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samedi 5 janvier 2019

Prague : Stare Mesto, Pont Charles et Mala Strana



Déjà le dernier jour de l'année ! Une bonne partie de la journée est occupée par les courses du réveillon (la foule était si dense que je n'ai pas fait mon article habituel sur le supermarché) et par le concert de la Saint-Sylvestre, qui débute à 16:00. Par conséquent, le reste du programme est très lâche aujourd'hui et je vais en profiter pour déjeuner dans un restaurant sur Mala Strana qui m'avait beaucoup plu.

C'est parti pour la promenade !



Dans Stare Mesto



Les portes sculptées dans la masse ne manquent pas à Prague. Celle-ci, sur Namesti, ouvre sur une vaste cour.


Un ensemble élégant de cafés et de galeries qui évoque des lieux viennois.


Je tombe rapidement sur l'itinéraire des touristes, qui commencent à s'amasser. Ce palais avec des atlantes a dû être photographié des millions de fois !


Un ancien écusson expose un fringant quadrupède.


Un peu de fantaisie avec cet immeuble d'angles avec oriels et toits pentus couverts de tuiles.


Il exhibe fièrement ses références à un passé glorieux.

Sur le Pont Charles



Emprunter le Pont Charles à cette heure de la journée, c'est de la folie. Mais comme c'est la première fois de ce séjour, je prends le risque.

J'avais détaillé le pont dans un article de l'an dernier, je me contente de quelques photos.


Au début, on construisit ici le Pont Judith, en bois, pour réunir la colline du château à la ville médiévale. Charles IV, au XIVe siècle, le fit transformer en une construction de pierre et lui laissa son nom. C'est Petr Parler, l'architecte de la cathédrale, qui le réalisa ou l'acheva, selon les différentes notices.


C'est aussi Petr Parler qui édifia en 1400 ces magnifiques tours gothiques qui donnent l'entrée au pont. A l'origine, elles  faisaient partie de la ceinture de remparts.


Les grandes statues abondamment utilisées comme perchoir à oiseaux et fond de selfie s'élèvent sur chacun des seize énormes piliers qui supportent ce pont, long de cinq cents mètres tout de même.


En pleine Contre-Réforme, c'était pour l'église le moyen d'utiliser un large support, dégagé, visible par les bateaux, afin d'exposer sa galerie de saints.


On trouve logiquement les saints révérés dans tout le territoire, Sainte Barbe, Saint Jean Népomucène, et compagnie. La Vierge à l'enfant, le Christ sur la croix, ce sont des classiques.


Une tribu de cygnes guette les touristes pour récupérer pitance auprès d'eux.

Dans Mala Strana

Tout petit itinéraire par rapport à celui de l'an dernier, car la pénible traversée du pont a fait perdre beaucoup de temps. Je comptais réserver au restaurant, mais lorsque j'ai téléphoné hier, l'employée m'a répondu qu'elle ne prenait pas de réservation et m'a conseillé d'arriver vers midi. Je ne traîne donc pas.


Mais même en se dépêchant, impossible de ne pas lever les yeux vers ces palais colorés toujours décorés de statues.


Le zoo s'agrandit. Après le cheval, le mouton !


Dans Míšeňská, un curieux médaillon coiffe l'arc de la porte cochère… Je pensais ne photographier qu'une Vierge à l'enfant.


Mais en éditant mes photos, je constate un premier plan auquel je n'avais pas prêté attention. On jurerait un chevalier mort. J'ai essayé de chercher à partir de l'inscription Zazracna Panna Maria Chlumecka, j'ai trouvé seulement une traduction, la Vierge miraculeuse de Chulmecka. Pour le moment le mystère demeure !

Déjeuner à Tři století


L'adresse avait été excellente l'an dernier, je reviens dans cette élégante salle de restaurant avec plaisir.



Cette fois, j'ai pensé à photographier la tablette. Elle permet un menu dans plusieurs langues, et on peut afficher la photo de chaque plat, et même les bouteilles de vin. Tellement pratique que je me demande pourquoi ce n'est pas généralisé !


Sur les conseils du serveur, je commande ce Chardonnay tchèque de Pálava, de la maison Ilias. Très agréable, avec des notes de pomme et de citron, et peut-être une pointe de caramel derrière. Je dois dire que j'ai acheté plusieurs vins tchèques pour les repas du soir dans l'appartement, Chardonnay, Sauvignon, Tramin, tous extrêmement plaisants. L'un d'eux m'a rappelé les productions autrichiennes que j'apprécie particulièrement.


