Nauplie : la Forteresse de Palamidi

L'imposante Forteresse de Palamidi domine le golfe de Nauplie.

La hauteur n'est pas phénoménale, 220 m seulement, mais l'à-pic est très impressionnant. On domine réellement la ville et le golfe de Nauplie.

Venise avait mené tout au long de son histoire une lutte avec l'empire ottoman pour conquérir la Méditerranée. La république, une des toutes première puissances européennes, ne disposait que d'une cité minuscule, conquise sur l'eau, mais ne cessait de rechercher des possessions sur terre et sur mer pour se constituer un véritable empire commercial. Sa flotte, soutenue par un arsenal productif qui, à son meilleur, pouvait sortir une galère par jour, constituait une arme de tout premier plan qui permettait de conquérir (ou de prendre, ou de reprendre aux Ottomans) de nouveaux territoires, parmi lesquels ceux de la Grèce actuelle comme Candie et la Morée. 

Au début du XVIIIe siècle, donc, Venise possédait Nauplie et y avait installé un Provveditore, une sorte de gouverneur : Agostino Sagredo. Celui-ci s'empressa de protéger la baie en faisant construire par deux architectes, Giancia et La Salle, une puissante forteresse.

Venise n'était pas débutante dans le genre, malgré l'absence de fortification dans sa cité et ce genre de bâtiment, presque produit en série, était parfaitement opérationnel : bastions, réserves d'eau, magasins pour les armes et les munitions, pièces pour stocker la nourriture. De toute façon, voilà des siècles, et même plusieurs millénaires, que l'humanité perfectionnait l'architecture militaire et l'Europe n'était pas à la traîne.

Un mur avec chemin de ronde connectait chaque bastion à l'autre. Huit assuraient la défense, quel que soit le côté d'où l'attaquant pouvait provenir, y compris la terre ferme.

Contraint par le programme de ma journée, je visite le site bien tardivement alors que les gardiens commencent déjà à rabattre les visiteurs.

Mais je ne saurais m'en plaindre ! C'est l'heure dorée, où ces vieilles pierres sont magnifiées d'ocre et d'orange, un régal pour le visiteur.

Pour une fois, quelques nuages traînent dans le ciel, garantie rituelle d'un coucher de soleil réussi. A travers ce filtre naturel, le couchant prend des teintes cuivrées. Avec le point de vue généreux sur la baie, c'est une vue enthousiasmante.

Ca, c'est vers l'est. Les coloris restent encore bleutés.

Mais vers l'ouest... une splendeur.

Avec un peu de hauteur, on prend davantage conscience de la séparation des bastions. Depuis celui de Themistocle, on mesure l'organisation générale.

Le bastion de Miltiades, autrefois Bastione Staccato, servait de prison. C'était souvent un des usages annexes des forts...

Mâchicoulis et meurtrières faisaient partie de l'appareil défensif. Toujours le même principe, une ouverture étroite vers l'extérieur pour éviter les projectiles, un large évasement pour pouvoir manoeuvrer  à 180 °.

Je ne peux que recommander cette visite car le bâtiment est aussi spectaculaire que la vue offerte. Et la faire en fin de journée est un magnifique bonus !