Le bouillonnant Albertina consacre actuellement une exposition à Maria Lassnig, une des plus passionnantes artistes autrichiennes, morte en 2014.
Cette femme fut marquée par plusieurs traumatismes : la seconde guerre mondiale, qui fera d'elle une antimilitariste engagée, le décès de sa mère, qui la plongea dans ine profonde dépression. Elle voyagea beaucoup, vécut à Paris où elle découvrit l'évolution du surréalisme, plus de dix ans à New York où elle acquit une renommée mondiale.
Malgré ses contacts avec des artistes abstraits, avec des figures du Pop-Art, elle conserva un style propre, essentiellement figuratif. Elle préférait les grands formats, et utilisait un fond neutre, tout en travaillant avec une palette acidulée.
Son thème de prédilection reste le corps humain dont elle affirmait chercher à exprimer les "sensations internes". Elle fouilla aussi l'autoportrait, en le mélangeant à d'autres thématiques. Ainsi elle se représenta souvent sous d'autres formes, même en cosmonaute !
Elle avait dévoré les textes de Derrida sur le rapport à l'animal et ce thème transparaît également à de nombreuses reprises.
Enfin, cette femme, la première à enseigner à l'Université des Arts Appliqués de Vienne, interrogea souvent la question de l'identité sexuelle.
Bon, c'est parti pour mon choix de toiles dans l'exposition !
Un de ses plus anciens autoportraits. Sa manière n'est pas encore aboutie mais on repère déjà une forte personnalité.
Un tableau new-yorkais, marqué par King Kong.
Quelques toiles qui s'approchent davantage du minimalisme.
A New York, elle fut fascinée par les fruits sous cellophane et représenta même ici un téléphone emballé, dans cette rare nature morte. Les fruits y sont piqués de clous de girofle.
Elle questionnait la place de la femme dans la mythologie grecque ; ici c'est donc une figure féminine (elle-même ?) qui apparaît dans cette version du Laocoon.
Autoportrait en monstre. Me revient en mémoire l'autoportrait en gueule cassée de Gottfried Helnweind exposé ici.
Une variation sur le thème du déjeuner sur l'herbe.
Le corps étendu fait référence à la disparition de la mère de l'artiste.
Le thème de l'animal est traité de manière très diversifiée. A gauche, le personnage s'abîme dans le visionnement d'une télévision miniature.
Le corps maltraité. Engagée dans les mouvements contre la maltraitance, Lassnig n'hésite pas à présenter cette puissante métaphore.
Un tableau engagé contre la militarisation.
Sa recherche de l'expression des sensations prend des chemins imprévisibles. Cette pomme de terre, étrangement parallélépipédique, est peinte dans la presse pour qu'on puisse percevoir la sensation d'écrasement.
L'Autoportrait au cochon d'Inde, un des tableaux que je connaissais déjà.
Elle n'a jamais évité la crudeur des postures.
Une série de toiles évoque l'hôpital, un sujet trop rarement représenté alors qu'il fait partie de la vie, disait-elle.
You or me?, tel est le titre de cette toile forte.
Very expressive paintings. I discover a great artist...
RépondreSupprimerShe lived in New York City, really?
That's incredible!
Thanks.
Annie
Yes, it's true. Thanks Annie !
SupprimerBonjour
RépondreSupprimerJe suis artiste plasticienne et je trouve que votre présentation de Maria
Lassning est vraiment intéressante, je connais cette artiste depuis très
longtemps, et là avec le confinement je prends du temps pour la
redécouvrir, merci encore et n'hésitez pas à visiter mon site et m'envoyer
un petit message de retour:www.cecile-degouy.weebly.com