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mercredi 9 août 2017

Japon, Nikko : temples et sanctuaires dans la forêt

En voyage vers Nikko

Je quitte à regret mon hôtel New Tochigiya, où mon séjour a été aussi agréable que celui de l'an dernier. Remarquablement tenu, avec les tatamis brossés chaque jour, tout le linge (serviettes, draps, yukata) changé quotidiennement, le thé dans la chambre, l'onsen dont j'ai abondamment profité, le quartier si plaisant... et pour vingt et quelques euros. Une affaire exceptionnelle !



Je commence mon périple de voyageur ; je rejoins à pied le métro d'Asakusa, descend à la gare de Ueno pour emprunter la Yamanote (absolument bondée, il faut compresser les passagers debout) et arrive à la gare de Tokyo. Je crois que c'est elle qui donne son nom à la capitale. Je me renseigne pour trouver mon quai et y parviens sans trop de mal. Les boutiques sont nombreuses sur le quai même, café et thé sont vendus partout, et beaucoup de voyageurs y achètent des ekiben, des sortes de panier-repas pour le voyage.


Mon premier trajet se fait dans un Shinkansen, ce si confortable TGV japonais.


 Je patiente le temps qu'un employé fasse le ménage (est-ce nécessaire, il ne viendrait à personne l'idée de jeter quoi que ce soit par terre) et retourne les sièges. Dans les trains nippons, ces derniers sont montés sur des axes et toujours orientés dans le sens de la marche.


 A l'intérieur, grand confort ; on a un espace pour les jambes inconnu chez nous ! D'ailleurs, j'ai largement la place pour ranger mon gros sac devant moi. En outre, les informations déroulent au-dessus des portes en japonais et en anglais, de même que les annonces sonores. Tout est vraiment fait pour faciliter le voyage du touriste.


Je descends à Utsonomiya et emprunte une ligne locale. Pas de siège disponible ; je me place derrière la vitre du conducteur pour bénéficier d'une vue inusitée en train.



J'atteins Nikko après un peu plus d'une heure. J'ai réservé au Nikko Park Lodge, proche de la gare, et je le trouve sans mal. La volubile patronne accepte que je fasse le check-in et pose mes bagages.

Déjeuner : tonkatsu


Sur la place de la gare, un restaurant assez suranné expose les fameuses reproductions de plat. Je suis convaincu !


Je choisis le set avec du riz, la soupe miso, des légumes au vinaigre et du tonkatsu sur des crudités. 1080 yens, c'est tout à fait honnête et le tonkatsu est excellent, avec un panko (la chapelure japonaise) très croustillant.


On voit qu'on est à la montagne. Il ne fait que 33°, ça change de Tokyo ! L'air est plus léger et moins humide.



J'ai peine à croire que la ville compte 100 000 habitants. Elle a un air de gros bourg tranquille.



L'eau est évidemment réputée (sa qualité est toujours mise en avant dans les montagnes de l'archipel) et les fontaines la distribuent sans compter.


Une maison sur pilotis !


Certaines boutiques ont conservé l'apparence ancienne, avec le comptoir au rez-de-chaussée derrière les panneaux coulissants.



Des balcons, nichés dans les parois verdoyantes.


Le pont sacré rouge (Shinkyo)

Nikko, avant d'être une chaîne d'hôtels réputée, c'est donc cette ville de montagne ; à l'origine, le moine Shodo Shonin y fonda un ermitage au VIIIe siècle. Il aurait traversé la rivière sur deux serpents géants, et c'est à cet endroit qu'on édifia ultérieurement ce célèbre pont sacré rouge, reconstruit aujourd'hui.



Mais Nikko prit vraiment son essor lorsque le seigneur de guerre Ieyasu Tokugawa, fondateur d'un puissant shogunat, choisit d'y reposer. Autour de son mausolée s'établirent sanctuaires et temples fastueux, richement décorés. La zone est aujourd'hui classée Patrimoine de l'Unesco.

Pour l'atteindre, il faut grimper dans la forêt de cèdres. C'est parti pour une série d'escaliers !


Plusieurs ensembles religieux jalonnent le parcours.






Je ne suis pas le seul à avoir eu l'idée de visiter le Tosho-gu aujourd'hui !



Le Tosho-gu


J' achète mon billet, 1300 yens tout de même, et me voici dans la place.


Le Gojunoto est une pagode à cinq étages.


L'Omote-mon,  la porte d'entrée, est, sans surprise, flanquée des devas grimaçants.


Dans la première cour se dressent les Sanjinko, des entrepôts décorés.



Le sculpteur n'avait sans doute jamais vu d'éléphant !



Le plus connu est le Sanjinko aux singes.


Ces trois singes fameux symbolisent la devise du bouddhisme Tendai (connue, même chez nous, mais souvent tronquée : ne pas entendre le mal, ne pas répéter le mal, ne pas voir le mal).






L'imposant torii, le portique signalant un sanctuaire, est en bronze. A vérifier, mais je ne crois pas en avoir vu avant.


Partout je suis frappé par la richesse de la décoration ; l'utilisation répétée des mêmes couleurs crée une unité stylistique.



