Affaires matinales
Ce matin, je prends le petit déjeuner aux côtés d'un autre pensionnaire. Je découvre qu'Alim est ouzbek, petit-fils du khan de Khiva ! J'ai visité, il y a une douzaine d'années, cette splendide oasis d'Ouzbékistan. Je dégaine mes photos en ligne, nous parlons de la situation en Asie Centrale. Je tiens ensuite conférence avec Tatiana ; je compte bien régler ma situation administrative et être correctement enregistré auprès des autorités. Dialogue hautement épaulé par Google Traduction. Finalement Marina, la propriétaire, a lu mes mails et la prévient providentiellement par téléphone. Je peux lui remettre mon passeport, l'affaire est en bonne voie.Du coup, avec tout ça, c'est tardivement que je mets le nez dehors. Surprise, le temps a changé. Il ne fait que -2°C mais le soleil a percé les nuages.
A l'ombre, de grandes plaques verglacées narguent le passant, mais au soleil, c'est une piscine !
Itinéraire pédestre
Je tente la déambulation sans plan, ce qui va à peu près bien fonctionner. Je ne m'attendais pas à tomber sur l'église de la Trinité, avec son marché pour locaux, ses belles coupoles azurées. Je l'avais visitée l'année dernière lors d'un itinéraire le long de la Fontanka.
Étonnante sculpture avec eau ruisselante et parapluie.
Certains bâtiments mériteraient une bonne rénovation !
La neige tient encore vaillamment.
La gare de Vitebsk : de loin, je l'ai prise pour un théâtre.
On ne peut se fier à rien : en voici un, de théâtre. C'est la construction d'allure soviétique, au fond, que garde de loin Griboiedov sur son socle.
Chouette ! Une stolovaya ! Ca tombe bien, c'est l'heure de passer à table.
J'opte pour une salade (carottes, noix, céleri, pommes, vinaigrette à l'aneth), un sauté de porc avec purée, un gâteau au chocolat. Jus de cerises acidulé et expresso en prime.
410 roubles, un peu plus de six euros.
Les toilettes ne manquent pas de classe non plus.
Le Musée arctique et antarctique
L'an dernier, à la recherche de l'appartement de Dostoievski, j'étais passé devant ce musée, et m'étais promis de le visiter si je revenais à Saint-Petersbourg. Promesse tenue donc.C'est un musée assez ancien, à la muséologie parfois surannée, installé dans une église.
Je paie les 300 roubles de l'entrée, passe au vestiaire obligatoire (on n'aime pas ici les visiteurs en manteau) et me voilà dans la place !
Beaucoup de peintures, photos, dioramas, reconstitutions diverses, et majoritairement des explications en russe. Je déchiffre les légendes mais les grands panneaux sont hors de ma portée. De toute façon, je suis le seul touriste étranger.
Cabane d'une mission. Le point essentiel : les sacs de couchage avec la fourrure.
Qui est tenté par une rafraîchissante plongée sous la banquise ? 1
Comme au Japon, les musées russes présentent souvent maquettes et dioramas.
Je me demande bien à quoi peut servir cet embryon de bicyclette.
Bon sang, mais c'est bien sûr ! Un vélo-traîneau !
La faune locale n'est pas oubliée, avec quelques bêbêtes bien volumineuses...
On a retrouvé un crâne et des défenses de mammouth ! Ca devait être l'occasion de mauvaises rencontres. Voilà qui fait froid dans le dos (naturel, dans ces régions).
Une vitrine est consacrée à l'évocation du Fram, le navire glaciaire de Fridtjof Nansen, un explorateur norvégien de la fin du XIXe siècle. Je me rappelle avoir beaucoup aimé la visite de cet extraordinaire vaisseau, à Oslo.
Instruments de navigation du XVIIIe siècle.
Matériel d'une expédition du début XXe siècle.
Une vitrine évoque l'exploit de Barents, ce Hollandais qui explora les régions arctiques au XVIIe siècle. On lui doit les premières observations météorologiques de cette zone. La mer au nord de la Norvège porte son nom.
J'espère que la sandale en bois ne constituait pas le summum de l'équipement !
Ce diorama présente une ville russe établie dans ces contrées, Mangazen.
Le musée expose une exceptionnelle collection d'ivoires de morse sculptés, avec réellement des pièces remarquables.
Celle-ci est une molaire de morse.
J'ignorais totalement que les eaux de l'Antarctique abritaient coraux et étoiles de mer !
Très impressionnant document : un chirurgien s'opérant lui-même !
Les biscuits de Scott, indestructibles.
Une bouteille d'eau de l'Antarctique, un souvenir tendance.
Les nouvelles matières permettent une bien meilleure résistance au froid.
Au marché Kouznetchny
J'avais déjà mis les pieds dans ce marché l'an dernier, mais j'avais négligé le miel. Alim m'a assuré que c'était LA bonne adresse.
Des oranges, ces fruits énormes ?
L'aimable vendeuse parle un peu français et fait goûter tous ses miels extraordinairement épais et goûteux, d'un peu partout en Russie : Pskov, Sibérie, etc...
Je ressors avec trois pots.
Devant Notre-Dame de Vladimir, la queue pour se faire bénir en ce temps de Pâques est phénoménale !
Improbable vision architecturale.
On propose la pêche du jour...
Pause au Buddy Café
Je tombe par hasard sur ce café chaleureux, où on échange beaucoup. S'y tient même un cours de peinture (lapin de Pâques au programme).
J'y commande un cappuccino, en devisant avec Youri et Anna, un jeune couple qui aimerait bien terminer ses études à Paris.
