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dimanche 29 octobre 2017

Londres : Wallace Collection, Glengarry Glen Ross


De Belgravia à Mayfair


Je ne décolle pas tôt, ce matin. Hier soir, toutes mes photos n'étaient pas chargées et j'ai terminé de saisir mon article ce matin.
Je pars en traversant Belgravia, ce quartier huppé rempli d'ambassades. C'est là aussi qu'Elizabeth George a placé quelque part la demeure de son inspecteur Linley. En tout cas, ça respire titres et fortune, par ici.




 Frise de putti sur la façade de l'ambassade de Norvège.



Ces arcs décrits par des demeures bien rangées se retrouvent souvent ici. Regent Street est sans doute le plus connu.


Ma dernière tentative de visiter Saint Paul in Knightsbridge avait échoué, un mariage chic s'y déroulait.


 Aujourd'hui je n'ai pas davantage de chance. On y tient une cérémonie funéraire en l'honneur d'un militaire,  ce qui remplit la nef de bérets kaki. Encore raté ! Il me faut toujours garder des alibis (plus ou moins valables, je le concède) pour revenir à Londres.



Je rejoins finalement Hyde Park, mais me réserve la traversée pour demain matin. Je longe donc l'arc néo-grec.


Dans le même esprit, les élégantes grilles d'Aspley House, la demeure de Lord Wellington.


Je repasse souvent devant cette Carrington House, dans Mayfair, sans parvenir à me décider. Belle ? Pas belle ? Très curieuse en tout cas.


Dans ce quartier encore très chic, l'entretien des façades ne semble pas un souci. Les frises délicates paraissent neuves.


Envie d'une Rolls-Royce?



Plutôt que la Rolls-Royce, je serai bien tenté par ce vase grec. 140 000 £ tout de même. Plusieurs années de salaire !




Gray's est une sorte de marché couvert, une galerie abritant une série d'échoppes d'antiquaires. En plus petit l'équivalent de l'ancien Louvre des Antiquaires à Paris, qui faisait mes délices. Les bijoutiers y sont les plus nombreux, mais on peut y trouver vraiment de tout.

 

Beaucoup de boutiques ont un côté " caverne d'Ali Baba" .



Une spécialiste des céramiques chinoises naufragées. Prix hélas bien  élevés.


Un spécialiste des articles de voyage, ce n'est pas fréquent.


J'arrive enfin à Saint Christopher Place.


L'attraction majeure est cette fois une curieuse fontaine.

Déjeuner chez Sofra



Je profite de l'heure du repas pour déjeuner dans un restaurant libanais  sur la place même.


Assiette de mezzés, agneau aux fruits secs, kadayif  une eau gazeuse. 19 £ ce n'est pas ruineux.



Je ne suis pas éloigné de la destination que je me suis fixée.

La Wallace Collection 



La demeure des marquis de Hertford fut transmise à Wallace, celui des fontaines parisiennes. A sa mort, sa veuve légua l'ensemble des collections et l'hôtel particulier pour que le public puisse en profiter. Le musée est donc gratuit. On visite donc une demeure jadis habitée, comme la Frick Collection de New York. Style un peu pompeux, l'alliance pourpre, or et colonnes s'avérant souvent indigeste.


Mais l'endroit recèle des merveilles. Aux collections de peintures, majoritairement antérieures au XIXe siècle, s'ajoutent celles de tableaux de cire, de tabatières, de majoliques, d'ivoires, de verres vénitiens. Beaucoup de meubles français avec décorations dorées, bien éloignés de notre goût actuel, malgré les signatures prestigieuses (Boulle et compagnie).


Première salle anglaise, où Gainsborough, Lawrence  et Reynolds sont mis à l'honneur.




Je file vers la galerie XVIe et antérieur, que je n'avais pas terminée à ma dernière visite.


Les manuscrits enluminés sont peu nombreux, mais tous des pièces exceptionnelles, aux couleurs particulièrement fraîches.


Ce Baptême du Christ rappelle beaucoup Memling.


Tabernacle florentin avec une  surprise, un intérieur minutieusement sculpté.


Petit coffre décoré d'émaux de Limoges, avec, pour une fois, des scènes profanes.



Ces effigies  de cire sont les ancêtres des réalisations de Grévin et Tussaud.


Tout petit portrait par Corneille de Lyon, avec son fond vert favori.


Nombreuses séries  variées dans cette salle. Les ivoires sculptés sont toujours de spectaculaires réalisations.


Je joue un moment à identifier les scènes de la Passion sur ce diptyque français médiéval.


Céramique d'Iznik ? Nenni. Copie en Staffordshire, célèbre fabrique anglaise.


Plusieurs salles de militaria. Fusils ornés, poires à poudre en matériaux divers, dont les bois de cervidés.


