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dimanche 31 décembre 2017

Prague : Mala Strana et Il Barbiere di Siviglia au Karlin Divadlo


Le programme de la journée est centré sur Mala Strana, cette colline de l'autre côté de la Vltava, concentration d'édifices baroques, et du quartier du château. Mais il faut déjà y arriver.

Itinéraire buissonnier en attendant.






L'église Saint Sauveur 



Cette église est une partie du Klementinum, un énorme ensemble  dû aux Jésuites, le plus  important de la ville après le château.


On peut visiter ce grand bâtiment avec sa fameuse bibliothèque et la chapelle des Miroirs.


Je me contente de jeter un coup d'œil rapide à l'église, où la messe va se tenir.


On retrouve le vocabulaire baroque ordinaire, avec quelques traces des éléments Renaissance d'origine.




 Pont Charles, deuxième




Il y a nettement moins de monde le matin que le soir ! C'est plus facile d'y déambuler.



Voici la statue la plus claire du pont.


Un homme-orchestre attire la foule.




La seule statue en bronze du pont.


Il paraît que les pierres du pont sont consolidées au jaune d'œuf. C'était un liant courant jadis, en maçonnerie comme en peinture (la fameuse tempera). Tous les villages alentour furent mis à contribution. Pour éviter la casse, un d'eux apporta des œufs durs...

 L'Eglise des Chevaliers de Malte



Cette place baroque avec de bien beaux palais comporte les bâtiments de l'ordre des Chevaliers de Malte. La croix permet de ne pas se tromper !


L'église de cet ordre hospitalier est construite sur un plan particulier. L'église proprement dite est au fond d'une cour protégée par les deux tours.



Le mur de John Lennon



Ce haut lieu de la contestation pragoise était autrefois rempli de graffitis originaux.


Aujourd'hui on y trouve plus que des tags comme partout.



Juste en face, l'ambassade de France. Une des plus jolies que je connaisse dans le monde.


L'Eglise Saint Joseph



Celle-ci a été bâtie à la fin du XVIIe siècle pour les sœurs du Carmel, installées à Prague depuis les années 1650. La façade est très différente de ce que j'ai vu les jours précédents, ce serait du baroque flamand. Dont acte.


 Derrière le maître autel, une construction alambiquée  avec les coutumières colonnes salomoniques présente une œuvre "célèbre" (pas pour moi) de Brandl.





 Voici l'Eglise Saint Thomas, peut-être remarquable, mais fermée ce matin.




 

L'Eglise Saint Nicolas



Cette église se repère de loin avec sa haute coupole. Elle est payante (70 couronnes) mais c'est une des réalisations baroques les plus réputées.



Ma dernière visite m'avait laissé un grand souvenir. A Claudel aussi, d'ailleurs, quand il était consul de France à Prague.


Elle fut édifiée par les Dientzenhofer père et fils, entre les XVIIe et XVIIIe siècles.



La voûte est  peinte à fresque pour représenter l'apothéose de Saint Nicolas. Les trompe-l'œil fonctionnent bien et on a un véritable sentiment d'élévation.


Les nombreuses chapelles sont organisées traditionnellement avec un autel surmonté d'un retable, mais ici on échappe aux colonnes salomoniques coutumières.
P.S. Puisqu'on m'a posé la question, les colonnes salomoniques sont les colonnes torses, comme il y en aurait eu au temple de Salomon, à Jérusalem.




La poudre de marbre a largement été employée pour limiter les coûts. Poudre mélangée =  beaucoup moins cher que marbre brut ! Comme quoi, les matériaux de synthèse, ça ne date pas d'hier.


Ces immenses statues montrent bien la torsion et le mouvement caractéristiques du baroque. Je les trouve plutôt réussies, avec leur emploi modéré de l'or, et, malgré leur gigantisme, pas du tout écrasantes.





La chaire rococo  fourmille d'angelots. Un peu plus de sobriété n'aurait pas nui...



Impressionnante coupole qui culmine à 70m. Les saints martyrisés y assurent le spectacle.


Sur les quatre piliers qui soutiennent la coupole, de hautes statues. En marbre ? Eh bien non  ! Il s'agit cette fois de bois recouvert de craie. Ici Saint Cyrille s'affaire avec le Mal, tenu à distance par sa crosse.


