Translate

lundi 1 novembre 2021

Vienne : 26 octobre, promenade (1)



En Autriche, le 26 octobre, c'est Fête Nationale. Il faut adapter le programme ; pour moi, quelques églises et promenade jusqu'à Neubau.


En sortant du palais où je loge cette semaine, je tombe sur la statue de Gutenberg en franchissant la porte.

La façade à l'arrière, pure pâtisserie viennoise avec ses décorations rococo, n'est sans doute pas du XVIIIe siècle mais elle a toujours la faveur des touristes photographes. Je m'ajoute à la tribu.

Autrefois, le 26 octobre, Fête nationale donc, on pouvait visiter exceptionnellement des bâtiments d'ordinaire fermés au public. Cela m'a permis de découvrir la Cour Constitutionnelle. Pendant l'ère Covid, tout cela n'est plus qu'un souvenir, mais le 26 octobre demeure un jour férié avec beaucoup de commerces, restaurants et musées fermés. Il faut s'adapter.

L'an dernier j'avais fait au tour au Prater, mais je ne vais pas renouveler l'expérience.

 Je commence mon programme par l'église des Jésuites, la Jesuitenkirche, que j'avais envie de revoir après avoir revisité Sant' Ignazio à Rome.

Déjeuner : Café Engländer

C'est devenu une tradition : comme je suis presque chaque année ici le 26 octobre, je me dirige tout droit vers ce Café Engländer, un Café Anglais bien viennois que je suis sûr de trouver ouvert. On y propose un menu pour une quinzaine d'euros, toujours très bon.

On ne me demande si j'ai réservé ; ce n'est pas le cas (je me méfierai l'an prochain !) cependant on parvient à me caser à côté d'un couple d'habitués souriants.

C'est une variante de la Frittaten-Suppe, un bouillon de bœuf goûteux avec des morceaux d'un genre de galette moelleuse.

La pièce de veau longuement mijotée fond dans la bouche ; elle est accompagnée de champignons, de légumes d'automne, et servie avec une polenta aux graines de courge. Un vrai délice.

 

Le dessert est un genre de panacotta accompagnée d'une gelée de prunes poêlées. Exquis et pas trop sucré.

Je repasse devant la Jesuitenkirche, juste à côté. L'ancien palais de l'université, à gauche, possède tout le chic viennois attendu dans son élégance immaculée.

On ne voit pas si souvent des diables à la façade d'une université !

Pourtant, le mascaron est très reconnaissable.

Le restaurant Zwölf Apostelkeller, la Cave des douze Apôtres, occupe un charmant palais de ce jaune paille si fréquent dans la ville.

Je traverse le Höher Markt où j'ai logé il y a deux ans. Le jacquemart de l'Ankeruhr, un témoignage du Jugendstil (1913) n'attire les touristes qu'à midi, lorsque les personnages défilent en musique. A droite, l'épicerie fine sur trois étages a changé d'enseigne et est passée de Merkur à Billa. Selon le poids de mon bagage, j'y fais un saut avant de revenir en France. C'est une très bonne adresse où on trouve un large choix de produits locaux et internationaux de qualité.

La Fontaine du Mariage de la Vierge s'enveloppe déjà du grillage protecteur. Elle date de 1729.

Sur la Freyung, on retrouve les habitudes automnales : la vente de marrons a commencé !

J'avais prévu de revenir dans cette église, dont la nef est toujours obstruée par la grille. Je fais néanmoins le maximum avec l'appareil photo ; pas mal de recherches me permettront de lever plusieurs voiles sur cette église. 

Rathaus (Hôtel de ville) désert

Autrefois le parc devant l'hôtel de ville était toujours bourré de monde, et le 26 octobre rempli de stands municipaux qui vantaient leurs services. J'y suis passé plusieurs fois ce jour-là, la population s'y pressait avec plaisir. Quel contraste avec cette étendue vide !

Le seul stand est celui du test Covid !

Le Parlement

Le Parlament, le Parlement autrichien, est un bâtiment néo-antique ; la Grèce, pays de la démocratie, fut la source d'inspiration pour bien montrer les intentions du régime. Il est en travaux depuis un bon moment maintenant et ça ne semble pas encore terminé !


J'avais, une année, photographié inlassablement les personnages sur les façades viennoises. Je peux en ajouter à ma collection !

Le Palais Auersperg

Le Palais Auersperg s'est reconverti en salle de concert pour touristes, de ces soirées où jouent des inconnus et dont les billets sont vendus dans les rues du centre par de jeunes gens déguisés en prétendus costumes d'époque.

Le Palais fut édifié par Johann Bernhard Fischer von Erlach, un des grands architectes viennois du XVIIe-XVIIIe, à qui on doit le palais de Schönbrunn, la Prunksaal (fameuse bibliothèque baroque) ou la Karlskirche, l'église Saint-Charles. J'avais ajouté quelques détails biographiques dans l'article sur la Prunksaal.

Erlach collabora avec une autre star viennoise, Lukas von Hildebrandt, l'architecte du Belvedere.

Enfin, ce palais fut construit pour le comte de Rofrano, dont le librettiste Hugo von Hoffmanstahl utilisa le nom pour son Chevalier à la Rose aux multiples prénoms (dont Quinquin ! Les amateurs comprendront).


 

A l'époque, c'est Glück qui dirigeait les concerts dans la salle, réputée d'une excellente acoustique.

Le comte d'Auersperg acheta le Palais Rofrano en 1777 et y donna son nom. Ce fut encore une grande époque musicale, où on exécuta entre autres Idomeneo de Mozart. Au XIXe, Gustav Vasa, le Suédois en proie à des problèmes de succession, l'habita plusieurs années.

Enfin, pendant la guerre, Ferdinand von Auersperg y cacha des résistants. Aujourd'hui, c'est la propriété d'un "groupe financier international".

Le Palais Trautson

On retrouve Johann Bernhard Fischer von Erlach dans le Palais Trautson voisin, construit pour la comtesse Trautson mais rapidement acquis par l'impératrice Marie-Thérèse. La garde hongroise y établit son siège ; aujourd'hui, c'est le Ministère de la Justice autrichien qui l'occupe.

Suite dans le prochain article !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.