zz
L'an dernier, mes séjours dans les deux autres grands ports m'avaient offert l'occasion de visiter leur quartier chinois, à Nagasaki et à Yokohama. Je ne vais pas manquer celui du troisième !
Le quartier est formé de deux axes recoupés en rues perpendiculaires, selon un plan éprouvé. La zone ainsi délimitée est fermée par trois portes chinoises, et, du côté par lequel j'arrive, par une paire de lions chinois, placés ici en 1988. Le granit qui pave l'allée fut importé de Chine.
Presque au centre, un petit kiosque s'entoure d'animaux protecteurs. Cela me rappelle toujours l'allée des tombeaux Ming dans la région de Pékin, même si l'âge et la qualité de ces statues en reste fort loin.
Ce me semble trop visible pour ne pas être une attraction touristique... La cabine téléphonique s'est mise à la mode du quartier.
Il était inimaginable de ne pas rencontrer de dragon ici !
Ce quartier se nomme Nankinmachi, la "ville de Nankin" ; je suis étonné car ce nom devrait rappeler un épisode peu glorieux de l'histoire japonaise, les massacres de Nankin. Après la bataille de Nankin, en 1937, les soldats de l'armée impériale tuèrent des centaines de milliers de civils et violèrent une quantité effroyable de femmes et d'enfants. Les révisionnistes japonais ont toujours prétendu que les estimations étaient exagérées ; selon le tribunal asiatique, 200 000 victimes, selon les Chinois, 350 000, et 50 000 du point de vue nippon. Ce massacre, jamais officiellement reconnu, constitue encore une épine dans les relations sino-japonaises, compliquées depuis toujours.
Quoi qu'il en soit, les Chinois se sont implantés dans ce quartier dès 1868, donc à l'ouverture du port. Ce peuple qui commerçait quand nous étions encore à l'âge de pierre (pas de réactions offusquées, c'est une hyperbole !) vit dans cette installation une belle opportunité. Dans les années 1920, il prospérait grâce à sa spécialisation sur les produits introuvables ailleurs.
En 1945, les raids américains mirent à bas une large partie de la ville, et le quartier fut entièrement détruit.
Je suis étonné de la date très tardive de la reconstruction, 1981. Une association s'était créée pour réunir des fonds, et la ville de Kobe, lancée dans une valorisation de son patrimoine, y participa largement.
Le tremblement de terre de 1995 (7,2 sur l'échelle de Richter) causa à nouveau de graves dommages et il fallut de nouveau procéder à des reconstructions.
Tel qu'il apparaît aujourd'hui, il se fond dans la grande majorité de tous les Chinatowns que je connais dans le monde, avec un folklore poussé, une utilisation surabondante de rouge, quelques toits penchés, dragons et lions, et surtout une exploitation maximale du tourisme.
Restauration et boutiques de souvenirs s'y alignent sans crainte de lassitude. Il manque cependant ici un élément coutumier du trio, la médecine et les herboristeries, bien mieux représentées dans le Chinatown de New York ou celui de San Francisco.
Même le conbini Family Mart, une boutique ouverte jour et nuit, participe à l'ambiance générale.
Le Ga Ryo Den, bâtiment de rassemblement de la communauté, dut aussi être reconstruit.
Dans sa vitrine, ondule un dragon aux couleurs fluorescentes, sans doute utilisé pour la parade du Nouvel An chinois.
Ici, on fabrique des dim sum partout. Ce me rappelle qu'il est l'heure de déjeuner...
Ramen au porc laqué et pak choi, quatre dim sum différents, trois petites choses frites avec salade, soupe aux œufs et flan au lait de coco. 1160 yens le tout, 9 euros environ. Si la soupe aux œufs n'est pas mon plat favori, les dim sum et fritures étaient excellentes !
Je pense que j'aurais été déçu si j'avais négligé ce quartier mais franchement, cet "incontournable" peut être contourné sans remords. Si ce sont bien des Chinois qui tiennent les commerces (on les entend converser entre eux, à un niveau sonore bien plus élevé que les Japonais), l'authenticité de la zone me semble très surfaite.
