Après l'ahurissant Uroko Museum, la villa suivante me réserve d'autres surprises. Yamate 8 Ban-kan, déjà le nom est peu courant.
La façade ferait référence au style Tudor. Je veux bien, mais les deux gardiens postés devant le seuil dénaturent toute allusion à l'Angleterre !
L'intérieur présente de belles pièces, groupées par collections sans rapport entre elles, et vraiment étranges ici.
Les sculptures Makondé
Les Makondé vivent dans l'Afrique australe, principalement la Tanzanie et le Mozambique. Depuis huit cents ans, ce peuple crée des sculptures en ébène, d'un format assez unique et d'un style facilement identifiable.
Ces sculptures furent diffusées en Europe au tout début du XXe siècle et frappèrent nos artistes français. Avant les Surréalistes (je crois qu'André Breton en possédait plusieurs), Picasso fut influencé par leur puissance expressive. Ensuite, elles furent mondialement diffusées et c'est toujours le cas, même si les pièces vendues sur les marchés s'avèrent généralement des faux. J'ignore dans quel contexte fut constituée cette collection.
Gravures et sculptures
Tout aussi inattendues, ces salles exposent en même temps de vraies raretés.
Une sculpture de Renoir, ici ! Alors qu'on en voit si rarement dans les musées.
Une gravure de Dürer, avec beaucoup de profondeur.
Une de Rembrandt dont la pointe imite le dessin.
Une autre de Rembrandt, très "manière noire".
Sur une table "haute époque", comme on dit dans les salles des ventes, une surprise supplémentaire. Que vient faire cette massive composition de fleurs ?
J'ai longuement calculé pour limiter les reflets, avec des résultats un peu décevants. Mais je tenais à montrer cette savoureuse série de gravures de Hogarth, ce critique caustique de la société anglaise du XVIIIe siècle. A ma connaissance, le seul graveur à l'origine d'un opéra, puisque c'est sa série du Rake's Progress qui a suscité le livret de l'opéra de Stravinsky.
Je pense que la série présentée ici est le pendant féminin, The Harlot's Progress (La Carrière d'une prostituée).
Don Quichotte et Sancho Pança auraient-ils voyagé au Japon ?
Au-dessus de la porte d'entrée, quelques vitraux originaux furent placés dans le mur.
L'art bouddhiste
Après le hall de l'étage, je pénètre dans une salle qui réunit un ensemble provenant de Gandhara, cette région au nord de l'Afghanistan qui concilia influence grecque et représentations bouddhiques. Que des merveilles, comme toujours avec cet art-là !
Une pure splendeur. On voit bien ce que la maîtrise du drapé, souple et collant au corps, doit à l'Antiquité grecque.
Dans la salle suivante, toujours des représentations de Bouddha mais provenant de Thaïlande. De remarquables statues à nouveau.
Un chef-d'œuvre du XIIIe siècle.
Deux démons grimaçant : sans aucun doute la paire de Vajradara placée à l'entrée des temples pour les protéger .
Franchement, j'étais loin de me douter que cette villa recelait ces merveilles !
D'accord avec toi : que de merveilles !
RépondreSupprimerMjo
Quelle que soit la provenance ! J'ai toujours un faible pour le Gandhara, quand même !
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