Le Volksoper reprend une des meilleures comédies musicales, Cabaret.
Ce n'est pas mon premier Cabaret, mais je ne l'ai pas vu si souvent. A Londres, au Savoy Theatre, à New York, au Studio 54, à Paris... Ce n'est donc que ma quatrième représentation.
Vienne, Volksoper : Cabaret |
Popularisé par le film avec Liza Minnelli et Michael York, Cabaret est avant tout un musical créé à Broadway en 1966, portrait de la décadente Berlin de l'entre-deux guerres dont l'exubérance est soudain mise à bas par la montée du nazisme. Le regard et le parcours de l'Américain, la personnalité sensible de Sally, le drame du marchand juif Herr Schultz composent autant de fils que les numéros du Kit Kat Klub mettent en contrepoint.
Vienne, Volksoper : Cabaret |
La musique devenue archi-célèbre avec ses tubes (et Wilkommen, Bienvenue dès le début) est une vraie réussite, entraînante mais un peu grinçante, ironique, et les airs plus émouvants sont bien traités. Bref, une oeuvre réussie.
Vienne, Volksoper : Cabaret |
Le Volksoper met le même soin dans toutes ses productions, quel que soit le type de spectacle. Heike Meixner a exploité la tournette de la scène à bon escient, car le passage permanent d'un lieu à l'autre se fait rapidement. Le train est représenté avec une file de passagers assis sur leurs valises, mais tout le reste est présenté dans les décors de la tournette.
Vienne, Volksoper : Cabaret |
Au début, la toile fermée présente un décor expressionniste qui me rappelle le cinéma allemand (en tête Nosferatu de Murnau). Une allusion pertinente qui pourrait inspirer tout le spectacle, ce qui à ma connaissance n'a jamais été fait.
Vienne, Volksoper : Cabaret |
D'un côté le Kit Kat Klub, dont la scène fortement pentue représente un piano à queue géant.
Vienne, Volksoper : Cabaret |
Une devanture, un étal viennent y descendre pour créer l'épicerie de Herr Schultz.
Vienne, Volksoper : Cabaret |
De l'autre, la pension de Fräulein Schneider et ses scènes intimes, présentées dans de petites pièces comme si on avait soudain zoomé. C'est habile, car ce changement d'échelle nous rapproche soudain des personnages.
Chorégraphie synchronisée et vaguement décadente de Melissa King, direction d'acteurs précise de Gil Mehmert qui s'attache à bien dessiner les enjeux, tout fonctionne ici.
La distribution du soir
Vienne, Volksoper, Cabaret : Oliver Liebl, Johanna Arrouas, Jacob Semotan |
Des fidèles de la maison, Oliver Liebl et surtout Johanna Arrouas (il me semble l'avoir toujours vue ici) interprètent de vivants Ernst Ludwig, l'ami qui devient nazi, et Fräulein Kost, la pensionnaire qui trahit Schultz.
Vienne, Volksoper, Cabaret : Dagmar Hellberg, Robert Meyer. Ruth Brauer-Kvam |
Dagmar Hellberg incarne une sensible Fräulein Schneider et Robert Meyer en personne, le directeur du Volksoper, se coule dans un émouvant Herr Schultz. Leur duo de l'ananas est un impayable grand moment !
Le rôle d'Emcee, devenu Conférencier dans la version allemande, est cette fois confié à une femme. Ruth Brauer-Kvam y est extraordinaire de rayonnement, de vie, de dérision. Remarquable.
Vienne, Volksoper, Cabaret : Bettina Mönch, Jörn-Felix Alt |
Jörn-Felix Alt trace le portrait convaincant d'un Clifford Bradshaw un peu naïf, parfois à fleur de peau et Bettina Mönch est une Sally Bowles grandiose, pétillante comédienne, superbe danseuse, excellente chanteuse. Une excellente recrue pour une comédie musicale !
Vienne, Volksoper, Cabaret : Ruth Brauer-Kvam, Lorenz Aichner, Bettina Mönch |
Lorenz Aichner connaît son affaire et dirige avec punch un orchestre qui sait vraiment tout faire, aussi à l'aise dans les syncopes de Cabaret que dans la délicatesse de Die Zauberflöte, La Flûte Enchantée !
Vienne, Volksoper, Cabaret |
Vienne, Volksoper, Cabaret : Dagmar Hellberg, Robert Meyer. Ruth Brauer-Kvam |
Vienne, Volksoper, Cabaret : Bettina Mönch, Jörn-Felix Alt, Oliver Liebl, Johanna Arrouas, Jacob Semotan |
Vienne, Volksoper, Cabaret : Bettina Mönch |
Johanna Arrouas |
Jörn-Felix Alt |
Bettina Mönch |
Oliver Liebl |
Ruth Brauer-Kvam |
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