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vendredi 25 septembre 2020

Rome : Il Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville) au Cirque Maxime

 

Dernière soirée lyrique du Cirque Maxime avec le Barbier de Séville, l’œuvre la plus connue de Rossini.


 


Après le concert d'Anna Netrebko et de Yusif Eyvazov et Die lustige Witwe, La Veuve joyeuse, c'est déjà ma dernière soirée lyrique de l'été. Ce n'est déjà pas si mal, je n'en espérais pas tant ces derniers mois. J'aurais préféré voir un autre opéra de Rossini, il y en a tant que je n'ai vus qu'une fois, mais tant pis, l'Opéra de Rome a opté pour la popularité avec un des plus joués dans le monde. Mon dernier Barbiere date d'il y a moins d'un an, au Wiener Staatsoper.

 

Pas de décor projeté, de film ou de gros plan ; l'écran géant affiche les titres des airs, calligraphiés comme le titre. Je ne sais pas si l'artiste connaît l'opéra par cœur, mais le choix de certaines décorations me laisse perplexe. Les artistes viennent à l'avant-scène, comme dans Die lustige Witwe, et jouent en conservant une certaine distance. Les duos s'en ressentent et particulièrement la scène du rasage, avec un Bartolo assis sur une chaise mais sans aucun savon ni rasoir. Malgré tout, chacun y met du sien et le suivi de l'oeuvre ne pose pas de problème, je suppose, pour d'éventuels spectateurs qui la découvrirait. 



Francesca Benitez

Le choeur d'hommes, complètement étalé, est bien en place, bravo aussi à son chef de choeur, le maestro Roberto Gabbiani. L'orchestre fait valoir homogénéité et savoureuses couleurs de vents. Le chef Stefano Montanari dirige avec précision et beaucoup de finesse, et il tient un continuo aussi spirituel qu'humoristique, variant sans cesse les accompagnements. Une des plus grandes réussites que j'aie entendues sur ce point.

Venant de l'académie du théâtre, le jeune Alessandro Della Morte apporte bien plus de voix qu'à l'ordinaire à Fiorello, dont il parvient à faire un personnage. La prometteuse Francesca Benitez campe une savoureuse Berta très fraîche, encore une rareté.



Nicola Ulivieri


J'ai souvent vu Nicola Ulivieri, excellente basse italienne, et la dernière fois dans un digne Giorgio des Puritani au Liceu de Barcelona, mais je pense ne l'avoir jamais entendu dans le Barbiere. Son Basilio confirme ses qualités stylistiques et les couleurs de la voix sont un vrai plaisir. Il ne force pas les effets et son comique n'en a que plus de valeur.


Marco Filippo Romano

Je n'ai encore jamais entendu les trois interprètes suivants ; je découvre donc Marco Filippo Romano, excellent interprète buffa, qui maîtrise impeccablement le sillabando indispensable à son A un Dottor della mia sorte. D'ailleurs, sa virtuosité est telle que l'orchestre a du mal à le suivre dans cette partie au débit de mitraillette. Une vraie vis comica assure un franc succès à son désopilant portrait. Un chanteur à réentendre sans aucun doute.


Giorgio Misseri

Je serais plus réservé avec Giorgio Misseri qui, ce soir, ne m'a pas paru totalement à l'aise en Almaviva, rôle épuisant qui sollicite au maximum le chanteur. La cavatine Ecco ridente semble le cueillir à froid, avec des registres un peu instables. Il montre plus d'assurance ensuite, donne un bon duo All'idea di quel metallo avec Figaro. Les scènes comiques des déguisements lui permettent également de montrer son efficacité. Il propose crânement un Cessa di piu resistere qu'on entend encore assez rarement, et y parvient avec les honneurs, mais la soirée a été émaillée de petits problèmes d'intonation. C'était la dernière représentation, peut-être le chanteur était-il fatigué. Et le plein air ne convient pas à tous les interprètes !

Miriam Albano

La jeune Miriam Albano est déjà une Rosina très aguerrie, avec des vocalises nettes, une voix ronde et longue. Malgré la version concert, elle incarne fièrement une jeune fille indépendante et pleine d'astuce. Quelques changements de timbre me surprennent, sans que je puisse déterminer s'il s'agit ou non de choix artistiques. Autre belle interprète à suivre.


Davide Luciano

J'avais découvert Davide Luciano dans une Boheme au Deutsche Oper de Berlin, je l'ai réentendu en Malatesta et en Conte, toujours avec plaisir. Il campe un magnifique Figaro, plein de santé et d'énergie, et sa voix très timbrée et très projetée lui assure un Largo al Factotum triomphal. Aussi à l'aise sur cette étroite avant-scène que sur un large plateau, il occupe tout l'espace par son dynamisme. 

 

Francesca Benitez

Miriam Albano

Davide Luciano

avec Stefano Montanari

 Premier selfie avec un artiste depuis l'Evgeny Oniegin de Moscou ! Je n'aurais pas osé le demander mais c'est Stefano Montanari qui me l'a gentiment proposé. Nouvelle version avec plus ou moins de masque...

2 commentaires:

  1. Chouette soirée !
    J'aurais bien aimé y être, mais ton article est une consolation.
    Françoise

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