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lundi 23 avril 2018

Moscou: Monastères Rozhdestvienski et Saint-Pierre d'en haut, Tverskaia, Place Rouge


Pas de pluie ce matin, mais un petit 6°C que le vent, toujours présent, rend glacial. Je verrai même quelques flocons voleter dans la journée.
Je me harnache donc et, bien couvert, me voici lancé à la découverte.




Certains bâtiments auraient besoin d'une bonne rénovation…


 Premiers bulbes de la journée. Beaucoup vont suivre.


Si je déchiffre bien, cette plaque honore le compositeur violoniste Henryk Wieniawski. Aurait-il vécu à Moscou ?


Ces couleurs rappellent Saint Petersbourg et même Prague ou Vienne. Il y a un air de famille !

 

Le monastère Rojdestvienski (ou Rozhdestviensky, ou Rojdestvenski)


Quelle que soit la translittération, c'est bien le même !


Fondé au XIVe siècle, c'est un ensemble monastique bien vivant. Je croise quelques nonnes orthodoxes avec leur chapeau noir. L'enceinte de briques devait bien les isoler du monde.


 Le clocher (Église Saint Eugène, je présume) est directement placé dans l'enceinte.


 L'église Saint-Jean Chrysostome a une allure aplatie peu banale.


Un style tout différent. Sans les bulbes, je n'aurais pas pensé à une église.


 Ce rouge est souvent utilisé dans les monastères russes ; souvent un indice du baroque Narychkine. En tout cas, état impeccable.


Je grimpe, attiré par les voix de la messe qui se déroule dans un étage. Dans l'escalier, une bande dessinée, format icône.


Je risque une photo par la porte.



 Les écussons délabrés ont une certaine poésie…



Après le vert et le rouge, place au bleu.


Et puis... taratata ! La version multicolore ! On en a plein les mirettes ! Les trois couleurs sont celles du baroque moscovite, antérieur au précédent.


Une petite église, toute mignonnette, est insérée dans le U du bâtiment précédent.


Les cloches y jouent un thème sans doute religieux, qu'on retrouve dans Boris Godounov.



Tout ce quartier a beaucoup de charme. Comme ailleurs, c'est le blanc des encadrements qui assure l'unité.


Dans le quartier, une grosse opération mobilise de nombreuses petites mains.



Les rues sont remplies d'œufs géants qui réclament de la peinture ! Je n'ai encore jamais vu cela.


 Le style varie évidemment beaucoup.


 

Le monastère Saint-Pierre-d'en-haut



Quoique fondé aussi au XIVe siècle, ce monastère ne montre rien de cette époque-là. Les églises les plus anciennes qu'il contient sont du XVIe. La famille Narychkine, fameuse dynastie moscovite, avait une propriété mitoyenne et s'investit dans la construction.


Deux des Narychkine, beau-frères du tsar, furent tués pendant les révoltes des Strelsy (c'est la Khovantchina !) et inhumés ici.


 L'église Saint-Serge de Radonezh, édifiée à la fin du XVIIe siècle, vit apparaître un nouveau décor. Baptisé justement baroque Narychkine, il allait faire fureur et inonder toute la ville. C'est même une des principales influences artistiques de Moscou.


Pour le moment, impossible de pénétrer dans la nef, mais je peux toujours suivre la procession qui contourne l'église.


 Je reconnais, j'avais vu ça à Saint Petersbourg. D'ailleurs les chants sont strictement identiques. Je présume que c'est un rituel de la période (pascale peut-être, mais je pensais que la Pâque Russe avait déjà eu lieu).







Sur Strasnoy, même affaire. Œufs en cours de décoration, mais aussi une scène où une talentueuse jeune fille chante devant un seul spectateur.


 Le suprématisme russe est à l'honneur ! Malevich ?



 Un stand où trône un superbe samovar. J'ai mon propre thermos de thé, mais j'achète juste à côté deux brioches confectionnées (je suppose !) par deux mamies aux yeux outremer. Surprise, l'une est au chou, l'autre à l'oignon et au fromage. Ça va me caler un moment.




Je passe dans le parc de l'Ermitage (rien à voir avec celui de Saint Petersbourg) dans l'espoir de récupérer mes places de la semaine prochaine. Pas de bol, la caisse du Novaya Opera est fermée. Tant pis, le parc est agréable et j'aurais au moins repéré les lieux.



 Changement de style. Les fameux gratte-ciel soviétiques, à l'assise bien large, font aussi partie du paysage.


 Monument à Kalachnikov, muni de sa célèbre invention. J'ai lu quelque part qu'il n'avait quasiment rien gagné avec elle et avait fini ses jours dans la misère.



