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vendredi 18 août 2017

Japon : Kyoto, day 1 (Kennin-ji, Yasaka-jinja, Chion-in)




Couché tard, levé tôt. Résultat, je suis à peine réveillé. L'itinéraire jusqu'à la gare, avec le changement à Sensaibashi, m'est maintenant familier. J'affronte les masses de salary-men qui partent au travail, déjà compressés, et tente de pénétrer dans les voitures avec mon gros sac, tâche malaisée.




Je trouve le quai sans peine, et suis même largement en avance. J'ai le temps d'acheter un café à une des boutiques du quai (cher et atroce) avant de grimper dans le Thunderbid, l'oiseau du tonnerre, déjà emprunté l'an dernier.



Sortir de la gare de Kyoto !

Osaka-Kyoto, c'est tout à côté, d'ailleurs on a l'impression de ne jamais quitter l'agglomération. Je ne prends pas le risque de m'endormir dans le train (avec les conséquences néfastes qu'on sait), et débarque donc vers dix heures moins le quart dans la saisissante gare de Kyoto, un gigantesque vaisseau de verre.



Très spectaculaire gare qui semble construite tout en verre. J'espère que c'est prévu pour résister aux tremblements de terre et aux typhons. Le Japon est un pays que les éléments ne laissent guère tranquille.











J'ai prévu de prendre le train, ligne pour Nara, descendre au premier arrêt et changer. Direction quai 8. Enfin... difficile à dire. La queue déborde très largement du quai. Tous les touristes iraient-ils à Nara ? D'ailleurs, trois quarts d'heure plus tard, plusieurs trains sont passés, et je suis toujours loin de partir. Bon, j'abandonne, je vais prendre le bus. GoogleMaps me conseille un itinéraire direct. Très humoristique : il m'est demandé de traverser les murs pour prendre le bus côté sud ! Quant à faire le tour de la gare, merci, j'ai déjà donné.

Je vais plutôt prendre un bus sur l'avant de la gare, à la sortie principale. C'est commode, toute la place est organisée pour les arrêts. Je place le curseur de mon téléphone et GoogleMaps me sort un itinéraire tout beau tout pratique avec le 205.

Je repère l'arrêt sur le plan. Mamma mia ! Cette queue qui fait tout le tour, c'est pour le bus 205 ? Je ne vais pas recommencer. Je vois l'arrêt du 206, la file est bien plus raisonnable. L'itinéraire ? Bon, ça va le faire, il me déposera pas trop loin.

C'est quand même une histoire de trois bus qui se remplissent avant que je puisse grimper dans l'un d'eux. Je ne parle pas du facétieux, un 206 qui passe devant et va s'arrêter sur la place du 205.

C'est midi moins cinq maintenant. Et les bouchons, à Kyoto à midi, ça n'est pas une galéjade. Une bonne demi-heure dans le bus, debout, avant que je me dise : de toute façon, j'irai plus vite à pied. Je termine donc le trajet en tirant le sac.

Je joue le comique de répétition : l'an dernier, mon arrivée avait été tout aussi difficultueuse !

Dans Gion



Avec toutes ces péripéties, j'arrive au Bakpak Kyoto Hostel hors des horaires du check-in. Il n'y a absolument personne. J'attends un peu, je cherche une luggage room. Rien. Il est hors de question que je retourne à la gare ranger mon sac dans une consigne!

Tant pis, je le laisse dans le lounge, en priant que les touristes qui y passeraient seraient aussi honnêtes que les Japonais.

De toute façon, je reviendrai à 15:00, juste à l'ouverture du check-in.

Sur ce, allons déjeuner.

J'interpelle un écolier à cartable pour lui demander une adresse recommandable pour un repas dans le quartier. Je ne comprends pas grand-chose à sa réponse, mais il me fait signe de le suivre. Ah bon, il va déjeuner lui aussi !




C'est une super-bonne adresse. Pour 800 yens, j'ai droit à un bol d'udon (grosses pâtes, maison, les pâtes) et de tempura absolument aériens : poulet, tendre et goûteux, oignon vert, aubergine, courge de Hokkaido. Un vrai délice ! Peut-être les meilleurs de ma vie !