L'an dernier, mes séjours dans les deux autres grands ports m'avaient offert l'occasion de visiter leur quartier chinois, à Nagasaki et à Yokohama. Je ne vais pas manquer celui du troisième !
Le quartier est formé de deux axes recoupés en rues perpendiculaires, selon un plan éprouvé. La zone ainsi délimitée est fermée par trois portes chinoises, et, du côté par lequel j'arrive, par une paire de lions chinois, placés ici en 1988. Le granit qui pave l'allée fut importé de Chine.
Presque au centre, un petit kiosque s'entoure d'animaux protecteurs. Cela me rappelle toujours l'allée des tombeaux Ming dans la région de Pékin, même si l'âge et la qualité de ces statues en reste fort loin.
Ce me semble trop visible pour ne pas être une attraction touristique... La cabine téléphonique s'est mise à la mode du quartier.
Il était inimaginable de ne pas rencontrer de dragon ici !
Ce quartier se nomme Nankinmachi, la "ville de Nankin" ; je suis étonné car ce nom devrait rappeler un épisode peu glorieux de l'histoire japonaise, les massacres de Nankin. Après la bataille de Nankin, en 1937, les soldats de l'armée impériale tuèrent des centaines de milliers de civils et violèrent une quantité effroyable de femmes et d'enfants. Les révisionnistes japonais ont toujours prétendu que les estimations étaient exagérées ; selon le tribunal asiatique, 200 000 victimes, selon les Chinois, 350 000, et 50 000 du point de vue nippon. Ce massacre, jamais officiellement reconnu, constitue encore une épine dans les relations sino-japonaises, compliquées depuis toujours.
Quoi qu'il en soit, les Chinois se sont implantés dans ce quartier dès 1868, donc à l'ouverture du port. Ce peuple qui commerçait quand nous étions encore à l'âge de pierre (pas de réactions offusquées, c'est une hyperbole !) vit dans cette installation une belle opportunité. Dans les années 1920, il prospérait grâce à sa spécialisation sur les produits introuvables ailleurs.
En 1945, les raids américains mirent à bas une large partie de la ville, et le quartier fut entièrement détruit.
Je suis étonné de la date très tardive de la reconstruction, 1981. Une association s'était créée pour réunir des fonds, et la ville de Kobe, lancée dans une valorisation de son patrimoine, y participa largement.
Le tremblement de terre de 1995 (7,2 sur l'échelle de Richter) causa à nouveau de graves dommages et il fallut de nouveau procéder à des reconstructions.
Tel qu'il apparaît aujourd'hui, il se fond dans la grande majorité de tous les Chinatowns que je connais dans le monde, avec un folklore poussé, une utilisation surabondante de rouge, quelques toits penchés, dragons et lions, et surtout une exploitation maximale du tourisme.
Restauration et boutiques de souvenirs s'y alignent sans crainte de lassitude. Il manque cependant ici un élément coutumier du trio, la médecine et les herboristeries, bien mieux représentées dans le Chinatown de New York ou celui de San Francisco.
Même le conbini Family Mart, une boutique ouverte jour et nuit, participe à l'ambiance générale.
Le Ga Ryo Den, bâtiment de rassemblement de la communauté, dut aussi être reconstruit.
Dans sa vitrine, ondule un dragon aux couleurs fluorescentes, sans doute utilisé pour la parade du Nouvel An chinois.
Ici, on fabrique des dim sum partout. Ce me rappelle qu'il est l'heure de déjeuner...
Ramen au porc laqué et pak choi, quatre dim sum différents, trois petites choses frites avec salade, soupe aux œufs et flan au lait de coco. 1160 yens le tout, 9 euros environ. Si la soupe aux œufs n'est pas mon plat favori, les dim sum et fritures étaient excellentes !
Je pense que j'aurais été déçu si j'avais négligé ce quartier mais franchement, cet "incontournable" peut être contourné sans remords. Si ce sont bien des Chinois qui tiennent les commerces (on les entend converser entre eux, à un niveau sonore bien plus élevé que les Japonais), l'authenticité de la zone me semble très surfaite.
A trip in China! Finally it looks very different from Japan, and I prefer the second one! But chinese food seems expectedly tasty.
RépondreSupprimerAnnie
Thanks Annie! It was really tasty, as I wrote!
Supprimer