Toute une suite d'armures, dont deux à cheval.


Des dagues bien tranchantes.


Trop ornementée pour avoir servi, une masse aux pointes acérées peu rassurante.


Arme ou bijou ? Voilà qui rappelle l'expo de la collection Al Thani à Paris.




Un Nattier, toujours élégant, bien proche du portrait vu à Tokyo.


Même si cela dissimule avantageusement la calvitie, cette tenue en maille est bien trop lourde pour que je l'adopte au quotidien.


Provenant de Bowes Castle, quelques peintures espagnoles, dont ce Greco caractéristique et ce stupéfiant Goya en clair-obscur.



Quelques Boucher de la grande série exposée ici.


Délicieux jardin d'hiver au-dessus de l'entrée.


Salle française, période galante : beaucoup de Watteau, des Patel, etc.



Deux petits formats de Watteau avec des traitements inhabituels. Je trouve ce Gilles fort émouvant.



Calendrier perpétuel, modèle qui a peu évolué avant que l'informatique ne le frappe d'obsolescence.



Les collections flamandes et hollandaises sont remplies de bijoux. Peu d'œuvres inintéressantes. Cette Tabagie de Teniers rencontra un tel succès que l'artiste en fit une vingtaine de variations.


Très pittoresque Ivrogne endormi d'Adriaan Brouwers.


Un Jordaens très coloré orne la cheminée.



Ruysdael, toujours grand maître des effets de lumière (voir le tableau de Tokyo, par exemple).


Autoportrait d'un Rembrandt goguenard, bien différent de celui du Petit Palais.



Quelques coups de pinceau maîtrisés pour l'arrière-plan de ce Bon Samaritain de Rembrandt toujours.


Govaert Flinck a souvent peint ces vues campagnardes, mais ici ce ciel orageux donne un tout autre relief.


Un des plus beaux portraits par Rembrandt de son fils Titus. Économie de la palette, maîtrise de la lumière, sincérité de l'expression. Une merveille.


Aert van der Neer, que je considère comme un peintre de troisième zone, est bien représenté ici. Toiles maîtrisées qui m'amènent à réviser mon opinion.


Un brin d'érotisme dans ce portrait par Willem Drost.


Gerrit Dou ne déçoit jamais dans sa longue série de scènes à la bougie.


Autre maître, Gabriel Metsu qui a peint avec humour ce "sportsman" (??) endormi. L'épagneul est saisissant de réalisme.


Grande économie de moyens avec cette Dentellière de Caspar Netscher.


L'Eplucheuse de pommes de terre, une merveille de Pieter de Hooch.


Une Leçon de clavecin pleine de sous-entendus et de symboles (le tableau, la clef).


Adriaan van Ostade, L'Achat du poisson. Opération visiblement de haute importance.


Pieter de Hooch, Le Livreur de pain, dans une perspective dont le peintre s'est souvent servi.


Belle peinture (composition, lumière, matières) d'un inconnu, un  certain Boursse. Je note de me renseigner sur ce nouveau venu dans ma mémoire artistique !
P.S. Mes recherches n'ont rien donné. Un vrai inconnu ! 



Van der Werff, un couple de bergers très sensuels.


Je ne suis pas trop fan de marines hollandaises, mais celle-ci exsude la quiétude.


Van Mieris, Joueur de tambour. Très curieuse composition.


Salle des grands formats. Titien, beaucoup de Murillo, des Rubens...


Un format moyen pour ce doux paysage du Lorrain (connu ici sous son seul prénom de Claude) avec ses effets favoris de contre-jour.


Portrait royal de George VI par Thomas Lawrence, très technique.


Persée et Andromède, du Titien, qui s'est régalé à peindre le monstre effrayant sortant des ondes.


Un Murillo  très dramatique : les frères de Joseph cherchent à le précipiter dans le puits. Beau travail sur les expressions d'un peintre qui cherche souvent à individualiser ses personnages.



Classicisme de figures statufiées que des couleurs éclatantes  animent. Annonciation de Philippe de Champaigne.


Le même peintre refuse ici tout hiératisme. Malgré sa composition en farandole (comme un bas-relief de sarcophage), les personnages sont bien individualisés.


Un autre Murillo, La Charité de Saint Thomas de Villanueva. Le traitement me fait penser à l'école napolitaine.


Grand nombre de Canaletto, qui s'installa à Londres, mais aussi de Guardi. Vue classique d'un bout de lagune avec le premier plan animé, un des best of de l'excellent dessinateur.


Tableaux entassés dans cette salle. Du très bon mais aussi de la seconde zone (grand nombre de Meissonnier pas très passionnants).


Moutons de Rosa Bonheur, avec une luminosité soignée. Bien meilleure toile que beaucoup de ses productions.