Bon, il me reste une bonne heure. Autant en profiter pour commencer les visites.

L'hostel est excellemment bien situé : au bas de Gion, juste en face de Pontocho. J'ai donc une foule de temples à ma disposition. Je jette un œil à un tout petit, sans prétention, mais, comme tous ceux que je connais à Kyoto, installé dans un joli jardin.


Shoden-Eigen-in



Le Shoden-Eigen-in est à nouveau fermé. Je peux néanmoins lorgner à travers le portail.


Je zizgague un peu dans les ruelles pittoresques de Gion, que je continue à trouver d'un charme très inférieur à Takayama.



















Soudain, je réalise que le Kennin-ji, où j'avais trouvé porte close l'an dernier, doit être juste derrière mon logement. Parfait !

Visite du Kennin-ji





Les Japonais adorent visiter Kyoto en kimono et yukata. J'en avais parlé l'an dernier à une jeune fille rencontrée, qui m'avait expliqué que c'était une manière de retrouver le patrimoine dans un pays tellement détruit par la guerre. Bon. Dont acte.



Je prends mon billet, 500 ¥, le prix courant pour les temples kyotoïtes.


Le Kennin-ji est un temple zen, une école du bouddhisme, et plus précisément de la sous-école rinzai. Il a été fondé en 1202 par le prêtre Eisai, grande figure du bouddhisme japonais, un routard actif qui a voyagé deux fois en Chine, a tenté de gagner l'Inde, et, infatigable, a semé temples et monastères un peu partout ici. Quand on regarde d'un peu plus près l'histoire du Japon, on tombe fatalement sur Eisai.

Du coup, le Kennin-ji est le plus ancien temple de Kyoto. Ce qui ne signifie pas que les bâtiments qu'on visite datent de cette époque, les malheurs de l'histoire ont fondu sur leurs toits comme ailleurs, mais il a été à chaque fois remonté à l'identique.



On arrive très vite à un jardin cercle-triangle-carré, un lieu de méditation, qui crée, me semble-t-il, l'effet attendu.

Ce que j'apprécie particulièrement les lieux religieux de cette ville, c'est cette alternance jardin (extérieur et/ou intérieur) / pavillon qui confère un réel sentiment d'apaisement. Malgré l'infernale chaleur : Kyoto est une cuvette, avec une température de four à pain !













Cette zone où les temples côtoient les temples s'est très tôt avérée un riche foyer artistique. Ainsi, au milieu de la période Edo, fut lancé un concours de céramique où seize artistes participèrent, usant de techniques variées. Voici quelques-unes de leurs réalisations. 






Le jardin bouddhiste tente d'évoquer les quatre éléments, le rocher y est indispensable.





C'est pour moi assez rare de voir des œuvres récentes dans un temple aussi ancien.




Hormis la précédente, la plupart des peintures sont des grisailles à l'encre de Chine.





La profondeur des avancées de toits permet de circuler entre les pavillons sans être trempé.









La richesse du travail sur le papier est telle que, même sans motif, le fond semble un tableau.





Palanquin pour les processions religieuses.




Le dessin en zigzag m'évoque certain pont chinois à Shanghai, supposé éviter les mauvais esprits. Cela dit, c'est assez courant dans les temples japonais également.



Un bon exemple de jardin zen, du type sable-roche-végétal. Infiniment reposant.


La preuve !



















C'est donc lui qui tente de couvrir les cigales ! Eh bien c'est raté.










Voici une autre peinture récente, exceptionnelle. Elle a été commandée pour commémorer le 800e anniversaire de la fondation, en 2002. L’artiste, Koizumi Junsaku, a mis deux ans pour la peindre à l'encre de Chine (!!!) et, vu sa taille, elle était installée dans un gymnase du Hokkaido.

Je présume que c'est la plus grande peinture à l'encre que j'aie vue !







Le Kennin-ji est situé dans une vaste enceinte, entouré d'un grand jardin tout aussi agréable.