Comme l'an dernier, une gourmandise à tartiner est apportée en début de repas. Tapenade olives vertes et noix cette fois, une merveille pour fines bouches.


J'ai retenu le lapin à la sauge et aux champignons, avec les pommes de terre aigres-douces à l'aneth. Une explosion de saveurs extrêmement équilibrées.


La carte des desserts me plonge dans l'embarras ; tout me fait envie. Finalement, tant pis, j'opte pour le même que l'an dernier : soupe de framboises, une quenelle de yaourt maison au miel, quelques morceaux de sablé croustillant. Toujours une merveille !


Un excellent café clôture ces agapes. Tout compris, 25 € par personne. Extraordinaire !



Je tiens à voir de plus près la populace de cygnes, effectivement très peu farouches.


Inutile d'attendre que l'un d'eux se transforme en Gottfried ! (le frère d'Elsa, transformé en cygne par Ortrud dans Lohengrin)


C'est quasiment le contre-champ de la photo de ce matin.

Retour dans Stare Mesto


Cette fois, je traverse la Vltava (ou Moldau en allemand) avec le Mánesův most, le Pont Manes, bien moins fréquenté que son voisin.


Jan Palach, le jeune étudiant qui s'était immolé en 1969 pour protester contre l'entrée des chars soviétiques, est honoré par une œuvre contemporaine. Le sculpteur américain, mais d'origine tchèque, John Hejduk a réalisé deux statues métalliques, inaugurées en 2016.


Je retrouve vite le centre historique et son musée de façades. Jeu sur les pignons, couleurs et statues, cette fois.


Le quartier a été autant marqué par l'Art Nouveau que par l'Art Déco et certains bâtiments sont parfois à la charnière entre les deux. Ici, pas de doute !


Pas d'hésitation non plus dans cette façade qui semble un écho de la Sezession viennoise.


Impossible d'éviter Starometske namesti, encore plus remplie qu'à l'ordinaire.


Un amusant portrait-collage de Nikola Tesla, ingénieur électricien émigré aux USA chez Edison.

Notre-Dame de Tyn, les portails



Je tente un passage derrière Notre Dame de Tyn, pour voir un peu mieux ses portails.


Le portail gothique est valorisé par une superbe frise dans l'arcature.


Le panneau présenté comme un dessus-de-porte est bien original, une composition plus proche de la peinture que du bas-relief.


Sur le fond lisse se détachent de nombreux personnages car les scènes y sont multiples. C'est facile d'identifier la Crucifixion avec les deux larrons, la Flagellation à gauche et le Couronnement d'épines à droite. Scènes de la passion au programme donc.


Ungelt



A l'arrière de l'église, une autre cour fermée, baptisée du terme allemand Ungelt (sans argent). Dès le XIe siècle les miséreux venaient y trouver asile, puis ce fut un haut lieu de commerce, et de douane où on calculait les taxes des marchandises.

Le palais Grenovsky, avec sa façade décorée de sgraffites, s'évide d'une spacieuse loggia à l'italienne.




La tour poudrière



La voilà donc, cette tour poudrière inspirée de celle du pont. C'est Mathias Reysek, l'architecte du chœur de Sainte Barbe à Kutna Hora, qui se chargea des plans.

A l'origine une tour de garde insérée dans les remparts, elle se reconvertit ensuite en dépôt de munitions, essentiellement de la poudre à l'époque. D'où son nom.

6 commentaires:

  1. Lovely post about a lovely town. Your dessert seems so yummy !
    Annie

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  2. Une promenade artistique et gourmande !
    Agréable itinéraire dans la Prague historique, entre gothique et baroque.
    C'est étonnant que vous n'ayez pas davantage détaillé le portail, comme celui des Minorites à Vienne.
    Article plus léger, mais plaisant.
    Pierre

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  3. Merci beaucoup, Pierre.
    J'aurais pu, effectivement, commenter davantage le portail...

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  4. Une visite très agréable. J'ai l'impression de n'être jamais allée à Prague en lisant votre blog, alors que j'ai visité cette ville deux fois.
    Bravo pour votre remarquable travail.

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    Réponses
    1. Merci, chère Anonyme, pour ce chaleureux commentaire. Il y a tant à découvrir dans cette ville...

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