Après la visite de la villa, je poursuis dans l'annexe, une salle d'exposition. Il semble qu'il s'agisse d'exposition temporaire mais celle que je découvre est étroitement liée à la villa ; elle pourrait bien être permanente.
Exposition : la villa et l'Art Déco
C'est l'exposition de 1925 qui fit naître le mot Art Déco, en abrégeant son titre. Après la récession causée par la guerre de 14-18, l'art et l'industrie s'associaient pour relancer l'économie, en mettant en avant les ateliers d'artisans et les manufactures nationales. C'est assez singulier de voir une telle cohésion dans des domaines très variés.
La Société des Artistes Décorateurs, fondée en 1901, retint l'attention de l'état qui facilita cette exposition inaugurale d'un courant nouveau, et lui donna une réelle ampleur en lançant une série de commandes publiques. Les ambassades de France, par exemple, furent rénovées en nombre.
Un vase de Rapin, ce peintre-décorateur aux multiples facettes. Un genre de Victor Prouvé, ce touche-à-tout de génie, mais bien moins célèbre que lui.
Le dessin de Rapin pour le grand salon prouve la fidélité de la réalisation. Tous ces dessins portent le nom d'ambassade française, et je n'ai vu aucune explication sur cela. Faut-il prendre le terme d'ambassade au sens de l'art ambassadeur ?
Destiné au grand salon, le bas-relief de Blanchot orne aujourd'hui un mur du grand hall.
Quelques changements aussi dans la salle à manger. La conception d'origine comprenait des parties à claire-voie avec du métal découpé.
Un fumoir en laque ! Je n'ai rien vu de tel dans la villa.
Signé Pierre Chareau, un des grands noms de l'Art Déco. Ce n'est pas le bureau montré dans l'exposition, en tout cas.
Et voilà une autre célébrité, Robert Mallet-Steevens, un architecte visionnaire (la Villa Noailles à Hyères...) auteur aussi de décors pour le cinéma (auprès de Renoir, L'Herbier). Il travailla avec le couturier Paul Poiret, créa du mobilier... Une figue majeure.
La commande japonaise est un événement, que la presse française publie dans des revues d'architecture.
Désolé pour l'ombre du photographe, je n'ai pas pu l'éviter !
Max Ingrand, l'auteur des magnifiques verrières de la villa, réalisa toute sa vie des vitraux pour des églises célèbres. Les Provençaux connaissent ceux des Baux de Provence ! Il créa aussi des fontaines, celle du Rond-Point des Champs-Elysées par exemple, et reçut des commandes du monde entier : Bombay, Washington, San Francisco, Sao Paulo, Nazareth... Il s'agit ici d'une peinture au pochoir.
Iris à l'aquarelle : une œuvre de la Princesse Nobuko.
Encore un vase de René Lalique ! Perruches.
Les Jardins
Comme hier au parc de Hibiya, les jardins sont de deux types : la version européenne avec pelouse et zones largement ouvertes, puis la japonaise avec mare aux carpes et maison de thé.
Le bâtiment de service s'est métamorphosé en restaurant.
Un corbeau cherche à couvrir les insectes stridulant avec énergie et les cigales cherchant apparemment à battre un record. Peine perdue !
Le plan d'eau a toujours un charme fou. J'apprécie beaucoup les jardins japonais, les lecteurs l'ont sans doute déjà constaté !
Very interesting article. Amazing architecture sketches and a lovely garden!
RépondreSupprimerAnnie
Thanks Annie. Sorry for the delay!
SupprimerC’est une magnifique maison qui laisse croire que l’on est en France. La décoration intérieure, princière, est somptueuse, d’un goût exquis avec ses nombreuses innovations très élégantes. L’art japonais s’y intègre parfaitement.
RépondreSupprimerMerci pour cette visite dont la beauté de la décoration m’a éblouie. Peu de maisons arrivent à cette perfection.
Bisous. Mam.
Tu as vu les deux articles, je suppose ! C'est effectivement une superbe villa, somptueusement préservée.
SupprimerMerci beaucoup pour ce commentaire affectueux !
Gros bisous.