issus, comme une séguédille qui me rappelle toujours Carmen, écrite au même moment) mais vraie composition française. Ce qui me frappe toujours chez Repin, c'est l'extrême pureté du son, avec des notes tenues parfois peu vibrées, et un indéniable chic dans le phrasé. La virtuosité, bien présente dans l'œuvre écrite pour Pablo de Sarasate, n'est pas évacuée, mais jamais mise en avant ; c'est davantage la beauté de la ligne et l'expressivité qui sont recherchées. Je suis frappé aussi par le côté intime qu'il apporte à l'œuvre, bien rarement présentée ainsi.
Au début, je trouve la balance avec l'orchestre bien médiocre, notamment les interventions des vents qui me paraissent trop puissantes. L'ensemble me convient cependant mieux dès le second mouvement.

Vadim Repin est fêté comme un dieu ! Les gens s'approchent de la scène pour lui remettre des bouquets, qu'il redistribue aux musiciennes autour de lui. D'ailleurs, je me fais la remarque que c'est bien gentil, mais que les fans ne les lui ont sans doute pas achetés pour cela…

Avec la Symphonie Fantastique de Berlioz, on sent Charles Dutoit à son affaire. Il raconte une histoire et ne néglige aucun des éléments du récit. Cette fois, ce qui attire le plus mon attention est la capacité à changer de climat tout en montrant la continuité de l'œuvre. L'Orchestre National de Russie profite de cette symphonie exigeante pour exposer des timbres de toute beauté, un alto riche, un cor anglais beau à pleurer, des percussions impressionnantes (le roulement de timbales fait frémir). On a du monde sur la scène, quatre timbaliers et sept contrebasses, ça donne une idée.
Je n'ai jamais entendu, je crois, cet orchestre dans ce répertoire et je me demandais ce que ça pouvait donner. En fait, c'est une mauvaise question. L'époque où un orchestre ne jouait qu'un répertoire et n'avait encore jamais touché à un autre est bien révolue. J'entendais récemment sur France Musique que le National de France n'avait jamais interprété de Bruckner avant la fin des années 1970, et que ce fut une révolution. Diable ! Cette réflexion mise à part, on sent à la fois que l'orchestre s'est internationalisé dans ses couleurs (c'est un regret) mais se plie avec souplesse à tous les répertoires (et c'est un atout).

J'aurais dû m'y attendre, mais je suis également surpris de voir le public familier avec cette musique, et très amateur de Berlioz. En cette année anniversaire, il est joué partout.

Un concert fort intéressant donc, encore une belle soirée ! 

11 commentaires:

  1. I hope you will recover your lost pictures!! Recuva, File Repair, may help you.
    Thanks for your post, especially in these circumstances!
    Annie

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    1. I tried both. But I will try others at home!
      Fingers crossed...
      Thanks Annie!

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  2. Peccato di non esserci!
    Piero

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  3. Aver vous essayer Recover Photo
    Enzo

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    1. Non, je ne connais pas ce logiciel. Je vais me renseigner.
      Merci, Enzo !

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    2. J'ai trouvé plusieurs logiciels avec des noms approchants,mais pas celui-ci. Pouvez-vous me préciser auquel vous faites allusion ?

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  4. Belle affiche. Sans doute un concert exceptionnel !
    Laura

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    1. Merci Laura ! Je ne risque pas de l'oublier de sitôt !

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  5. J’ai eu la chance de le voir quelque fois : c’est un magnifique violoniste. Le maître Dutoit, avec cet orchestre, a dû faire briller Berlioz. Belle soirée dont je profite grâce à ton article des plus intéressants.
    Encore grand merci. Bises. Mam.

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    Réponses
    1. L'article reste minimal, sans les photos toujours pas récupérées...
      Merci pour ce commentaire bienveillant !
      Gros bisous.

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