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samedi 22 avril 2017

Saint-Petersbourg : Dernières tribulations

 

Vendredi, rappel

Résumé des derniers épisodes : hier soir, en rentrant de Pikovaya Dama, je reçois un message de KLM m'informant de l'annulation de mon vol d'aujourd'hui. Je suis prié de les recontacter.
Après mes dépenses téléphoniques somptuaires dues à l'annulation de mon vol de New York, en octobre dernier, je préfère éviter de passer une heure au téléphone à 150 euros.



On peut les contacter par Facebook et ils répondent rapidement. C'est donc l'occasion expresse de me créer un compte.

Ça  fonctionne assez bien. A ceci près que les termes "on vous répond tout de  suite" et "on vous envoie vos billets dans une demi-heure" ne doivent pas être pris pour des promesses mais pour de simples éléments de conversation.

Au bout d'un moment, on me trouve une solution géniale. On va me faire rentrer par Rome, dimanche 23.

Oui mais mon visa expire aujourd'hui, samedi 22.

Mon interlocuteur paraît dépité et je ne reçois plus rien d'un moment. Puis finalement, il est désolé, mais les visas, ce n'est pas son problème ; il a testé toutes les solutions auxquelles il pensait mais vraiment, non non non, il n'y a rien. Et puis d'abord, c'est Air France qui a édité mon billet (première nouvelle !), je n'ai qu'à aller voir chez eux.

Je commence à voir venir mon affaire d'octobre dernier, sur le thème "c'est pas moi, c'est l'autre" .
Je pense que j'ai à l'autre bout quelqu'un de coopératif mais aux pouvoirs limités. J'essaie de farfouiller sur internet pour voir ce qu'il en est de la prolongation de visa et tombe sur des récits horrifiques totalement déprimants. Je tente néanmoins la page Facebook d' Air France. Que de la pub, rien d'utile. Je leur envoie un mail, à tout hasard. Pas de réponse à cette heure. Quant à leur numéro d'urgence, il n'est pas accessible 24 h / 24. Que fait-on avec eux quand on est dans la panade au milieu de la nuit ?

Tant pis, il est 4.00, autant dormir un peu.

Samedi


Le réveil me met sur pied quatre heures après, pas en pleine forme mais suffisamment d'attaque. J'essaie d'expliquer mon affaire à Tatiana avec l'aide de Google Traduction, qui me conseille d'aller au poste de police pour leur extorquer une extension de visa.

Je pars donc à l'aventure, sous une neige encore une fois soutenue, le téléphone branché sur Google Maps (merci à la technologie moderne qui facilite la vie du voyageur en perdition, et qui fonctionne ici mieux qu'au Japon). Je dois attendre avant d'expliquer mon cas à un policier 100% russophone qui ne comprend rien à mes problèmes et finit par me préconiser de me rendre à l'office de tourisme. Je ne vois pas de raison de perdre davantage mon temps. Le plus simple est d'aller directement à l'aéroport, je devrais trouver sur place et un agent de KLM et un responsable de l'émigration. Cela s'avèrera ma meilleure idée de la journée.

Je rentre donc à l'hôtel, embrasse Tatiana, récupère mon bagage, repars dans l'autre sens tandis que la neige semble se moquer de moi et change de direction pour m'envoyer à nouveau les flocons dans le visage.

Opération inverse de l'aller : changement à Sadovaya, pérégrination dans les couloirs du métro.

Quand je sors à Moskovskaya, j'ai sous les yeux un vrai paysage de  sports d'hiver.









La visibilité est limitée et je me débrouille pour me tromper de côté ! Heureusement je le constate avant de grimper dans un mauvais bus. Pour tout arranger, les bouchons sont continuels, faute à des travaux et peut-être à la visibilité toujours faible.


Enfin, mon bus finit par me jeter sur le parvis du terminal.

A l'aéroport 


La demoiselle du bureau d'information ne sait pas s'il y a un guichet KLM ! Je le trouve cependant sans trop de difficultés et découvre qu'il n'est ouvert que de 10:00 à 12:00.

