Une belle représentation de L'Elisir d'amore , L'Elixir d'amour à l'Opéra de Vienne (Wiener Staatsoper) avec Benjamin Bernheim et Aida Garifullina.
De retour au Staatsoper
Dernière représentation de ma série. Je prends donc la queue à 16:00 pour les places debout et je suis le deuxième. Super, c'est l'assurance de se trouver au premier rang.
Un des vestiaires est maintenant orné de lithographies d'Alechinsky, le peintre retenu pour le rideau d'artiste de l'année.
Me voici dans le Stehparterre, places à quatre euros ! A ce prix, on peut rester debout toute la soirée. Moi, pour l'Elisir d'amore, je resterai même sur un pied. C'est un opéra que j'ai énormément vu, et très souvent ici, mais le charme ne s'est toujours pas usé. D'ailleurs, je l'ai pris dans mon abonnement à l'Opéra Bastille, je le revois à la fin du mois.
En levant les yeux... |
Dans le Stehparterre, prêt à l'action !
La production d'Otto Schenk
Une de ces productions de la maison archi-usées (243e représentation ce soir dans cette production !), avec les décors inamovibles (je crois qu'ils ont remplacé un tonneau, mais la fleur qui pendouille, troisième jardinière à droite, elle fait partie des meubles). Décor apparemment hyper-réaliste, mais réellement kitsch, qui montre une campagne proprette avec ses accessoires rustiques bien en vue, à la Walt Disney.
Les gags sont fournis en kit, et la direction d'acteurs, enfuie depuis longtemps, laisse les coudées franches aux talents des chanteurs. C'est bien s'ils sont doués, redoutable si cela ne fait pas partie de leur ADN. Les chœurs se rangent bien sagement, alignés au cordeau, pour laisser passer la caravane de Dulcamara bien avant son arrivée.
Cela dit, c'est un opéra où il est malaisé de proposer une version réellement renouvelée. On peut insister sur l'actualité du médicament-miracle, ou durcir la cruauté de l'armée en montrant la valeur du sacrifice de Nemorino. J'ai vu une production où tout se déroulait dans l'Italie mussolinienne, cela faisait froid dans le dos. Quant au marivaudage de Nemorino et Adina, difficile de lui apporter un éclairage différent.
La distribution
C'est une cheffe, Speranza Scappucci, qui est ce soir aux commandes d'un orchestre très fruité, et elle montre un réel sens de l'équilibre. Très à l'écoute du plateau, ce qui est encore plus nécessaire qu'ailleurs dans le bel canto, elle veille aux tempi et à ne pas laisser s'emballer la machine. Elle fait bien sonner les contrechamps, tout va bien. Deux cheffes en quatre jours, c'est rare !
Une jouvencelle, Mariam Battistelli, incarne Giannetta, la seconde soprano, avec une voix fraîche qui me rappelle la jeune Barbara Hendricks. A réentendre dans un rôle plus conséquent…
Précisément, je n'avais entendu Orhan Yildiz que dans des seconds rôles ; la dernière fois, à Toulouse dans Tiefland. Je ne compte pas sa participation épisodique dans Les Troyens ! Belcore montre l'évolution de sa voix, et je pense qu'elle va se poursuivre pour colorer davantage son registre aigu et accroître la projection. Il se montre très à l'aise, aussi bien scéniquement que dans son air.
Paolo Rumetz |
Dulcamara n'a pas de secrets pour Paolo Rumetz, un autre membre de la troupe. Sa composition de roublard est très efficace et il sait très justement doser le comique. Et il maîtrise parfaitement le sillabando, essentiel pour assurer un bon Dulcamara. Son numéro participe largement au succès de la soirée.
Benjamin Bernheim |
Je n'ai entendu qu'une fois Benjamin Bernheim, dans Capriccio, à l'Opéra Garnier. Très différent évidemment. Et Nemorino est un rôle qui permet de se faire une bonne idée des qualités d'un ténor ! Rôle très long, très présent en scène, avec des airs et des ensembles, des types différents d'airs, une maîtrise des vocalises, du souffle, et des registres demandée… Et une voix aussi fraîche que possible.
C'est une pure merveille. La voix est extrêmement projetée en avant, pleine d'un soleil qui irradie dans la vaste coquille du Staatsoper. Les couleurs sont là, avec de délicates nuances permises par la sûreté de la technique. Il ose, sur la fin d'Una furtiva lagrima, une décoloration-recoloration de l'aigu qui est très impressionnante. En plus, un comédien actif qui investit son personnage autant que la production le lui permet. Et j'ai été très sensible à la grande pureté du style de bout en bout. Bravo.
Aida Garifullina |
Speranza Scappucci, Paolo Rumetz, Aida Garifullina |
Orhan Yildiz |
avec Paolo Rumetz |
avec Benjamin Bernheim |
Mariam Battistelli |
Speranza Scappucci |
avec Aida Garifullina |
Hi, its good article about media print, we all be familiar with media is a great source of facts.
RépondreSupprimer???
SupprimerNice review of a great opera evening!
RépondreSupprimerAnnie
Thanks for your kind message. Annie!
SupprimerLes décors font incroyablement kitsch. Je ne pensais pas qu'on voyait encore ça de nos jours. Mais si les chanteurs sont bien... Toujours un compte-rendu très précis sur votre blog.
RépondreSupprimerPierre
Il reste encore quelques très vieilles productions au Wiener Staatsoper !
SupprimerHi, I do believe this is an excellent website. I stumbledupon it ;
RépondreSupprimer) I'm going to return once again since i have saved as a favorite it.
Money and freedom is the best way to change, may you be rich and continue to guide
other people.
Thanks, dear Anonymous!
SupprimerDifficile de ne pas aimer l’Elixir, un opéra charmant. La représentation, grâce à l’orchestre, aux excellents chanteurs- acteurs, permet de passer une bonne soirée.
RépondreSupprimerToujours des remarques pertinentes sur la mise en scène et les qualités vocales des interprètes.
Un passionnant compte rendu de la soirée.
Bises. Mam.
Que de mots affectueux ! Grand merci !
SupprimerGros bisous derechef.
I love this opera. A pleasure, even in an old staging.
RépondreSupprimerThanks for sharing your impressions.
Thanks to tou, dear Anonymous!
SupprimerLe spectacle a l'air caricatural. Mais si les chanteurs sont bien, alors... Je dirais que ta critique pointue, comme toujours, est globalement positive.
RépondreSupprimerBises
Michèle
C'edt exactement ça. Si les chanteurs sont bien, on est prêt à passer sur les errements d'une mise en scène dite "classique".
SupprimerMerci Michèle.
Gros bisous