 Même tentative de récupération de place au Tchaikovsky Hall. Le bâtiment n'a rien de séduisant mais l'acoustique y serait très bonne. En tout cas, impossible d'obtenir ma place avant le jour du concert.


 A défaut de cerisiers en fleurs, quelques branches de plastique... Au fond, c'est l'onéreux Hôtel Pékin.


Le Tchaikovsky Hall depuis la place.

Tverskaia



C'est une longue avenue que je vais suivre un bon moment. Mais pour l'instant, une pause sera bienvenue. Je m'arrête à Chokoladnitsa, qui me semble fort sympathique.


Je n'obtiens pas vraiment ce que je pensais avoir commandé : des pancakes avec coulis de fraises (et fruits frais) se sont substitués à mes crêpes aux légumes. Tant pis. Tout cela reste très très bon, surtout les varenniki, ces raviolis aux cerises, pour lesquels j'ai un gros faible…

 




Autre bizarrerie architecturale, peut-être pas si ancienne…


 L'électro-théâtre Stanislavski, mythique !






L'hôtel de ville, inratable.


Un mystérieux héros national chevauche au milieu d'une installation fleurie, bien kitsch comme il se doit.

 

L'église des Saints Cosme et Damien



Nos duettistes romains, martyrs et soigneurs, ont droit à une église justement ouverte aujourd'hui.



 On y donne un spectacle de Pâques, où de (parfois très !) jeunes gens déguisés chantent des romances inconnues.


Zin zin zin, dit la chanson.


 Du coup, je me balade incognito et tente quelques prises de vue.





L'ancien bâtiment du Télégraphe ; en tout cas, c'est écrit en lettres d'or sur la façade.


 En longeant le Kremlin



 D'accord, la vraie visite, c'est pour demain, mais, puisque je suis là, autant en profiter…







La "grotte", une très distante inspiration italienne.



Je ne poste que peu de selfies mais tout de même, je suis bien là ! Mon doigt sur la photo aussi, c'est dire si je suis expert…



Au bout, un gigantesque empereur Alexandre Ier se dresse devant la bibliothèque d'état.


 Je serais bien allé plus loin mais la rue est impossible à traverser ! Les passages piétons, c'est un long objet de recherche ici.


J'apprendrai plus tard qu'il s'agit de la Bibliothèque Lenine…


La tour Koutafya, la seule du Kremlin à être située à l'extérieur de l'enceinte.

La Place Rouge



 C'est quand même un incontournable de la ville ! Le nom est une erreur de traduction, le même terme signifiant "beau" et "rouge" en slavon. Ni la couleur des murs, ni le communisme n'y sont pour quoi que ce soit.

A l'origine, il fallait garder une esplanade pour assurer la défense sur cette partie opposée aux douves. S'y installa un marché, puis des boutiques de commerçants. La place conserva ses proportions et le Gum fut édifié.


Un musée d'histoire extrêmement photogénique termine la place à l'angle du Kremlin.


Notre-Dame de Kazan, une église reconstruite avec une joyeuse profusion de couleurs.


A l'époque soviétique, on disait que  le Gum était le seul endroit où on pouvait s'approvisionner en raretés. D'ailleurs, on ne pouvait payer qu'en devises.



Aujourd'hui, le prestige du lieu demeure, mais il ne s'agit plus que d'un centre commercial parmi tant d'autres. On y trouve les mêmes marques internationales que dans tous ses semblables du monde entier.






Dîner au Pavilyon Italia



Après avoir longuement tergiversé, je décide d'y prendre un repas avant ma prochaine représentation. Il s'agit prétendument d'un restaurant italien, mais voici des plats bien locaux : l'incontournable kotleta, avec ses indispensables kartoffel (et du romarin, pour un air méditerranéen), et la soi-disant torta della nonna a bénéficié d'un sacré relooking. On dirait une apple pie avec des céréales !




 Impossible de quitter la place sans jeter un œil à la cathédrale Saint Basile, sans doute la série de bulbes la plus réputée au monde !








 Je ne traîne pas trop. Tout à l'heure, j'ai opéra !



8 commentaires:

  1. J'ai opéra ou apéro...ça dépend... J'aimùe beaucoup l'idée des oeufs géants peints.

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    1. Merci de ton commentaire ! Les œufs géants, ça marcherait chez nous aussi... Le problème est de trouver les œufs !

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  2. Fascinating old and new Russia. Great post with inspiring pics!
    Annie

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  3. MARIE-JOSE LUSETTIlundi, 23 avril, 2018

    Merci pour ce beau partage. La tradition des œufs de Pâques peints durent jusqu'à l'ascension.

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    1. Merci de ton commentaire ! Une fois de plus, tu m'apportes le supplément culturel ! Gros bisous.

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  4. Superbe article, très varié. Un vrai plaisir de voyager avec toi !
    Bruno

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