Je n'ai encore jamais visité cette église, installée dans une salle de sport des Thermes de Dioclétien. Une sorte de version réduite du Panthéon !
Comme Santa Maria degli Angeli, l'église San Bernardo exploite une partie des Thermes, plus précisément le Spheristerium, une salle réservée aux jeux de ballon. Elle fut réalisée en 1600. A la Révolution Française, elle fut attribuée à des Feuillants, des Cisterciens réformateurs en fuite, et donc dédiée au saint de l'ordre de Cîteaux, Bernard de Clairvaux.
La coupole
L'intérieur évoque largement le Panthéon : comme lui, c'est une large salle cylindrique, de 22 m de diamètre, coiffée d'une coupole à caissons.
Et, comme au Panthéon toujours, celle-ci est percée d'un large oculus.
Les statues
Les sculptures en stuc de la fin du XVIe siècle sont le grand œuvre de Camillo Mariani, un sculpteur originaire de Vicenza où il avait été extrêmement influencé par le style de Palladio.
A droite, Saint Augustin, coiffé d'une mitre papale, lit un livre en bon Père de l'église.
Saint François y côtoie Marie-Madeleine.
Bernard de Clairvaux tient une église miniature dans la main qui symboliserait l'ordre tout entier.
Sainte Catherine d'Alexandrie semble tenir la roue de sa main gauche.
Saint Jérôme est accompagné de son attribut traditionnel, le lion, et il est peu vêtu pour évoquer l'érémitisme.
Sainte Monique, la mère de Saint Augustin, est représentée en dame âgée.
Les peintures
A l'autel de Saint Bernard, le retable montre une scène de l'iconographie du saint, une vision où le Christ descend de sa croix vers lui. Une oeuvre de Giovanni Odasi, un élève de Baciccia.
Au-dessous, un Saint Joseph de Guido Reni. Peut-être une copie, mais il en a produit tellement d'exemplaires !
Les deux colonnes proviendraient du palais de Dioclétien...
A l'autel de Robert de Molesmes, l'autre fondateur de l'ordre, c'est un mariage mystique qui est célébré dans cette autre toile d'Odasi. Thème largement développé par l'art français médiéval, mais loin d'être rare dans les églises romaines.
Jean de la Barrière est le fondateur des Feuillants, ces Cisterciens qui réformèrent leur règle. Né à Saint-Céré, c'est une figure importante du Sud-Ouest. Il finit par obtenir l'approbation du pape mais les dissensions entre Cisterciens et Feuillants le contraignirent à renoncer à tout rôle dans sa congrégation. Il se retira donc dans le monastère attenant à cette église, où il mourut au bout de huit ans.
Le tableau d'Andrea Sacchi, grand peintre baroque et rival de Pietro da Cortona, demeure sans doute le portrait le plus célèbre de Jean de la Barrière.
La chapelle de Saint François
La voûte stuquée et fresquée transporte dans un autre monde. L'élément principal de la chapelle est cependant la statue de Saint François, très animée, par Giacomo Fancelli. Au fond à gauche, contre le mur, se trouve le monument au peintre J.F. Overbeck. Né à Lübeck, il se forma à Vienne avant de s'établir à Rome. Avec quelques amis, il fonda un groupe de peintres allemands (au départ, Sieg, Schadow et surtout Veit) qui fut nommé les Nazaréens ; une peinture essentiellement religieuse, qui évite tout effet. Pas de clair-obscur, peu d'effet coloriste, une recherche d'évidence. Bref, un grand retour en arrière.
Beautiful to visit this unusual church with Fredailleurs as tourleader !
RépondreSupprimerCongrats.
Annie
Thanks dear Annie!
SupprimerUne belle découverte que cette église inconnue !
RépondreSupprimerBravo et merci.
Anne
Merci beaucoup Anne, c'est très gentil à vous !
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