Les boules géantes de Noël sont déjà là sur Rotenturmstrasse, la rue de la porte rouge. Je pars faire des courses au Hofer repéré il y a quelques années, et auquel je suis fidèle depuis que je loge dans le premier arrondissement. Pas de photo sur l'itinéraire, j'ai les bras chargés pour mon ravitaillement de la semaine, petit déjeuner et collation de retour de spectacle. Il ne me restera qu'à compléter avec le pain de chez Anker, Strock ou Der Mann, et l'affaire sera dans le sac.
Autour de la cathédrale
Me voilà libre ! J'ai d'autres courses de prévues mais, les mains dégagées, je peux reprendre l'appareil photo. Comme je m'en étais aperçu la veille, les travaux de restaurations de la cathédrale, Stephansdom, ont bien avancé et lui ont redonné une nouvelle splendeur.
Même les aiguilles de l'horloge ménagée dans une rosace brillent comme jamais.
Dans la journée, on repère moins bien l'échelle qui s'allume le soir. Je me demande soudain si cela a un rapport avec l'échelle céleste, thème à succès de l'imaginaire médiéval.
Juché sur leur échafaudage, des artisans s'affairent à l'entretien des parties élevées d'un bâtiment, gâble ou toit. Je ne les envie guère.
Dans Kärtnerstrasse, les illuminations de Noël sont également installées et scintillent doucement.
Je longe Öjab-Haus, une résidence universitaire protégée comme une prison. Cela dit, adresse imparable pour ce type d'établissement ; Johannesgasse, il n'y a pas plus central !
Déjeuner au Bettelstudent
Je fais défiler mes classiques et le Bettelstudent est indéniablement de ceux-là ; j'y mange, je crois, à tous mes voyages à Vienne.
C'est loin d'être plein ! J'ai toujours deux options à midi : le menu du jour si ça me fait l'affaire, sinon le Bauerngrösstl, une délicieuse poêlée de pommes de terre, lardons, oignons et œuf. Le contraire d'un plat de régime mais un vrai délice.
Le menu du jour (à 9, 40 € !!!) sera parfait pour moi. Même si le plat ressemble beaucoup à ce que j'ai commandé hier soir.
Avec l'excellente Ottakringer, voilà un crémeux potage de courgettes relevé de paprika, un délice.
Deuxième version donc de l'escalope avec tranche de speck. C'est fameux. J'aimerais bien connaître leur secret, chaque fois que j'ai essayé de cuisiner ce type de plat tout se défait dans la poêle.
La Schokocreme est un poil écœurante ; elle donne une impression de chocolat au lait, alors que je préfère largement le cacao bien noir et un peu amer. Mais pour le prix, pour la position en plein centre, on n'est pas volé !
Vers Mariahilf
Je suis reconstitué, le soleil brille et le ciel a été repeint en lapis-lazuli, je peux repartir.
Marcher dans les villes qui ont un tel passé architectural est toujours un bonheur. Dieu sait combien j'ai usé mes semelles dans Vienne, et pourtant, même dans le centre, je trouve toujours des détails que je n'ai jamais remarqués. Près de la Schillerplatz, je découvre soudain une série de pilastres engagés tout roses...
Et même, sur le toit, des griffons prêts à décoller !
Je file vers l'artère commerçante la plus étendue, la Mariahilferstrasse, pour la suite de mes courses.
Ici aussi les bâtisses remarquables s'offrent au promeneur, pour peu qu'on lève les yeux.
Les stands de pommes de terre, classiques de l'automne, côtoient ceux de marrons. Celui-ci s'est logé juste devant l'église de Mariahilf (Mariahilfer Kirche)qui donne son nom à la rue.
La rue ne cesse de changer. Un ensemble de bâtiments a été détruit pour un nouveau chantier. Je me demande si ce n'était pas là que se trouvait le Müller que je cherche désespérément (où je faisais provision d'Harpagophytum autrefois).
Maintenant que j'ai terminé mon programme de courses, je n'ai plus qu'à retourner à l'appartement pour m'alléger...
C'est la bonne heure pour passer devant le Kunsthistorisches Museum ; le soleil vespéral couvre la façade d'un léger voile d'or.
A y être, autant traverser le Burggarten, un des deux jardins de la Hofburg, et faire coucou à Mozart sur son monument.
Le jardin abrite aussi une somptueuse orangerie, à laquelle de patients travaux ont rendu tout son lustre. Une large partie est transformée en restaurant chic.
Une autre partie abrite visiblement toujours des plantes. Je jette un œil.
En général, ces serres servent de pouponnière aux bébés végétaux ou réchauffent les espèces exotiques. Ici, surprise, hormis quatre palmiers étiques, ce sont des haies ordinaires d'arbustes serrés qu'on y préserve.
Je me dirige vers le Neuer Markt pour voir où en sont les travaux. C'est toujours le même chantier, qui dure, qui dure...
Cependant, la situation avance ; sur la place proprement dite, on comble le trou et les dalles de granit sont prêtes à être posées. La Crypte des Habsbourg (le Kaisergruft) sous l'église des Capucins, au fond à droite, va retrouver son public ! La pâtisserie Oberlaa aussi, fameuse adresse qui a bien dû pâtir de ce chantier interminable.
Je passe, une fois de plus, devant la cathédrale, qui a littéralement changé de couleur. Magique !
Je m'accorde une visite d'église au passage, surtout que je n'avais pas encore fait d'article sur cette église de Malte (Malteserkirche).
Une vitrine me rappelle que c'est bientôt Halloween...
C'est le Theater an der Wien qui est responsable de mon départ précipité pour Vienne. Je ne voulais pas manquer ce Peter Grimes et c'est ce soir la dernière !
Bouleversante représentation, une vraie grande soirée !
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