Saint Basile avec sa tête de Père Noël.


Saint Grégoire, saisi en plein prêche.


Saint Jean Chrysostome, le fameux "Bouche d'or".


Le maître-autel est flanqué par les saints jésuites, Ignace de Loyola et François-Xavier, qui regardent à côté.



Les demi-coupoles sont également couvertes de fresques. A droite, juste sous la voûte, un Jésuite en noir surveille si le maître-autel n'est pas profané. Plus concerné que les saints précédents !



Saint Nicolas, tout en or. La sobriété est loin.


On peut accéder au balcon, où se trouvent quelques peintures inégales. Mais on peut voir le plafond de bien plus près !
Évidemment ici la perspective ne fonctionne plus. L'effet a été calculé pour un point de vue depuis la nef, bien sûr.


On aperçoit même les orgues sur lesquelles Mozart a joué ! 2500 tuyaux tout de même.









En face, le Palais Liechtenstein. Après avoir été occupé par l'armée suédoise, la poste, les services de l'armée autrichienne, c'est maintenant l'académie de musique qui y siège.


Comme à Vienne, une colonne commémore la fin de l'épidémie de peste. Plutôt chargée et balourde.

Nerudova 



Je tourne sur la Nerudova, cette rue qui grimpe raide, mais les palais s'y pressent et animent la grimpette.









Ka Hredu, ce coude qui poursuit vers le château. Traître par temps de gel ! J'ai un souvenir d'une bonne glissade il y a vingt-cinq ans.

Je profite du passage pour réserver dans le restaurant situé dans le palais vert, au fond.



Vue dégagée, la récompense du grimpeur.

 D'abord sur la colline de Petrin.


Puis sur l'arrière, en direction du couvent de Notre-Dame de Lorette.


Et enfin vers le centre de Prague.


Foule devant les grilles du château.


Perches à selfie de sortie. Bon sang ! Mais c'est la relève de la garde !



Inutile de tenter d'apercevoir un bout de chapka. Je profite de la fanfare en faisant le tour de la place.




Finalement, j'ai droit au défilé de la garde  descendante, comme dans Carmen.




Déjeuner à l'Etoile d'or



J'ai bien fait de réserver ici. On m'a gardé une table contre les fenêtres et le service est fort aimable.


Pour 250 couronnes, une revigorante soupe aux cèpes, le goulash avec des rösti, et un gâteau roulé. J'ai oublié, shame on me, de photographier ce dernier.


Le château (Hrad



La pluie s'invite, mais il ne faut pas tarder davantage pour la visite du château, cet énorme ensemble qui comprend aussi la cathédrale.


La Cathédrale Saint Guy



Ca change de voir un peu du gothique, après cette collection de baroqueries... En fait, l'édification de cette église commença en 1344, mais ne fut achevée qu'en 1929 !


La façade est la partie la plus récente. Logique, on terminait par les finitions après que tout le reste avait été construit. C'est la raison pour laquelle plusieurs églises sont dénuées de façade.



On se croirait dans une cathédrale française ! En fait l'architecte l'était, Matthias d'Arras. Son collègue Petr Parler, auteur de la chapelle de Saint Venceslas, suivit apparemment ses consignes.



Beaucoup de vitraux, sans surprise. Mais cette splendide verrière-ci est due à Mucha.





Un escalier gothique, comme à Vienne.





Tribune d'orgue Renaissance, avec une élégante courbe.







Sus aux ennemis ! Une statue en plein mouvement.


Ce bas-relief en bois de 1625 est extraordinaire. Il raconte avec d'incroyables détails la fuite de Pfalz, le perdant contre les Habsburg.


L'embouteillage sur le pont est saisi avec beaucoup de réalisme. Une œuvre super à scruter dans le détail.



Quelques gisants font la sieste dans les chapelles.


Jan Nepomuk, c'est une sacrée histoire. Il fallait trouver une figure nationale pour tourner la page après l'épisode hussite. On est donc aller chercher un obscur personnage médiéval (du même prénom que Jan Hus, c'était commode),  promptement sanctifié, rapidement honoré de multiples églises, et seul un prodigieux tombeau pouvait signaler un saint aussi considérable.

Voici donc un énorme groupe sculpté, réalisé avec deux tonnes d'argent.

Baroque délirant,  de rigueur.



