D'un avion à l'autre
En dépit d'un départ matinal, je n'arriverai que ce soir à Prague. Impossible d'être à l'heure au Karlin divadlo, malgré la meilleure volonté du monde.
Pour le moment, départ coutumier de l'inévitable aéroport de Marseille-Provence, où c'est une de mes anciennes élèves, efficace, souriante, qui m'enregistre. Miracle, je me rappelle à la fois son nom et son visage, et je suis ravi de la retrouver.
Une heure et quelque plus tard, après un sandwich poulet et un verre de vin blanc, j'aboutis dans le tentaculaire aéroport de Francfort, une de mes escales régulières.
Longue attente de quatre heures dans l'aéroport, heureusement bourré de sièges et de recoins qui permettent toujours d'être tranquille. J'ai le temps d'y terminer ma nuit.
Enfin, décollage nocturne au-dessus des lumières de Francfort.
A Prague
Trajet sans embouteillages. Youpi.
Une fois l'appartement réservé atteint, j'accélère la visite avec Karolina, la préposée de l'agence. Je verrai bien plus tard.
Il s'agit donc de déposer les bagages presto, filer à la station de métro Narodni třida, acheter les tickets, prendre la bonne rame, sortir à la bonne station, se repérer dans un quartier inconnu. Les dieux sont avec moi, Google Maps fonctionne et m'aide à limiter la perte de temps.
Au bout du compte, me voici au Karlin divadlo au milieu du premier acte. Pas si mal !
Rusalka au Karlin Divadlo
Je ne connais pas du tout cette salle, habituellement réservée aux comédies musicales, mais je suis un familier de Rusalka, que j'aime beaucoup. J'ai vu une dizaine de fois ce magnifique opéra de Dvořak, et mon dernier était en 2016 au Mariinsky.
Il n'empêche, les occasions d'assister à une représentation de cette œuvre ne sont pas si nombreuses, et c'est une aubaine que de bénéficier d'une équipe totalement tchèque.
Les forces maison sont de bon aloi, orchestre aux vents fruités et choeurs efficaces, sous la baguette attentive de Jiri Strunc.
Le vétéran Ivan Kusnjer, entendu pour la première fois ici, il y a vingt-cinq ans, en Conte des Nozze, est un Garde-Chasse tout à fait idiomatique, ainsi que les parfaites trois nymphes de Lenka Pavlovič, Sylva Čmugrová, Alžběta Vomáčková. Erika Vocelová Jarkovská campe un pétillant marmiton d'une voix joliment colorée et Andrea Tögel Kalivodová se régale visiblement à composer une sorcière de conte en Jezibaba.
Le Vodnik d'Oleg Korotkov est une belle surprise, voix de basse riche et style très approprié, de même que l'altière Princesse Etrangère d'Anda-Louise Bogza, aux séduisantes colorations.
Tomáš Černý affiche indubitablement des couleurs de ténor tchèque dans un Princ de bonne tenue. Il n'est pas toujours à l'aise avec la tessiture impossible mais varie les couleurs et l'émotion.
Je n'ai jamais entendu Pavla Vykopalova, mais je n'oublierai pas sa belle performance avec une Rusalka émouvante, de voix pure et d'interprétation mesurée. En dépit de la navrante convention de la production, elle délivre une composition juste, essentiellement basée sur la musicalité. Un vrai plaisir.
Pavla Vykopalova |
Richard Hein |
Oleg Korotkov et Andrea Tögel Kalivodova |
Jiri Strunc |
Pavla Vykopalová |
avec Tomáš Černý |
Retour plus tranquille dans le métro, qui ressemble étonnamment à ses cousins russes.
Et même une petite promenade avec les éclairages flatteurs.
Vraie installation, cette fois. L'appartement est spacieux, meublé Ikea comme souvent, et situé dans une paisible cour en pleine vieille ville. Du plaisir en perspective !
Never heard about this opera.
RépondreSupprimerBut a good post again ! I love the lamps on you pic.
Have a nice trip in Prague.
Annie
Thanks Annie !
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