Hier soir, pour compenser les deux mauvaises nuits précédentes, je n'ai
pas mis le réveil. Résultat, j'ai bien récupéré, j'ouvre l’œil à onze
heures. Je file à Ueno, ce grand parc qui abrite plusieurs musées.
Ueno
Des papys conjurent la vive chaleur en flemmardant à l'ombre.
Kiyomizu Kannon-dō
Je me dirige vers Kiyomizu Kannon-dō, le temple de la déesse Kannon.
Je risque une photo par l'entrée latérale ; elles sont fréquemment interdites à l'intérieur des temples.
Le porche avec ses fenêtres à claire-voie, en bouton de rose, a fière allure.
Dans le parc
Ce grand bâtiment abrite une salle de concerts réputée. Rien aujourd'hui, hélas.
Ce matin, pas de wifi dans l'hôtel ; je n'ai pas pu vérifier l'ouverture des musées. Celui d'art occidental, que je comptais visiter, est fermé. Je me contente d'observer de l'extérieur la bâtisse du Corbusier, et aperçois à droite une version en bronze de la Porte des Enfers de Rodin, dont j'ai vu récemment un exemplaire en plâtre à la rétrospective parisienne.
Au fond, c'est le formidable Musée National, que j'avais visité l'an dernier.
Encore un temple, à l'arrière.
Golden Ghost... Quel programme !
J'avais passé, l'an dernier, un peu de temps dans ce spectaculaire centre commercial, le plus luxueux que je connaisse. J'y retourne d'autant plus volontiers que je n'ai que cinq cent mètres à faire.
J'aboutis dans un restaurant dont la spécialité est l'anguille. Voilà fort longtemps que je n'ai pas goûté de ce poisson dont raffolent les Nippons.
Le Tosho-gu
Poursuite vers le sanctuaire du Tosho-gu, dont l'entrée s'orne d'un imposant torii, le portique indiquant ce type de lieu religieux. De béton, hélas.
Il fut édifié en l'honneur de Tokugawa Ieyasu, le guerrier qui unifia le Japon.
Traditionnelle allée de lanternes.
Derrière la pierre commémorative s'élance une pagode à étages. J'adore ce type de construction.
La coutumière fontaine aux ablutions a ses équivalents dans bien des religions (bénitiers et autres) : purification !
C'est l'équivalent de nos ex-voto : prière écrite !
Le temple date du XVIIe siècle, et a évidemment été restauré depuis.
Un petit monument à Hiroshima : on retrouve les guirlandes de grues en origami qui évoquent Sadako Sasaki.
Un totem insolite, offert par le Lion's Club.
L'accès à un autre sanctuaire se fait par une allée de toriis. Évidemment, ce n'est pas l'extraordinaire Fushimi Inari-taisha de Kyoto !
Un papa incite sa fille à prier.
Le shinobazu-ike est un petit lac couvert de nénuphars.
Encore un temple, à l'arrière.
Et, ouaouh ! on peut y photographier à l'intérieur.
Qui est tenté par un tour sur une kitschissime embarcation ?
Carpes et tortues guettent le chaland bienveillant.
Un déjeuner chic à 音音 上野バンブーガーデン店
Je sors du jardin ; j'ai aperçu, en venant, un immeuble à restaurant.
J'en choisis un plutôt chic. C'est plus que mon budget ordinaire mais je
ne risque pas la banqueroute : 22 € tout compris pour cet excellent
repas, café glacé compris !
Entrée légère et raffinée.
Très agréable potage glacé.
Un délice !
Tout aussi léger.
Franchement, trouve-t-on à ce prix l'équivalent en France ?
On m'a demandé des photos de toilettes. J'ai donc fait crépiter
l'appareil dans celles du restaurant. On peut vérifier la passion des
Japonais pour les pictogrammes.
Je pénètre dans le métro. Climatisé, nickel, pratique. Non seulement les
stations sont indiquées en kanjis (les caractères de type chinois) mais
aussi en romajis (les nôtres) et, sur les quais, en kanas (des
caractères japonais)... Mais, en outre, il y a un système tellement
pratique qu'on se demande pourquoi il n'a pas été adopté partout. Chaque
station porte un numéro, chaque ligne une lettre, on se repère avec la
combinaison des deux. Quand le métro circule, on sait toujours où on en
est, sans avoir besoin de vérifier le nom de toutes les stations.
Une affiche de théâtre dans le métro. Peut-être du Nô, le caractère
apparaît en haut. Mais comme c'est aussi la préposition "de", je ne
garantis rien.
Un voyage pour rien. Je suis venu pour le showa-kan, un musée sur la
vie à Tokyo pendant la seconde guerre mondiale. Fermé lui aussi. Je
tente tant bien que mal d'expliquer mes malheurs au gardien, lui
détaillant que je trouve tout fermé aujourd'hui. Cet homme serviable va
me chercher la brochure du musée clos, et consulte son téléphone pour me
trouver quelque chose à visiter. Mille fois merci ! Et me voilà reparti
pour Tokyo Midtown.
Le Centre National d'Art Contemporain
Ce quartier, parmi les plus huppés de Tokyo, abrite notamment cette
superbe structure contemporaine. Une réalisation architecturale encore
plus audacieuse de l'intérieur.
