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dimanche 29 avril 2018

Moscou : Monastère et cimetière Novodievitchi


Direction le plus célèbre monastère de Moscou (celui de Pimen dans Boris Godunov d'ailleurs) et son cimetière où sont enterrés de grands noms russes !

Après ma visite du Musée Pouchkine, je descends donc à la station Sportivnaya, à côté d'un immense complexe sportif, comme son nom l'indique.


La priorité est de manger, mais je ne veux pas trop m'éloigner. Je me dirige donc vers l'ensemble du monastère et du cimetière, avec l'enceinte sang-de-bœuf.


Pas le moindre restaurant. Je consulte GoogleMaps, qui me trouve une petite stolovaya de quartier, dans une place juste derrière. Parfait !

Déjeuner dans une stolovaya


Cette Stolovaya-Bufet (Столовая-Буфет) se trouve sur


Pas de haute gastronomie, mais de la cuisine maison qui semble convenir à tout le monde. Salade de crudités (chou, céleri, carottes et pomme), soupe de courgettes, kotleta et griechka (de la viande hachée panée et du sarrasin), plus le Napoléon, qui est en fait un mille-feuilles. Avec un verre d'infusion d'abricots secs (c'est très bon), j'en ai pour cinq euros tout rond. Incroyable !

Salade de crudités (chou, céleri, carottes et pomme), soupe de courgettes, kotleta et griechka, plus le Napoléon

Je suis prêt pour reprendre les visites.

Le monastère Novodievitchi


Le monastère Novodievitchi, c'est un des principaux ensembles monastiques de la capitale. Fondé  en 1524 sur un emplacement stratégique qui demanda une solide fortification, il devint très vite le couvent des femmes nobles.

Enceinte, tours et créneaux



Certaines y entrèrent volontairement, mais on se débarrassa d'autres en leur faisant précipitamment prendre le voile. Ulyana et Elena, la belle-soeur et la belle-fille d'Ivan le Terrible, Irène, la belle-fille de Boris Godounov, Sophie, la sœur de Pierre le Grand (qui trouvait cette bigote bien encombrante) y prirent pension. Boris Godounov y faisait retraite lorsqu'il apprit qu'il était nommé tsar.


C'est donc un élément essentiel de l'histoire de la ville, et, à ce titre, on chercha souvent à le détruire. Napoléon voulut le faire sauter mais les religieuses éteignirent les mèches in extremis.


 Si certains bâtiments intérieurs frappent par leur simplicité, ce n'est pas le cas de l'enceinte et des portes, parfait exemple du baroque Narychkine.



 J'ai acheté un billet, avec supplément photo, qui me donne le droit de pénétrer dans les bâtiments.

Je suis un peu désappointé. Le principal, la cathédrale de Smolensk, est en restauration. J'escomptais visiter des cellules mais c'est interdit. En fait, mon billet me donne droit à deux expositions.

Exposition d'icônes


La première est consacrée à une religieuse inconnue ; sa vie détaillée dans des panneaux en russe me noie dès la première phrase. Elle se termine par des icônes, où je suis en terrain plus familier.


Un minutieux travail d'orfèvre qui rappelle les exemplaires exposés à la Galerie Tretyakov.


La version bande dessinée ; un classique de la représentation religieuse.


Un exemplaire plus ancien, un peu naïf. Stricte mise en page, mais une curieuse représentation d'un enfant Jésus minuscule.


Un net contraste entre ces deux modèles. Celui du haut présente davantage de réalisme (mise en espace, plis) tandis que celui du bas conserve les éléments symboliques.



Tiens, un homme avec l'enfant Jésus. Pas si courant. Serait-ce la présentation au temple ? Ou Joseph papa, le sujet surtout traité par Guido Reni ?


 Poêle volumineux pour amener un peu de chaleur.


Une variante des fameuses boîtes en papier mâché, grande spécialité russe, les œufs. Moins gigantesques que ceux de dimanche, moins précieux que ceux de Fabergé, mais certains sont bien esthétiques.


Exposition année 1812


 La seconde présente avec quelques documents l'année 1812 et la défaite de Napoléon.



Les déboires de l'avancée de l'armée française...



Les incendies allumés par l'armée.


La fougueuse armée devant le Kremlin. Les églises du Kremlin se reconnaissent facilement.



L'Église de la Dormition 


 C'est la princesse Sophie qui ordonna sa construction au XVIIe siècle. Parfait exemple de baroque Narychkine, à nouveau.




 L'intérieur frappe par son espace et sa luminosité.



 Ors et icônes à profusion.



 Des lampes à huile émaillées, c'est plus rare.



 L'iconostase est planquée derrière un portique. Je me fais discret, vu la piété des fidèles que je ne veux pas déranger.






Une religieuse qui paraît bien âgée se charge du jardinage.







L'église de la Transfiguration sert aussi de porche pour l'entrée.



 Pour moi, ce monastère est lié avant tout à l'opéra Boris Godounov, dont une des scènes est située ici. Ma visite me remplit d'aise !


 En sortant, la vue s'offre sur la Moskova et un quartier de gratte-ciel à l'arrière.

Le Cimetière Novodievitchi



A partir du XIXe siècle, on ajouta ce cimetière qui rencontra très vite un succès fou. Un mélange de Panthéon et de Père-Lachaise...

L'endroit avec ses allées étroites et ses nombreux arbres me plaît beaucoup. J'y cherche un bon moment les célébrités en déchiffrant les noms, découvre parfois des tombes d'inconnus, mais intéressantes.