Série d'Orientalistes. Le sujet est parfois supérieur à la facture. C'est étonnant de voir cette fascination continue pour l'Orient, qui semble avoir bien faibli aujourd'hui.


Œuvre de David Roberts, bien connu pour ses aquarelles de voyage, notamment en Égypte et en Terre Sainte. Construction très stricte et une luminosité extrêmement savante. Tableau intéressant que j'ai longuement observé.


Richard Parkes Bonnington est un de ces grands maîtres anglais scandaleusement ignorés Outre-Manche. Ses huiles claires, où le blanc occupe souvent une place nouvelle, témoignent d'une patte experte. Je crois que cette Vue de Piazza San Marco est sa toile la plus connue.


Du même, La Seine à Mantes. On voit sa connaissance de la peinture hollandaise, et son ciel ocré semble un souvenir du Lorrain.


Après ma visite chez Delacroix lundi dernier, je suis attiré par ce Faust et Méphisto. Parfait exemple du style troubadour.


Des Guardi, avec cette pâte toujours un peu sale, microbienne...


Qui contraste avec la netteté photographique de Canaletto.


Delaroche a eu un succès énorme avec ces Enfants d'Edouard, présentés comme de pauvres innocents victimes de la féroce cruauté de l'affreux Richard III. Je pense instantanément au passionnant roman de Josephine Tey, La Fille du Temps, qui m'a énormément appris sur l'erreur historique. Très recommandable lecture !


Un autre Bonnington aussi clair.


Beaucoup d'Horace Vernet aussi, peintre inlassable des soldats napoléoniens. Scène de genre avec ce Retour du vétéran.


Un magnifique Frans Hals, justement célèbre, le Chevalier au sourire.


Dernière salle anglaise, qui montre le talent de Gainsborough et de Reynolds.



Quel contraste entre la sobriété de Reynolds et la mièvrerie des Greuze, à l'étage supérieur ! L'expression de la jeune fille, en haut à droite, est carrément caricaturale.


Infime partie de la collection de tabatières en or.


Une autre salle française avec un décor d'époque.



Très vivant portrait de Vigée-Lebrun. Je le répète à chaque fois, son autobiographie est en libre accès sur Gutenberg et c'est super à lire !


Beaucoup plus mesuré que les précédentes toiles exposées, un portrait inachevé de Greuze.


Fragonard et ses pairs dans cette salle. L'Escarpolette est sans doute un des tableaux du musée les plus célèbres.





Imposants meubles Boulle, remplis de livres français.


Promenade


Bon ! Une riche visite. Il est temps de redescendre vers la Tamise.




Coucher de soleil incroyablement coloré sur Oxford Street.



Passage à Liberty, ce grand magasin si chic, qui lança un style à moment donné.




Carnaby Street, la nuit en couleurs.

Incident au Playhouse Theater



Je suis de retour dans ce lieu historique où j'avais assisté en février à une belle représentation de An Inspector calls.


Cette fois, je vais  voir Glengarry Glen Ross, une pièce de David Mamet sur les magouilles immobilières aux USA, avec Christian Slater et Kris Marshall en vedette.


Hélas, je revis la même aventure qu'avec le Guillaume Tell du Met, il y a un an. La représentation me plaît beaucoup, avec son intrigue bien agencée et une interprétation très soignée, mais soudain un acteur s'effondre. Je crois à un jeu naturaliste mais soudain surgit une technicienne harnachée d'un casque. Le spectacle est franchement interrompu, on baisse vite le rideau.


Finalement le directeur et Christian Slater viennent nous expliquer que, malgré la présence de ma doublure, cet incident contraint à l'annulation du spectacle, mais que nous pourrons échanger nos places pour un autre jour. Sacrebleu ! Toutes mes soirées sont occupées ! J'espère qu'ils jouent en matinée, c'est ma seule chance de voir la fin de la pièce.

Retour par Saint James's Park, dont le jet d'eau verdit bizarrement la nuit.



Passage par cette rue où siège le Ministère de la Justice. Son nom intrigant, Petty France, vient de la lointaine installation des Huguenots dans le coin.


8 commentaires:

  1. Amazing paintings, wonderful sky! I love your blog! Still so great! AAA ++++++++++++
    Annie

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    1. Thank you very much, Annie, for your review. It is still a pleasure to read your enthusiastic messages!

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  2. A perfect post. I love Rembrandt !
    Carrie

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  3. Un article extrêmement complet, qui donne envie de retourner à Londres !
    Bravo.
    Françoise

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    1. Merci beaucoup Françoise pour votre aimable commentaire. J'espère que vous aurez l'opportunité de retourner à Londres et de visiter ce passionnant musée !

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  4. Vefy interesting and very complete tour of a wonderful gallery! Great job.
    Ann

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