Prague : Nouvelle ville, place Venceslas, vieille ville

Itinéraire entre lieux méconnus et place fameuse, dans une ville où c'est toujours un vrai plaisir de se promener.

A la Poste

Ce matin, opération timbre. J'ai repéré hier le panneau d'un bureau de poste, caché dans un centre commercial, et je tourne un moment pour découvrir où il se cache. En fait, il est sis à l'étage, et l'extérieur ne me paraît guère révélateur.

C'est l'occasion de visiter un bureau de poste tchèque, assez différent des nôtres mais très semblables à ses homologues germaniques.

Cette matinée, c'est désert. Je peux baragouiner mes rudiments de tchèque sans crainte de ralentir toute la queue.

La poste y est aussi versatile qu'ailleurs. On peut même y acheter des plaquettes de jeux d'argent bien connus chez nous.

A Prague, c'est forcé : on fait trois pas et on tombe automatiquement sur une église. Celle-ci est incontestablement classée dans le genre massif.

Dans la Nouvelle Ville (Nove Mesto)

Si la Vieille Ville affiche son unité baroque, c'est le début du XXe siècle, avec ses influences Sezession viennoise et Art Nouveau, qui a laissé sa trace dans la Nouvelle Ville. Ce Mozarteum est bien moins connu que celui de Salzburg, mais c'est la statue qui attire mon œil. Seins nus sur une façade, ce fut sans doute une mini-révolution.

Le Palais Adria de 1923 est un des seuls représentants connus d'un style éphémère, le rondocubisme. Réussite assez modeste, à mon gré.

Vaclav Havel y tenait ses réunions du forum civique en 1989.

Mélange stylistique, variété de lignes, mais l'ensemble ne manque pas de grâce.

Jaune canari crânement affiché ici.

Place Venceslas (Vaclavske namesti)

Le marché aux chevaux médiéval s'est transformé en une prétendue place, en fait une avenue pentue qui a laissé le champ libre aux architectes. Sezession et Art Nouveau faisaient fureur, à nouveau, au moment des grandes transformations.

Au sommet, c'est le Musée National qui dresse sa coupole. Sans doute une des vues les plus célèbres de la ville.

Dans la partie inférieure, on n'échappe pas au marché de Noël. Vin et cidre chauds coulent à flot !

L'imposant Palais Koruna de 1914 s'avère un exemple réputé de la transition entre Art Nouveau et Art Déco. Très hiératique avec ses plaques grises.

L'Hôtel Zlata Husa expose sa façade en relief avec de petites touches de jaune, une couleur fréquente dans la ville. J'y ai fêté le réveillon, il y a vingt-six ans, et j'ai surtout le souvenir d'une merveilleuse soupe de lentilles servie après minuit !

Ici ce sont les sculptures qui animent la façade.

Immeuble historique de Bata, cette fameuse marque de chaussures créée par un cordonnier bourré d'idées. Ce fut pendant longtemps la vitrine économique de la réussite tchèque sur la place.

Autres influences, autre style ; cette fois, on a basculé dans le modernisme.

La façade est très sévère, mais c'est la couronne au sommet qui apporte un peu de variété.

Les robustes statues m'ont toujours semblé sortir d'un monument aux morts.

Ici, on a ornementé la façade avec des caryatides nouvelle formule.

Le couple représenté est nu, et l'anatomie n'a pas négligé les petits détails…

La pharmacie au rez-de-chaussée paraît pourtant plus ancienne.

 Dans la Vieille Ville (Stare Mesto)

Na Mustku prolonge la Place Venceslas en s'enfonçant dans la vieille ville. Immédiatement le ton est donné. On retrouve le XVIIIe, ses palais aux multiples fenêtres.

Ce théâtre de 1781 est une adorable salle, où j'ai vu plusieurs opéras de Mozart, notamment Don Giovanni qui fut créé ici en 1787. Je n'ai aucun spectacle prévu ici durant mon séjour.

Le rectorat de l'université (la plus ancienne d'Europe) siège toujours dans ce Karolinum, fondé en 1348, dont subsistent quelques splendides parties gothiques.

Déjeuner à Mlejnice 

Retour dans cette adresse favorite, un restaurant qui imite une auberge de campagne en servant la roborative cuisine traditionnelle. Le succès est tel qu'il faut attendre aujourd'hui vingt minutes avant qu'une table ne se libère.

Une merveilleuse Vetkepopovice, très savoureuse bière brune, permet de voir la vie sereinement.

Les brambory, les pommes de terre, sont généreusement servies avec une multitude d'accompagnements. Une folie aujourd'hui : crème, herbes, lard grillé. Quel délice !

Leur excellent gâteau au chocolat a disparu de la carte. Je me rabats sur les crêpes aux myrtilles. Pas de souci pour tenir jusqu'à ce soir !

Couleurs de Josefov

Josefov est surtout réputé comme le principal quartier juif de la ville. Mais pas que, la preuve.

Nouvel assaut de sculptures et de couleurs. Sang de bœuf, cette fois.

Et ici, géométrie et équilibre.

Le jaune et le blanc, c'est un duo classique du baroque de l'Est. A Vienne, à Budapest, à Saint Petersbourg et à Moscou, les bâtiments peints ainsi sont légion.

Surprise de découvrir du français sur le panneau de parking !

Et la créativité continue… Cette façade contemporaine révèle les dernières tendances, le métal perforé qui habille maintenant les immeubles. Ce matériau permet des fantaisies graphiques et je trouve que cela ne dépare pas dans le quartier.