La diversité et, parfois (mais pas tout le temps !), la qualité artistique sont frappantes. Et, si on ne sait pas à quoi ressemblait la tombe d'un général communiste, on sort édifié...


Des inconnus que ces Yumachev (trois frères militaires ?) , mais un essai de mélange de matières.


Arkadi Sivkov dans sa gangue, en pleine action. Certains seront au téléphone !


Sobriété mais mise en espace originale.


Beaucoup de fleurs pour le violoncelliste/pianiste/chef d'orchestre et messager de paix Mstislav Rostropovitch et sa femme, Galina Vichnevskaya. J'ai de beaux souvenirs musicaux avec l'un et l'autre !


Stèle plus conventionnelle.


Version cubiste.


Orlov, dont la tombe est foudroyée d'un éclair pourpre !


Boulgakov, l'auteur de l'incroyable Maître et Marguerite.


Mélange d'armée et de religion, un peu confus.


Tchekhov, que j'ai eu beaucoup de mal à trouver. Je m'attendais à quelque chose de plus imposant. Un moment de recueillement, c'est un de mes auteurs de théâtre préférés.


Curieuse présence d'une croix de bois traditionnelle.


Tolstoï, mais pas l'auteur de Guerre et Paix. N'aurait-on pas cherché un effet de sarcophage romain ?


Je suis sensible à cette simplicité graphique. Lev Rudnev, connais pas, cependant.


Très pure sculpture. Il s'agit de la première femme de Staline, Allyuyeva Stalina.


Et ici, une autre à la Arp.


Stanislavski, le fondateur du théâtre moderne. Ses théories sur la conception du personnage et sur le jeu de l'acteur sont à l'origine de l'interprétation actuelle, au théâtre ou au cinéma. Elles ont inspiré l'Actor's Studio de New York, dont sont sortis Marlon Brando, Paul Newman, etc...
L'idée était d'abandonner la déclamation et d'interpréter davantage une personne qu'un personnage, et surtout s'effacer derrière elle. Révolutionnaire.


Kozlov ne rigolait pas !


Un effet bicolore réussi. C'est la tombe de Vladimir Maïakovski, le grand poète futuriste qui s'essaya à une multitude d'expressions artistiques.


Toute simple, la tombe de Dimitri Chostakovitch, un des compositeurs les plus passionnants du XXe siècle.


Le grand Scriabine, un génial compositeur, notamment de musique pour piano.


Curieux effet. Ca fait penser au Rubik's Cube ! Mais qui est donc ce Professor Isaac Khorov ? Et Tsitsina, est-elle son épouse ? Je ne connais aucun des deux !


Un autre génie de la musique, Sergei Prokofiev. Ce bouquet, simple et flamboyant, me paraît très bien lui convenir.


Pour cet inconnu (une photo, pas de nom), un monument suprématiste avec la roue dentée.


Abalakov et les Jeunesses Communistes.


Bel effet de matière ! C'est apparemment de la fonte. Iegor Gaidar, nommé premier ministre en 1992, accéléra la libéralisation économique de la Russie.


Une autre, très graphique.


Zoya Kosmodemyanskaia, une fameuse résistante soviétique pendue par les Nazis. La sculpture a beaucoup de mouvement.


J'ai failli ne pas trouve la tombe de Gogol, le génial auteur du Nez, du Revizor... J'avais vu des photos avec un buste, alors qu'il doit maintenant se contenter d'un calvaire.


Je rêve ! un tank !!!


Ca dépare dans le paysage romantique. Si, si, les Romantiques, les vrais, adoraient les cimetières.


Eisenstein. Un immense réalisateur de cinéma. Le cuirassé Potemkine...


Chaliapine, une des plus grandes basses de l'histoire de l'opéra. Fameux interprète de Boris Godounov, dont une partie se déroule juste à côté, comme je l'ai écrit plus haut.




Autre simplicité graphique.

C'est parti avec les gloires soviétiques ! C'est du lourd (sans parler du poids du monument funéraire).


Khrouchtchev, enserré dans une sculpture à la Zadkine.


Mikhail Grigoriev, dans un pesant ensemble.


Une autre sculpture dépouillée.


J'avais bien dit qu'il y en avait au téléphone ! L'inventeur du télé-achat ou du téléphone rose ?



Décidément... Ce doit être sponsorisé par Megafon. Non, sérieusement, Semyon Lobov, c'était un fameux amiral. C'est même écrit : Admiral Flota.


Ca brille ! Iliouchine, le fabricant des avions d'Aeroflot.


Oistrakh et son violon à peine esquissé.


Un autre fameux concepteur d'avions, Andreï Tupolev.


Un essai de typographie...


Ouh la la  ! On n'a cherché ni simplicité ni sobriété avec ce groupe sculpté.


Elena Obraztsova. Une formidable mezzo-soprano, avec une voix opulente. Sa Dalila, son Eboli, sa Marina... que de souvenirs !


Le clown Nikouline, fondateur du cirque du même nom. J'y vais dimanche !

Bon. Je suis trop loin pour remonter à pied et il recommence à pleuvoir. Tant pis, je reprends le métro. 

8 commentaires:

  1. A great cemetery with great people! And a splendid monastery. Great post thanks!
    Annie

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  2. Great post with a very complete tour of the cemetery. So many Russian glories!
    Aliocha

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  3. Wonderful post. Great blog.
    Nina

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  4. Great guided tour. Your pictures are very helpful to find the famous gravestones in the cemetery.
    Dmitry

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