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dimanche 21 octobre 2018

Barcelone ; I Puritani (Les Puritains) au Liceu (Moreno, Albelo)


Retour au Gran Teatre del Liceu, cette merveilleuse immense salle, pour la dernière représentation des Puritani. Mais avec quelques différences, puisque c'est pour moi l'occasion d'entendre la seconde distribution.



Dans les déambulatoires qui entourent la salle, le bar pris d'assaut à l'entracte.

 Une distribution différente




Je ne reviens pas sur la mise en scène, à propos de laquelle j'ai écrit quelques mots dans mon précédent article.
Le chef est également le même, et ces deux représentations permettent de juger ses qualités. Il dirige aujourd'hui des chanteurs vraiment différents, et il montre non seulement la même souplesse, mais aussi des facultés d'adaptation assez spectaculaires. Il choisit des tempi en fonction des chanteurs, et c'est particulièrement audible avec les airs d'Arturo, beaucoup plus lents que vendredi.
Les instruments chantent différemment aussi. J'ai remarqué surtout comment il soulignait différents détails en fonction de l'interprétation des chanteurs, pour suggérer des climats musicaux mieux adaptés au timbre. Un chef de qualité donc.

Celso Albelo

 Les seconds rôles aussi sont identiques, et j'apprécie à nouveau les qualités de Lydia Vinyes-Curtis, (Enrichetta), Gianfranco Montrésor (Gualtiero) et Emmanuel Faraldo (Bruno).

Gianfranco Montresor, Nicola Uliveri

Nicola Ulivieri est un familier de Giorgio et j'avais pu l'applaudir dans ce rôle au Festival de Montpellier. Il phrase son Cinta di fiori avec noblesse et montre dans le duo avec Riccardo toute l'énergie nécessaire, ce qui nous vaut un Suoni la tromba éclatant.

Gianfranco Montresor, Nicola Ulivieri

Maria José Moreno, Andrey Kymach

 Je n'ai jamais encore entendu Andrey Kymach, un jeune baryton ukrainien extrêmement prometteur, qui débute dans tous les rôles qu'il chante. La voix est étonnante par la concentration des harmoniques et l’homogénéité du timbre. Je suis sûr que ce jeune homme, qui ne chante que depuis quatre ans, va polir le style et poursuivre la maîtrise du phrasé. D'ici quelques années, on devrait le retrouver dans des rôles verdiens, et il devrait gravir les marches très vite.
Belle découverte !

Maria José Moreno

Gianfranco Montresor, Nicola Ulivieri, Celso Albelo

 L'Arturo de Celso Albelo est bien connu et j'ai déjà pu en bénéficier, lui aussi à Montpellier pour la dernière fois. C'est un chanteur très soigneux, extrêmement attentif à la prononciation, et un très bel artiste avec de magnifiques phrases musicales. Sa vocalité n'est pas celle de Javier Camarena ; il enchante par ses piani impalpables et des diminuendi de rêve qui montrent l'excellence de sa technique (un A te o cara ciselé, splendide), et le timbre est splendide de bout en bout, y compris dans les suraigus meurtriers d'Arturo. Compte tenu du caractère de sa voix, il est obligé de réunir tous ses moyens pour les aigus forte qu'il assume sans tricher. Du beau travail.

Christopher Franklin, Maria José Moreno, Andrey Kymach

 Aujourd'hui, je découvre également Maria José Moreno, une cantatrice peu entendue en France même si elle a vécu à Paris et parle un excellent français. On retrouve dans son répertoire les rôles attendus (Adina, Gilda, Lucia, mais aussi des Mozart, ainsi que Micaela et Leila) et c'est aussi une solide technicienne qui maîtrise parfaitement ses aigus piqués. Une jolie palette de sonorités avec de très gracieux sons flûtés, cela ne gâche rien. Sa voix exprime bien la fragilité d'Elvira. Une réussite toute différente de celle de Pretty Yende, et c'est une bonne idée de la direction du Liceu d'avoir ainsi opté pour deux cantatrices à la vocalité si différente.

Andrey Kymach, Lydia Vinyes-Curtis

Je tiens, encore une fois, à souligner l'extrême gentillesse et la disponibilité des artistes qui papotent si aimablement avec leur public, se plient à leurs nombreuses photos (et dans mon cas, aux multiples signatures). Et quel plaisir d'avoir entendu deux Puritani en deux jours !

Gianfranco Montresor

Nicola Ulivieri

Christopher Franklin

Andrey Kymach

Maria José Moreno, Celso Albelo

avec Celso Albelo

avec Maria José Moreno

10 commentaires:

  1. Great to have two performances of the same work! Thanks for your great post.
    Annie

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    1. I think so! The best way to have a more precise opinion in art. Thanks Annie

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  2. Très intéressant de pouvoir comparer. Ce n'est pas si fréquent dans l'art.
    Passionnant article
    Pierre

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    1. C'est totalement vrai. Je pense même que l'analyse dans l'art ne peut se concevoir que par un rapport à autre chose. La notion de référence est toujours essentielle pour voir quelle est la position de la nouvelle œuvre. C'est plus compliqué quand il s'agit d'interprétation, mais on fait toujours une comparaison malgré tout.

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  3. Tu devrais faire des fiches en donnant des clefs pour apprécier la prestation des chanteurs ! Tes articles plutôt techniques sont très intéressants.
    Françoise

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    1. L'idée est pertinente, mais le temps me fait toujours défaut ! Merci pour ce message.

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  4. Great post! I love Celso Albelo !
    Kay S.

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    1. He is an incredibly talented tenor. And such a kind man!! Thanks Kay.

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  5. A pleasure to read a review written by a connoisseur!

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