L'oratoire royal, une curieuse tribune gothique en branchages.


Quelques pierres tombales rythment la visite.


La chapelle Saint Venceslas est une merveille gothique. Remarquables fresques aux couleurs fraîches, pleines de vie. En outre, les espaces libres sont remplis de pierreries. Ca fait de l'effet !








Nouvelle pierre tombale. Bizarre coque de protection... On dirait une cotte de mailles ! Je souffre pour lui.


En sortant, on tombe directement sur le palais présidentiel.

 L'ancien palais royal




Ces salles gothiques sont remarquables pour la voûte en végétaux entrelacés, un modèle unique.



Et, chic, un autre panorama !

 La Basilique Saint Georges



On recule dans le temps. C'est l'art roman qui est cette fois à l'honneur avec cette basilique dédiée à un des saints les plus anciens de la Chrétienté.


Une très belle nef, sobre, avec de pures fenêtres géminées. Un coup de cœur.





Des fresques semblent récemment dégagées.



Celles-ci sont mieux conservées.





En bas, une crypte miniature.
J'aime beaucoup cette basilique, qui me rappelle beaucoup mes églises romaines préférées.

Zlata Ulica, la Ruelle Dorée 




Cette rue charmante, très aimée des touristes qui l'obstruent, est constituée de maisons miniatures. Juste la taille au-dessus de la maison de poupée. Les soldats qui veillaient sur les remparts y résidèrent, mais aussi les orfèvres (à l'origine du nom de la rue). Kafka y habita également.



Il est un peu tard pour profiter des belles couleurs de ces maisons mais la promenade au crépuscule ne manque pas de charme.




Redescente vers la Vltava sous une pluie drue.


Pause gourmande : chocolat chaud mousseux et délicieux gâteau au miel et aux noix.




Il Barbiere di Siviglia au Karlin Divadlo





La mise en scène de Martin Otava demeure classique mais elle est bourrée de gags souvent efficaces. Le décor tournant est charmant, mais l'idée d'inclure la plage, un rêve inaccessible, me semble tomber à plat. On rit beaucoup dans ce spectacle avec souvent de bonnes idées, comme Ambrogio désinfectant la scène à l'annonce de la scarlatine de Basilio.

Tomáš Brauner dirige sagement et rattrape comme il peut certains décalages, inévitables quand les chanteurs sont très sollicités dans le jeu (et donc n'ont pas les yeux rivés sur le chef ou les écrans).
Sylva Čmugrová est une Berta de tout premier ordre, voix bien placée, solidité dans les ensembles, présence scénique indéniable.

Ivo Hrachovec campe Basilio avec un talent d'acteur tout aussi remarquable, mais aujourd'hui sa voix semble parfois peu projetée.


Miloš Horák interprète Bartolo avec beaucoup d'efficacité et d'humour. Le sillabando est réussi et l'acteur ne se ménage pas. Une belle performance.
Jiří Brückler devait chanter Figaro, mais c'est Svatopluk Sem qui le remplace. Incroyable, il n'est indiqué ni sur les affiches, ni sur le programme du jour ! C'est un excellent chanteur, avec une voix saine et une bonne technique, et son Barbier éclate de vitalité.     

Martin Šrejma interprète Almaviva avec un joli timbre et des aigus bien placés, cependant les vocalises sont souvent savonnées.

Jana Horáková Levicová chante une bien jolie Rosina avec un séduisant timbre de mezzo ; et elle est justement applaudie.



Svatopluk Sem

Svatopluk Sem, Tomáš Brauner, Jana Horáková Levicová, Martin Šrejma

Svatopluk Sem

Martin Šrejma et sa femme

10 commentaires:

  1. Amazing post of a wonderful baroque city. Thanks for this great post !
    Annie

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  2. J aime bcp cet article tres belle photos super le texte
    Dan

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    1. Merci Dan, c'est très sympa et très gentil de laisser ce commentaire.

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  3. Merveilleux article. J'ai beaucoup apprécié ton reportage détaillé sur l'église Saint Nicolas. Et, comme toujours, j'ai l'impression de voyager avec toi.
    Nicole

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  4. Inspiring guided tour of Prague! Congrats.
    Jenni

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  5. never been before and this post makes me want to go to Prague even more.Thank you so much for sharing
    Lots of love!
    Leannie

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