Et il est 11:30 ! Cette fois, la chance est avec moi. Je n'ose imaginer ce qui se serait passé si j'étais arrivé plus tard. En plus, la jolie employée parle français et tient à cœur de résoudre mon problème.
Me trouver une place pour aujourd'hui, c'est impossible, j'ai bien compris. Et un surclassement n'est envisageable que si je règle la différence, je connais la chanson. En revanche, elle traite ma situation de visa avec sérieux, et me promet un hôtel. Je réussis même à obtenir les repas (ça, j'en étais moins sûr). Elle m'organise un rendez-vous avec un officier de l'immigration, qui peut venir dans trois quarts d'heure.


Le jeune homme m'explique qu'il me faut un nouveau visa, réglable en espèces, en roubles donc. Et il faut la somme exacte, il ne pourra me rendre la monnaie. Cette onéreuse opération me vide le porte-monnaie. A nouveau trois quarts d'heure d'attente.

Victoire ! Me voici en possession d'un visa régularisé, d'un voucher pour ne pas dormir sous les ponts de la Neva (tant mieux, ça doit être assez humide).

Au Park Inn Hotel



Je n'ai qu'à sortir de l'aéroport, le Park Inn, un hôtel Radisson, est juste à quelques mètres. Bel hôtel de chaîne. La réceptionniste passe encore quelques coups de fil, histoire de vérifier sans doute si mon voucher n'a pas été produit par un habile faussaire, et me remet une carte magnétique, le sésame moderne de la félicité.




Je me contente de déposer mes affaires dans la chambre et descends manger, mon dernier repas étant bien loin.

Rien d'extraordinaire ; une salade à base de quinoa assez fade, viande et poisson avec des légumes surgelés, dessert industriel. J'ai bien mieux mangé dans toutes mes stolovayas cette semaine !



Je ne compte pas passer l'après-midi dans ma chambre d'hôtel. Je pars donc, une nouvelle fois, dans mon parcours bus + métro. La température est maintenant à +4 °C, il pleut au lieu de neiger. A Moskovskaya je change de l'argent, car ces tribulations ont épuisé mes prévisions, à un taux très intéressant. Un bon plan à connaître. Pour une fois, c'est meilleur que Travelex.


Dans Saint-Petersbourg 


Au marché Kouzniechny

Initialement je comptais faire quelques courses ce matin. Je sors donc à Vladimirskaya, éclairée par des luminaires bien pesants…


... pour pénétrer dans le marché Kuznechny, où j'ai acheté du miel la semaine dernière. Les étals toujours appétissants me fournissent de quoi alourdir mon sac.





Esturgeons dans un aquarium : la réserve de caviar.

Une partie de la vitrine de la poissonnerie est réservée au saumon fumé, ikra, "krab"  du Kamchatka, et au caviar. Je m'informe sur le prix. Boudiou ! Encore plus cher que chez  nous ! C'est décidé, pas de caviar.

J'avais lu un article expliquant que le caviar était aux mains de la mafia russe, qui s'arrangeait pour maintenir des coûts élevés. En fait, le marché en question est un marché de luxe.

Fontanka again





Je suis un peu chargé mais il me reste le temps de me promener. Je fais bien car, au bout d'un moment, il s'arrête de pleuvoir.

Je fais une pause café dans un salon sympathique, qui me fournit l'occasion de boire le meilleur expresso de la semaine.




Par Marata ulica,  la gare de Vitebsk, je rejoins ensuite Izmaylovskyi Prospekt qui me permet de gagner la Fontanka, ce canal des fontaines que j'avais longuement longé l'an dernier. Plusieurs théâtres y sont construits.






Je me rends compte en insérant la photo que j'ai pris quasiment la même l'an dernier…





Au niveau du Tovstonogov, je passe derrière pour faire un tour sur le marché Apraksin, aussi pittoresque que l'an dernier. La voirie n'a bénéficié d'aucune amélioration entre temps.