Même les toilettes sont originales. . . |
Ce n'est pas tout ça, il me faut maintenant me hâter si je ne veux pas rater ma représentation. Je pars à toute vapeur vers la salle de concert du Mariinsky. Peu de photos vu la vitesse de croisière !
Les bulbes sont un immanquable point de repère.
Quand même, je ne pouvais pas rater l'étincelante Notre-Dame des Marins !
Quand même, je ne pouvais pas rater l'étincelante Notre-Dame des Marins !
Volchebnaya Fleyta (La Flûte Enchantée) au Mariinsky Concert Hall
Daniil Shotda, Tamino, face au lion chinois |
J'avais découvert l'an dernier cette belle salle avec une représentation en version de concert de l'Italiana in Algeri puis une autre, mise en scène cette fois, de Rusalka de Dvorak. J'avais été séduit par la modernité de cette salle et par l'acoustique, testée de deux endroits différents. J'avais aussi trouvé le public beaucoup plus jeune qu'au Mariinsky historique.
Ce Concert Hall est utilisé à plein régime, comme le montre le programme du Mariinsky. Aujourd'hui, on donne deux représentations de Die Zauberflöte, La Flûte Enchantée de Mozart. C'est un tube du répertoire et il ne se passe guère d'années où je n'assiste au moins à une représentation. Après la splendide version de l'Opéra Bastille, c'est donc ma deuxième en quatre mois.
La production : judicieuse utilisation des lieux
Lumières et costumes saisissants. |
La mise en scène, fluide et très lisible, présente une bonne idée de départ : pendant l'ouverture, on voit un vrai prince, avec couronne, submergé de tâches et méprisant envers son personnel. Arrive Sarastro qui va lui donner une leçon de vie. Les garçons entrent en scène, se livrent à quelques passes magiques, et hop ! Voilà Tamino propulsé dans la forêt, aux prises avec d'inquiétantes créatures. On a enfin une raison de savoir ce que vient faire Tamino dans cette forêt.
Une ambiance à la Bergman. |
Une jeune distribution
Les Hommes armés et les Prêtres sont bien sonores (particulièrement Alexander Gerasimov) , plus que les enfants (ils sont vraiment très jeunes, huit ou neuf ans).Dimitri Koleuchko, Monostatos, joue avec brio mais il a moins de voix qu'un choriste !
Les dames, en revanche, s'avèrent excellentes. Aux côtés d'Anna Garkhatova, je retrouve Elena Karpesh et Anna Kiknadze, Rusalka et la sorcière Jezibaba l'an dernier.
Margarita Ivanova qui chantait l'an dernier Elvira de l'Italiana in Algeri est cette fois distribuée en Papagena. Parfaite dans le rôle.
Yaroslav Petryanik, le Haly de l'an dernier, incarne Papageno. Il réussit son interprétation, avec de belles qualités vocales et beaucoup de naturel.
Olga Pudova devait chanter la Tsarina Nocht, la Reine de la Nuit. C'est une brillante inconnue, Antonina Vessenina, qui la remplace, et chante deux airs bien différenciés, avec une excellente projection.
Yuri Vorobiev chante Sarastro dans la grande tradition des basses russes : voix pleine, aux harmoniques riches, avec un legato très soigné.
Daniil Shtoda (pour moi Lensky à Aix aux côtés de Peter Mattei et Don Antonio dans Les Fiançailles au Couvent à Toulouse) interprète Tamino. Ce soir, il semble en méforme : le haut médium et le registre aigu sont aigres, peu timbrés, le vibrato est difficilement contrôlé, dommage pour ce sympathique chanteur.
Daniil Shtoda, Alexander Gerasimov, la flûtiste
Oxana Shilova, Margarita Ivanova
Anna Garkhatova, Elena Karpesh et Anna Kiknadze
Antonina Vessenina
Yuri Vorobiev
Daniil Shtoda, Alexander Gerasimov, Yuri Vorobiev
Yaroslav Petryanik, Margarita Ivanova
Oxana Shilova
Daniil Shtoda, Oxana Shilova
Alexander Gerasimov, Yuri Vorobiev
Margarita Ivanova, Zaurbek Gugkaev, Oxana Shilova
Yuri Vorobiev et Oxana Shilova
Daniil Shtoda
Anna Kiknadze
Margarita Ivanova
Zaurbek Gugkaev et Antonina Vessenina
Zaurbek Gugkaev dirige avec ferveur mais c'est sa seconde représentation de la journée, et peut-être n'a-t-il pas également répété avec les deux distributions. Quelques décalages sont à déplorer, et il semble qu'il adapte parfois le tempo en cours de route.
Quand je sors, la neige fait son retour !
I waited for your post. Another excellent one! Thanks.
RépondreSupprimerAnnie
I hope you are not staying in front of your computer, waiting during hours for my posts!
SupprimerStill many thanks.
Encore une journée riche en découverte.Nous sommes ravis d'en profiter .la neige ne lâche pas résiste .La flûte un peu surprenante mais bon niveau: tu peux faire des comparaisons .Bravo pour les commentaires .Bonne journée. Mam
RépondreSupprimerMille fois merci. Gros bisous et bonnes Pâques !
SupprimerMagnifiques photos, merci d'en faire profiter tout le monde. Félicitations
RépondreSupprimerChris
Merci pour votre commentaire, cela fait plaisir.
SupprimerJe cherchais partout des photos des collections de ce musée, il n'y a que sur ce blog que j'ai trouvé. Merci.
RépondreSupprimerMerci à vous, Anonyme, pour avoir pris la peine de laisser un commentaire.
SupprimerExcellent post Thanks for this guided tour
RépondreSupprimerDmitry
Thanks Dmitry, it is very kind!
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