Ce n'est pas si courant de voir de telles couleurs dans un temple japonais, plus souvent en bois noirci. Malgré les décorations multicolores, l'ensemble parvient à éviter le côté clinquant que peuvent avoir parfois ses homologues asiatiques.


Le Homei-mon, la porte du coucher du soleil, vient tout juste d'être restaurée et elle étincelle !


La tour de la cloche est, avec celle du tambour à l'opposé, un classique des temples bouddhistes. Au Japon, on se contente généralement de la seule cloche.




Une série de paons, tous différents, animent la seconde enceinte.




C'est vraiment très inhabituel de voir du blanc dans un temple au Japon.



Les sculpteurs s'en sont donnés à cœur joie. Pas de répétition mais des variations sur le motif : à chaque fois, les postures sont différentes.



Le seigneur est représenté dans une niche au revers de la porte.




Au Meiji-jingu de Tokyo, j'avais déjà vu ces balles de céréales pour le saké, des offrandes de donateurs. Ici, il s'agirait peut-être d'orge pour la bière. La marque Kirin a choisi pour emblème un animal fabuleux représenté ici (no photo hélas).



Encore une incroyable diversité de sculptures blanches, vraiment d'une grande finesse.



Visiblement les prédictions n'étaient pas très bonnes ! Quand on attache la prédiction au chevalet, c'est qu'elle était un mauvais présage. Ce geste permet de conjurer le sort.


Le mausolée de Tokugawa



Un portail débouche sur une nouvelle série d'escaliers.


Dès la première volée on est récompensé par une réjouissante vue sur les toits.


Comme le grand, ce torii plus modeste est en bronze.



Enfin, de longues séries d'escaliers après, voici le mausolée de Tokugawa. Je m'attendais à une construction ostentatoire. Quelques statues symboliques, un cylindre protégé par un simple toit. Et pourtant, l'endroit a une majesté incroyable. La cathédrale des cèdres y est sans doute pour beaucoup.



On devine les temples dans les trouées de la forêt.


Je redescends donc dans le Gohonsha, la grande cour intérieure.






Les galeries autour du Haiden sont entièrement laquées, sur toutes les parois. 



Ce pavillon du culte est un lieu sombre et un peu mystérieux. Le plafond est décoré d'une superbe succession de dragons mais... No photo!







Je reviens en arrière car j'ai manqué une célébrité locale, le nemuri-neko, le chat endormi. Palsambleu, je ne partirai pas sans l'avoir vu !


Très kawaiiiii, effectivement !




Le pavillon du Honji-do bénéficie d'une surprenante acoustique. Un moine frappe deux baguettes à plusieurs endroits de la salle, puis juste sous la gueule du dragon. L'écho à cet endroit est réellement spectaculaire. Mais no photo, no movie, no recording... Il y a un panneau à chaque mètre.




Je sors enchanté de cette visite. Le temple vaut complètement la visite et le cadre de la forêt de cèdres est un enchantement. Cet environnement sylvestre m'a rappelé Koyasan, un autre site qui m'avait emballé.


Je bifurque pour aller voir deux autres temples signalés sur le plan, tout mignons. Je suis le seul à avoir cette idée et la puissance de la forêt immense, et soudain calme (façon de parler, les cigales japonaises se déchaînent), éclate soudain.




A partir de là, je n'ai pas grand-chose à montrer. Je visite le musée, petit mais avec des pièces de qualité (1000 yens) et, bien sûr... No photo.

Rinno-ji


Je passe ensuite au Rinno-ji, commençant par le pavillon à l'arrière.




Le plafond est également orné d'un immense dragon.


Quant au Rinno-ji proprement dit, il a droit à une rénovation méticuleuse sur une dizaine d'années. Il est donc enfermé dans un énorme hangar (qui donne cependant une idée correcte de l'extérieur).

En ce qui concerne l'intérieur, bien sûr... No photo.


J'emprunte un chemin de traverse pour retourner vers le centre-ville, et suis gratifié par de délicieux jardins.




Un employé recharge un distributeur de boissons. Je rappelle qu'on en trouve partout, même en pleine forêt. Il y en aurait un pour sept habitants ! Ça paraît énorme !


Le Hon-gu



Le Hon-gu est visiblement fermé, mais quel charme avec ses bâtiments perdus dans la forêt !






Mon premier momiji (érable) rougeoyant ! Il est peu probable que je visite le Japon en pleine période des érables rouges (novembre), je me console comme je peux !


Installation au Nikko Park Lodge


Retour à l'hôtel pour m'installer.



C'est cette fois une chambre à l'occidentale qui m'attend, avec salle de bain japonaise. Pas d'onsen, hélas !



Si on  fait abstraction de l'enseigne, la vue depuis la chambre est fort plaisante !

Je décide de faire un brin de sieste. Hélas, je me réveille à 22:10. La ville est endormie, tous les restaurants ont fermé. Je vais acheter de quoi me sustenter au conbini. Soupe de légumes à faire réchauffer et un chocolat glacé. Ça fera l'affaire ! 

2 commentaires:

  1. I love your pics of japanese woods ! Wow ! A great post !
    Annie

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    Réponses
    1. Thanks Annie ! Japanese cedars and pines are amazing trees, I agree with you !

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