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mardi 31 octobre 2017

Londres : Saatchi, Wigmore, Marylebone, Apologia




 Ma promenade matinale me fait serpenter dans Belgravia avant de rejoindre le green de la Saatchi Gallery.



Saatchi Gallery



J'aime bien ce musée d'art contemporain, qui bouillonne d'énergie, et propose sans cesse des accrochages différents, et j'y reviens souvent. Encore un endroit gratuit à Londres, d'ailleurs. Leurs vastes salles bien éclairées sont idéales pour exposer l'art. En général, chacune est consacrée à un artiste différent, parfois plusieurs salles même.


 La Coréenne Oh Myung Hee réinterprète techniques et répertoires nationaux avec ces larges tableaux en laque.








 Une installation de la même diffuse une vidéo d'une ville coréenne où se superposent ces pastilles colorées, sa marque de fabrique.



 Francis Uprichard, Le misanthrope.


Ce sont des élèves qui ont réalisé ces trois œuvres, en remportant le prix décerné par la galerie. Le verre ci-dessous a été peint par une jeune fille de moins de quinze ans. Je suis sidéré par la maîtrise de ces jeunes gens.




La démarche d'Arthur Yates est originale. Il demande au public de dessiner sur des feuilles, et incorpore ensuite ces productions dans de grandes toiles dessinées.


 Je m'y suis collé aussi ! C'est clair que je ne gagnerai pas de prix.


Alexi William Wynn, Echoes of the Kill.


Douglas White, New skin for an old ceremony



Aaron Fowler, Foot Locker



 Série de toiles de Mathew Chambers.


Josh Faught propose de singuliers "collages" à partir de pièces crochetées. L'horloge y est un motif insistant.




 Makiko Kudo travaille un néo-réalisme coloré.



Maurizio Anzeri propose de curieux assemblages, en brodant sur d'anciennes photographies. Le résultat est très étonnant !







Les Black People de Danny Fox.


 Enfin les dernières salles présentent une rétrospective d’œuvres sur papier de Calder, pleines de couleur, de fantaisie et de bonne humeur.




Quand je sors, séance sportive scolaire sur le green !


Je ne traîne pas, mon programme est très minuté. Je traverse le quartier de Cadogan, ses jardins privés et ses édifices de briques, puis longe Park Lane pour éviter de traverser à nouveau Hyde Park.





Déjeuner au Wigmore Hall


J'ai rendez-vous avec Mary à midi, et je suis un peu juste. Je parcours précipitamment les derniers cent mètres.


 Je retrouve mon amie londonienne dans ce restaurant stylé et néanmoins abordable où je déjeune à chaque séjour.


Dans le menu three-courses à 18,95£, je choisis la salade roquette-pommes-stilton-amandes, la plie avec purée et chou kale, le Christmas Pudding au gingembre. Tout est bien agréable, je devrais manger de la plie plus souvent, c'est délicieux.





Le Monday Lunch Concert, retransmis sur BBC3, est consacré à de la musique baroque. L'ensemble Florilegium, aujourd'hui flûte-violon-viole de gambe-clavecin, joue du Telemann, J.S.Bach, Rameau, et conclut par le plus rare Rebel. Chouette programme avec beaucoup de musique française, interprété avec sensibilité et distinction. Cet ensemble, que j'ai souvent entendu ici, fait ça à la perfection.


Dans Marylebone


Mary part pour un atelier de céramique, je choisis de poursuivre ma promenade vers le nord du quartier. Marylebone est un lieu très plaisant, à la fois calme et animé. Hors de prix, paraît-il.




 Têtes de coiffure, version Halloween.


Une librairie à l'ancienne qui tend sa porte ouverte au lecteur.


 Un des plus jolis coins, agrémenté de gingkos.



Saint Marylebone





L'église anglicane actuelle n'est pas la première, la plus ancienne remonte à 900 ans. Cette version n'a que deux cents et quelques années. Byron et Dickens y ont été baptisés, et Hogarth la tourne en dérision dans son fameux Rake's Progress.






 Assez curieuse série de verrières, qui semblent réalisées avec des fragments de vitraux. Très séduisant, je trouve.




 Une étape au Conran Shop et ses installations inventives.


Plus loin, voilà des jardinières créatives.

Quelques courses et un passage à l'hôtel plus tard, je passe par le Mall qui aboutit à l'arche de l'amirauté.


Apologia au Trafalgar Studio 1



La critique élogieuse de cette pièce de théâtre avait attiré mon attention et je m'étais empressé de m'emparer d'une des dernières places disponibles. La vedette américaine (au sens propre) Stockard Channing, que j'ai vue deux fois à New York, n'est sans doute pas pour rien dans cet engouement.

avec Stockard Channing à New York

Mais il semble que cette fois, rien ne roule correctement avec mes spectacles de théâtre, après le spectacle interrompu de samedi !


Apologia, c'est une pièce comme je les aime, qui fouille les caractères et dévoile les fêlures profondes. Une famille se réunit pour l'anniversaire de la mère, une historienne de l'art qui vient de faire paraître ses mémoires. Ses deux fils lui reprochent de ne pas apparaître dans le livre, et même de leur avoir préféré sa carrière, son métier, etc. Le fait que l'un d'eux vienne présenter sa future femme complique encore un peu la donne.
Comme toujours dans ces pièces anglo-saxonnes qui savent doser comique et drame, on rit beaucoup mais les scènes intenses de la seconde partie laissent la salle suspendue aux lèvres des comédiens, tous excellents, et remarquablement dirigés. Pourquoi ces excellentes pièces sont-elles si rarement données en France ?

Freema Agyeman et Laura Carmichael incarnent avec beaucoup de naturel les deux copines des fils, totalement à l'opposé l'une de l'autre. Desmond Barrit hérite d'un rôle doux-amer à qui reviennent les bons mots, il y excelle comme toujours. Joseph Millson est impressionnant dans le double rôle des deux fils (et on croit vraiment à deux comédiens tant il individualise chaque rôle), intense et saisissant.


 Je devais donc retrouver Stockard Channing.

Pas de bol, c'est la seule représentation qu'elle annule depuis le début. Mais dans ces terres anglo-saxonnes, on peut toujours compter sur les understudies, les doublures. C'est donc une inconnue, Lynn Robertson Hay, qui se retrouve propulsée dans le spectacle.


Je dois avouer que cette inconnue m'a proprement soufflé. Pas un brin d'hésitation dans la soirée, ni dans le texte, ni dans le jeu, ni dans l'interaction avec les comédiens. Et ce petit bout de femme a joué avec la même intensité que ses partenaires, d'une justesse de ton et d'une hauteur d'émotion surprenantes. Bravo Lynn, vous m'avez offert un grand moment de théâtre.
Et, tenez-vous bien ! Cela vaut à cette actrice qui a trente-cinq ans de scène derrière elle de faire aujourd'hui son début dans le West End. Comme je le lui ai dit, je pense que le privilège était autant pour nous que pour elle.

Freema Agyeman

Desmond Barrit

Joseph Millson

Laura Carmichael

Lynn Robertson Hay

2 commentaires:

  1. I love these corean paintings. Very nice church too.
    I am so happy to visit London with you!
    Best,
    Annie

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