Une cathédrale, un site mycénien, un morceau du Kastro et le déjeuner !
La Cathédrale orthodoxe (Zoodochos Pigi)
A l'origine, il existait un évêché à Naxos et un autre à Paros, que l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène unifia en 1083, en une métropole de Paronaxie.
La cathédrale fut construite en 1787 par le Métropolitain (évêque) Néophitos à la place d'une petite église, Zoodochos Pigi : un large édifice à sept arcades (si, si, il en manque une à droite sur ma photo) couronné d'un clocher ouvert comme on en voit si souvent dans les îles grecques. Elle est dédiée à "Marie Fontaine de vie".
Le plan est courant, avec la coupole au centre de l'édifice. La décoration intérieure insiste sur la somptuosité : lustre rutilant, nombreuses touches d'or, grande iconostase en marbre. Les colonnes variées semblent, une fois encore, du réemploi de matériaux anciens. Entre les temples voisins et l'église précédente, on disposait d'un large choix.
J'ai trouvé fort peu de renseignements sur cette cathédrale : les icônes "remontent à la période ottomane", ce qui est bien large, et quelque part se trouverait un évangéliaire offert par Catherine la Grande. C'est peu.
Devant la cathédrale, un édifice aux volets détériorés a encore beaucoup d'allure avec sa loggia aux fines colonnettes. Je lui trouve un air tout à fait oriental avec ses arcades effilées et je le verrai bien en Turquie ! Dommage qu'il ne soit pas mieux entretenu.
Le site de Mitropolis
Toujours sur la place devant la cathédrale, on a dégagé des vestiges qui remontent à l'époque mycénienne, autour de -1000. Les habitants abandonnèrent alors leur cité. J'ai deux versions de la cause : soit pour fuir des attaques répétées, soit par crainte d'une inondation. Je ne trancherai pas.
La zone ci-dessus était un ensemble de tombes ; cependant ce ne sont pas elles que l'on voit mais des dalles circulaires qui servaient aux banquets funéraires.
Une partie fut recouverte par un tumulus, vénéré à la période classique comme un sanctuaire aux héros, à l'origine du culte sur Naxos.
La ville était entourée d'un réseau de murailles. On a retrouvé un atelier de potiers avec plusieurs vases prêts à cuire, ce qui me semble signifier effectivement une fuite soudaine. Les vases étaient recouverts d'une fine couche de kaolin qui provenait de Melos.
Le kaolin était utilisé par les Chinois depuis l'Antiquité pour la fabrication de porcelaine. A ma connaissance, ce n'est qu'au XVIIIe que cette technique arriva en Europe et donc ce kaolin de la Grèce antique m'étonne tout d'abord. Mais à la réflexion, une couche de kaolin ne signifie pas porcelaine, qui réclame un savoir-faire très élaboré et des fours à haute température.
La pierre dressée est une stèle marquant la tombe où furent découvertes des poteries de bonne qualité. Elles seraient exposées dans le musée archéologique, mais je ne sais pas desquelles on nous parle, vu la déficience des informations dans ce musée.
Au IXe et au VIIIe siècles, on créa ces formes circulaires entourées de pierre où les familles honoraient leurs ancêtres. On y a découvert des offrandes et des ossements.
La photographie aérienne permet plus facilement de se représenter la structure.
A partir de -1250, les Cyclades furent assaillies régulièrement et les habitants durent renforcer leur système de défense.
La structure consistait en une base de pierres grossières, couverte d'une couche de briques d'argile crue. Ce serait, paraît-il, un exemple rarissime parmi les îles grecques, connu seulement à Egine et à Lerne.
Dans le Kastro
Plutôt que revenir par le port, je préfère explorer d'autres itinéraires dans le Kastro, la forteresse médiévale à laquelle je trouve un charme fou.
Cette fois, je trouve facilement les murs de la forteresse, tout au centre.
Déjeuner à Elizabeth's Garden
Le nom de ce restaurant semble un piège à touristes et pourtant c'est une excellente adresse. Outre le cadre très agréable, c'est une famille qui tient la taverne et propose une vraie cuisine grecque, avec enfin plus de choix que la moussaka et la salade grecque !
Enfin je peux découvrir des spécialités, et même un dessert puisque la carte est généreuse, même sur ce point si maltraité ailleurs.
Je goûte le youssouvki (orthographe absolument non garantie), du veau cuit longuement et effiloché, moelleux et goûteux.
Le galaktoburka est un gâteau à partir de feuilles de filo, encore un. Mais celui-ci est fourré au lait. Une divine gourmandise !
Je tente un vin blanc de l'île, plus agréable par sa fraîcheur que par son bouquet.
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