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lundi 6 janvier 2020

Prague : De l'île Kampa à la cour des miséreux


Une journée d'un côté et de l'autre de la Vltava (la Moldau), entre deux sites emblématiques, et avec le soleil !




Les brumes matinales vont bientôt se dissiper... Je traverse le centre historique pour rejoindre la Vltava ; mon objectif se situe de l'autre côté !


Même en marchant à bonne allure, je ne résiste pas aux façades ornées de la ville. Version Art Nouveau,  cette fois.


Je passe devant le Rudolfinum, où j'ai assisté à plusieurs concerts ; ce sera encore le cas pour ceux de la Saint-Sylvestre et du Nouvel An, cette année.


J'atteins la Vltava, où les populations de cygnes ne faiblissent pas. De ce côté-là, c'est Mala Strana, et la derrière s'élèvent, à gauche, le clocher vert de l'église Saint Nicolas et, à droite, le château surmonté fièrement par la cathédrale Saint Guy.


Pour éviter la cohue du pont Charles, redoutable à cette heure, j'utilise le suivant, le Pont Svatopluk Čech (Čechův most) . La Vltava est très photogénique par beau temps !



Me voici dans Mala Strana. Je croise bien quelques groupes de touristes, fermement dirigés par des guides qui brandissent leur parapluie, mais ce magnifique quartier me semble très calme ce matin.


Grâce à une des guides qui fait son commentaire en anglais, j'apprends que cet espace entre deux maisons est considéré comme la rue la plus étriote de la ville. Ca, une rue ? cela me semble un peu exagéré.



Je parviens à éviter le flux provenant du Pont Charles, dont j'aperçois l'impressionnante tour d'entrée, en passant sous l'arche.


Sur l'île Kampa


Voilà bien longtemps que je n'avais pas mis le pied dans ce quartier de la ville. En fait d'île, c'est simplement un quartier entouré d'un petit canal, la Čertovka. Le mot signifie "langue du Diable" (Čert, qu'on retrouve dans le titre de l'opéra Čert a Káča) et c'est curieux car le canal a en fait été creusé par les Chevaliers de Malte ! Il proviendrait d'une commère à la langue bien pendue, qui vivait dans une maison du quartier baptisée Les Sept Démons. Cette histoire me paraît un peu trop pittoresque pour être authentique, mais pourquoi pas ?


 La présence du canal a abusivement autorisé le terme de "Petite Venise", alors qu'on en reste bien loin ; mais cette place Na Kampě a un charme incroyable ! Façades simples et délicieuses, pavés, quelques arbres, réverbères et bancs, cela mérite bien le qualificatif "romantique" dans son acception courante. Si j'avais le temps, je ferais bien comme ce couple et dégusterais un chocolat chaud sur le banc. Mais j'ai un programme chargé et peu de temps...


La maison Au Renard bleu date de 1664 et conserve son enseigne originale. Elle ferait allusion à un conte populaire, où un renard veut noyer l'oie qui lui a manqué de respect. Je ne connais pas cette histoire, mais je suppose que l'animal a changé de projet car c'est une rose qu'il porte dans la gueule...


L'immanquable Pont Charles. Je le traverse rituellement une fois au moins par séjour, mais ce dimanche matin n'était vraiment pas le bon moment.

Le Musée Kampa 

Ce musée est aménagé dans un des deux moulins à eau qui utilisaient le canal. Réservé à l'art moderne et contemporain, il est réputé pour sa réussite muséographique et pour sa bouillonnante activité.

Ce sont les Mladek qui sont à l'origine : Meda, la femme, étudiait à la Sorbonne et à l’École du Louvre et elle rencontra son mari Jan avant de se consacrer à une maison d'édition. Jan devint ensuite un des tout premiers dirigeants du FMI, tout en se livrant à un important mécénat artistique. 

Après la révolution de 1989, Meda, devenue veuve, quitta son domicile de Washington pour regagner sa patrie. Elle offrit leur collection de plus de deux mille pièces, la base du musée. Les Kupka, les Gutfreund en faisaient partie notamment.

David Černý, Miminka Babies

Les espaces extérieurs sont devenus, sans surprise, un jardin de sculptures. David Černý, l'auteur de la tête mobile de Kafka, de l'homme se tenant par une main, a créé ces Miminka Babies qui rencontrent un franc succès. Ce sculpteur impertinent, qui peignit jadis un char en rose, me semble avoir aménagé le surréalisme à la sauce satirique.