Encore quelques pas et s'étend devant moi la rue Rossi, cette rue que l'architecte italien a imaginée aussi large que haute.





Derrière se dresse l'élégant Théâtre Alexandresky, qui accueille actuellement le Nederlands  Dans Theater.

Cette fois, je suis crevé, le sac semble peser une tonne. Je rejoins une dernière fois Nevskyi Prospekt pour, de nouveau, rejoindre l'aéroport.


Retour à l'hôtel 


Visiblement la plupart des clients ont déjà mangé ; c'est vrai qu'en Russie, on dîne tôt. Je me précipite directement au buffet. Ils ont la bonne idée d'offrir un choix différent de midi mais, pour être honnête, ce n'est pas vraiment plus délectable.



Je me serais bien laissé tenter par une soirée au Mariinsky, qui donnait Ruslan y Ludmila avec une belle distribution. Mais il semble qu'à la sortie, je ne pouvais plus trouver de bus pour l'aéroport. Mes moyens à nouveau limités ne permettent plus une dépense inconnue !

Maintenant, le concert final du Festival de Pâques de demain, je crois pouvoir faire une croix dessus. Il n'est même pas certain que je puisse me rendre aux urnes accomplir mon devoir de citoyen !

Mise à jour du dimanche :

Heureusement que j'avais un hôtel directement à l'aéroport ! Lever à 6.00, petit déjeuner (un buffet très varié, bien meilleur que les repas), je suis dans le hall de Pulkovo à 6.40.
Le départ est prévu à 9.30.

Il me faudra bien tout ça, je suis un des derniers à monter dans l'avion, en catastrophe.
En fait, il faut passer plusieurs contrôles de sécurité, dont un avec la cabine à rayons X, avec queue à chaque fois.

A la douane, on me demande de rester sur le côté, avec quelques autres personnes. Une demi-heure s'écoule avant que, mystérieusement, je puisse avancer.

La résolution de mes problèmes de visa n'est pas simple. L'employée me demande pourquoi mon dernier visa n'est pas tamponné, je dois à nouveau exposer toute l'histoire.

Plusieurs coups de téléphone plus tard, après une très longue attente, je suis enfin autorisé à franchir cette étape essentielle. Pas le temps de flâner dans les boutiques, je dois me précipiter car l'embarquement a déjà commencé.

Premier vol sur Rossiya Airlines, avec un indigeste sandwich : volumineux pain bien bourratif et tranches de fromage et de rôti de porc, épaisseur papier bible. Pour mes boissons, choix limité : thé, café, Coca Cola, Sprite. Pas de jus d'orange, c'est un comble !

Arrivée à Rome dans cet aéroport de Fiumicino de plus en plus luxueux. Je fais un tour dans les boutiques coûteuses (15 € le paquet de pâtes !) et bois même un excellent espresso au bar Illy.
A la porte, j'ai encore le temps de papoter avec des Allemands.

Finalement la dernière étape se passe sans difficulté. Un paquet de biscuits salés et un thé permettent de patienter.

A Marseille, plusieurs vols arrivent en même temps, dont un gros avion de Tunis, et il faut patienter que les bagages soient délivrés. Une fois de plus, le sas Parafe qui permet un passage accéléré au contrôle des passeports est en panne.

Adieu mon concert du Festival de Pâques !

8 commentaires:

  1. Décidément tu es abonné aux annulations. Ton nom ne serait pas sur la liste noire ? Bon retour j'espère.
    Michèle

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  2. Promis je n'ai rien fait en ce sens !

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  3. I hope you are safe now.
    Annie

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  4. Je suis rassurée que tu es pu rentrer à temps. Je trouve que tu es d'un sang-froid extraordinaire !
    JM

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    Réponses
    1. Merci JM pour ce commentaire !

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    2. Very budy actually and didn't write for a long time. Have read all your posts. Your Russian trip was not tranquille,! Many lovely day pictures. Do you come back to Japan?
      Best
      Park

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  5. Hi Park, how did I leave your message without any answer What a shame! I hope everything well for you.
    Bedt wishes!

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