Bon, c'est l'heure maintenant, je file à l'hostel pour le check-in.



Chambre sobre et fraîche, youpi !




Je passe remplir ma bouteille d'eau dans les espaces communs et c'est reparti.






Yasaka-jinja




J'avais eu beaucoup de mal, l'an dernier, à trouver ce sanctuaire coloré, très animé. Je suis en net progrès.






Ce sanctuaire demeure vraiment très populaire, c'est un de ceux où on voit autant de promeneurs que de fidèles qui viennent prier.




Transport de pancartes par de jeunes moines.






Je sors du Yasaka-jinja et grimpe dans les jardins successifs. C'est là que l'an dernier, un large papillon s'était pris de passion pour mes chaussures !









Chion-in

Les temples ferment tôt à Kyoto : généralement à 16:00, ce qui complique le planning. Mais, en me dépêchant, j'arriverai à visiter le jardin du Chion-in dont je n'avais pu voir que les bâtiments.


Énorme porte





La porte d'entrée (élément essentiel pour distinguer un temple d'un sanctuaire) est la plus grande de tout le Japon. Tellement qu'on ne peut la prendre en photo qu'avec un certain recul ! A l'intérieur, la taille des piliers donne cependant une idée.

Salles vénérables






Je passe rapidement devant les différents pavillons et file acheter mon billet, 400 ¥.

L'an dernier, mes voisins de chambre québécois m'avaient vigoureusement vanté ce jardin, si bien qu'il était sur la liste de mes priorités.



Ici je marche sur un plancher "rossignol" qui émet un piaillement quand on y pose le pied. L'ancêtre de l'alarme électronique !


Jardin charmant



Et me voilà dans le jardin.



Je commence l'ascension vers celui supérieur, d'où on profite d'une vue attrayante sur la ville. Quand on grimpe et qu'on peut dominer la situation, c'est toujours une gratification.



Le microscopique jardin, à l'ombre d'un vénérable podocarpus.



Redescente en longeant un balcon sur pilotis.


















Bon. Je trouve le jardin mignon mais franchement pas bien grand et j'en ai vu de beaucoup plus impressionnants (Ninna-ji !) et j'ai même préféré celui du Kennin-ji.



Oui, je suis toujours à l'intérieur du temple. Est-ce pour cela que les prix des boissons sont dans la fourchette haute ?



La voilà, la plus grande porte du Japon, photographiée depuis l'autre côté de la place.


Ce sobre bâtiment est apparemment dévolu aux mariages. On vient de tout le pays se marier à Kyoto. So romantic…


Voilà une des responsables de cet infernal boucan. Je dois dire que, dans cette zone arborée, je finis par avoir mal aux oreilles. Et pourtant, en bon Provençal, je devrais être habitué.



En pleine ville, un héron indifférent aux paparazzi.



Dîner au comptoir

Un petit tour avant que la nuit tombe. Une gare. Des restaurants ? Yessss !



Ici, la spécialité, c'est le tamago (œuf), plus précisément une omelette fourrée avec de la langue de bœuf et beaucoup de légumes. Drôlement bon !


Avec la soupe miso et la bière, 910 ¥.




J'en profite pour m'offrir un café chez Doutor et cette merveilleuse spécialité, le mille-crêpes. En français dans le texte ; ça donne à peu près "milklêpu".

Malgré les difficultés de la matinée, la canicule ambiante, le nombre de touristes décourageant (certains n'ont que Tokyo et Kyoto à leur programme ; si c'est pas dommage !), et aussi bien que le centre de Kyoto n'ait aucun charme (je n'y suis pas vraiment repassé mais ça ne saurait tarder), la guirlande de temples qui l'entoure est vraiment extraordinaire. Et je suis ravi d'y être revenu.

3 commentaires:

  1. Maryline Santiagosamedi, 19 août, 2017

    Bjr j ai beaucoup aimé cette découverte, On avait l impression d être avec vous merci de nous avoir embarqué et partage ce beau voyage

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  2. Just perfect pics.
    But the most amazing one is the bird in town !
    Annie

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