Exposition : l'art contemporain en Extrême-Orient
Deux expositions temporaires y sont présentées actuellement. Je ne suis
guère tenté par la rétrospective Giacometti, j'en ai vu plusieurs de
par ce vaste monde, et j'y retrouve toujours les mêmes sculptures. La
seconde m'attire davantage : l'art contemporain en Extrême-Orient, je
m'y connais beaucoup moins. En fait, pas un des noms présents ne va
m'éveiller le moindre souvenir. Comme dans toute exposition, la qualité
reste inégale, et dans des cultures où l'artisanat est très présent, la
tentative artistique de renouer avec ces traditions est parfois
empreinte de naïveté. Mais je ne regrette pas cette découverte, que j'ai
trouvée fort instructive. En tout cas, une exposition excellemment
présentée, fort bien documentée, avec un audioguide en anglais très
pédagogique.
Comme toujours,voici ma petite sélection.
La Malaisienne Yee I-Lan a cartographié son île natale en batik. Le
problème géographique semble une thématique récurrente dans
l'exposition.
Le style de l'Indonésien Pangrop Sulak se rapproche de l'art
traditionnel balinais (j'avais enchaîné les musées de peinture à Ubud).
Wong Hoy Cheong reprend des cartes londoniennes en indiquant les liens avec la colonisation de son pays.
Curieuses réalisations du même artiste avec des feuilles originaires de son pays.
Un peu simpliste, cette œuvre de la Birmane Aung Myint renvoie au
passé douloureux de sa patrie. Les deux peintures suivantes sont de la
même artiste.
Difficile de rendre compte de l'installation du Vietnamien Uu Tran
Nguyen, centrée sur la mesure, avec au centre un moulage doré de sa
main. C'est pourtant une réalisation qui m'a interpellé.
Lost info. Pas de nom d'auteur. Normal, l'information est perdue !
Le Thaïlandais Vasan Sittiket réinterprète des photographies parues dans des médias.
Ce Monumen Bon betung du Javanais X Harsono m'a fortement rappelé Christian Boltanski.
Ce même artiste a écrit en langue des signes le mot démocratie. J'ai pris en gros plan la dernière lettre. Force de l'image !
Autel du Philippin Santiago Bosé.
Ce drapeau de Malaisie réinterprété par Shoshie Sulaiman vise à montrer que la démocratie doit représenter la diversité.
Ensemble d’œuvres du Birman Htei Lin. Les dernières ont été creusées dans des blocs de savon, en prison.
Installation du Cambodgien Ly Daravuth, autour des enfants qui
portaient des messages pour Pol Pot et ses sbires. Très convaincante
réalisation.
Moelyono and Serrum est un collectif qui fait réfléchir des enfants javanais sur le thème de l'origine dans l'art.
Une œuvre caricaturale du Javanais Heri Dono, utilisant des éléments
traditionnels (cloches et chaises du gamelan, marionnettes) pour
dénoncer l'absurdité du pouvoir.
La Laotienne May Chandavong n'oublie pas les millions de bombes jetées sur son pays.
Réalisation de Kawayan de Guia, un Philippin ; la seconde partie est photographiée ci-dessous.
C'est l'affiche de l'expo. Un artiste se photographie un peu partout en portant cet assemblage de lanternes.
Une autre réalisation de Yee I-Lann, à partir du stock de photos d'un studio.
Simryn Gill, originaire de Singapour, peint ces petits carrés avec du
moût de raisin. Oserai-je dire que j'ai été sensible à son esthétisme,
lointain descendant de Mondrian ?
Du dedans et du dehors, une installation à base de lentilles de Fresnel.
Golden Ghost... Quel programme !
Cette réjouissante installation comporte cinq colliers en or cachés dans
cinq tonnes d'écheveaux de laine. L'artiste prévoyait que le public
chercherait les bijoux avec frénésie, dénonçant ainsi l'appât du gain.
Mais les visiteurs l'ont détournée, se vautrant avec délices dans cet
univers moelleux.
Comment résister ? Me voici transformé en Jochanaan ! Les fans de Salomé apprécieront !
Tokyo Midtown
J'avais passé, l'an dernier, un peu de temps dans ce spectaculaire centre commercial, le plus luxueux que je connaisse. J'y retourne d'autant plus volontiers que je n'ai que cinq cent mètres à faire.
Évidemment, ce n’est pas donné. 80 € la grappe de raisin.
Pas de dépaysement… J'en trouve partout dans le monde.
Le bœuf Wagyu est cependant plus abordable que chez nous !
Barres glacées avec plein de morceaux de fruits !
Henry Moore? On est bien dans le centre commercial !
Shinjuku
Le typhon qui remontait depuis Okinawa a fini par toucher Tokyo. Vent à
décorner les taureaux, pluie diluvienne, tornade. Heureusement je peux
prendre le métro directement dans le centre commercial. Je file à
Shinjuku, la gare la plus fréquentée au monde, où se trouve une vaste
galerie de restaurants. J'arrive en plein rush des travailleurs.
Anguille au dîner
J'aboutis dans un restaurant dont la spécialité est l'anguille. Voilà fort longtemps que je n'ai pas goûté de ce poisson dont raffolent les Nippons.
C'est décidé : je n'aime pas ! Mais tout le reste était délicieux !
Les tours du quartier me rappellent leurs cousines londoniennes.
Retour en métro. Les dernières centaines de mètres à pied me trempent des pieds à la tête !
Onsen + blog + dodo.
Une journée perturbèe par la fermeture des musées, le typhon, mais toujours de belles photos et des informations intéressantes. Formidable.
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