Après que j'ai franchi la porte, je me trouve dans une agréable cour intérieure où l'exposition continue.






Le musée occupe donc les élégants bâtiments du moulin, astucieusement rénovés par une muséologie séduisante. J'acquiers mon billet à 320 CZK qui me permet de visiter la totalité des expositions.






 A l'intérieur, outre les collections soigneusement présentées, on bénéficie de chouettes points de vue !



La cage d'escalier s'est également transformée en espace d'exposition, avec une suspension spectaculaire.



D'un côté, le canal avec le Pont de la Légion...


De l'autre, le château avec la cathédrale...



Les mêmes vues que précédemment, mais depuis le toit.



 Après ce tour d'horizon, place à la visite !

La première exposition est consacrée à une architecte tchèque, Alena Šrámková ; les photos y sont interdites, je n'ai donc pas produit d'article séparé.


La seconde présente les intérieurs peints par Ben Willikens.


La seconde expose les œuvres d'un grand sculpteur cubiste, Otto Gutfreund.


La star du musée est sans doute le passionnant František Kupka.


Je termine ce programme abondant avec une rétrospective de l'art tchèque des cinquante dernières années, sur le thème de l'héritage tchèque du constructivisme russe.


Cette fois, me voici au niveau de la Vltava. Il est presque 14:00, il est plus que temps d'aller déjeuner.




Je passe donc le Pont de la Légion, qui m'offre une nouvelle vision du canal, et du Pont Charles un peu plus loin.


Derrière Narodni, un hélicoptère livre des matériaux. L'habileté du pilote à maintenir l'engin sur place fait lever les téléphones portables sur le boulevard. Je dirige mon appareil photo vers le haut, moi aussi.

Déjeuner : U Medvídků



U Medvídků est un restaurant où j'ai déjeuné lors de mon premier séjour à Prague, il y a vingt-cinq ans ! Cette micro-brasserie, restaurant, doublée d'un hôtel, est une vénérable institution.


Et incroyable, l'endroit n'a absolument pas changé !


La bière s'impose plus que jamais. En boisson et en cuisine : l'escalope de porc, avec une sauce à la bière et aux champignons, accompagnée de frites maison. Excellent.



Mais c'est le dessert qui m'enchante encore plus : des sortes de quenelles, avec un coulis chaud de myrtilles et un peu de crème aigre. Fabuleux !


On peut même faire un tour parmi les installations...



Petite promenade dans le centre en tentant de trouver des traverses un peu moins fréquentées. Ce motif sur une façade m'interpelle ; j'y repère deux fruits, s'agit-il de grenades, ces fruits que l'iconographie traditionnelle associe à la Passion du Christ ?




J'arrive près de Staroměstské náměstí, ses palais décorés, son marché de Noël... Je fends la foule sans trop lever l'appareil photo.


Ungelt



Juste derrière Notre-Dame de Tyn,  voici la plus vieille cour de la ville. Cet espace clos, fondé au XIe siècle, servait à entreposer les marchandises et à les imposer avec les taxes douanières. Les miséreux s'y rassemblaient aussi, ce qui donna le nom Ungelt, en allemand "sans argent".

L'administrateur de l'ensemble logeait dans le grand palais Granovsky ; outre sa loggia qui lui donne un air de palazzo italien, ce palais Renaissance est décoré de fresques de Francesco Terzio, un peintre maniériste.





Depuis Vienne, j'ai l'impression d'être cerné par les atlantes sur les façades !

 
Le soir tombe vite. Avant la représentation à venir, une pause réconfortante me fera le plus grand bien. Moccaccino du jour !


Je m'approche vers l'arrière du Théâtre des Etats, qui se découpe en ombre chinoise sur un ciel fantaisiste.





Je suis prêt pour la représentation des Nozze di Figaro, Les Noces de Figaro, dans le magnifique théâtre où Mozart a dirigé cet opéra (et créé Don Giovanni).

Le Karolinum, de nuit



Jan Hus fut recteur de l'université Karolinum, toujours en activité depuis le XIVe siècle (une des plus anciennes au monde donc).



La partie la plus ancienne est cette construction en encorbellement, fier témoignage du passé gothique.
 

Les emblèmes du lion royal (le royaume tchèque), du dragon ailé (Elizabeth de Poméranie, une des femmes de Charles IV qui fonda l'université) sont encore bien visibles.

2 commentaires:

  1. What an outstanding tour in this lovely city! Another great post on your fantastic blog.
    Annie

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