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mardi 9 août 2016

Japon : Takayama, première

 

Un nouveau voyage en train

L’hôtel de Matsumoto a un service de petit déjeuner, assez complet avec même des croissants (savoureux) et du chocolat au lait (plus moyen). Grâce à sa proximité avec la gare, je m’y rends en deux minutes.

Les quais sont bien indiqués mais je doute devant la multiplicité de chiffres écrits au sol en plusieurs couleurs. Je sors toutes mes réserves de japonais pour demander à un de ses employés qui semblent n’être là que pour rendre service et il m’explique que pour le « Shinano » (nom du train), c’est « gurin » (vert). Tout va bien, je suis en place devant la bonne porte. Je peux installer mon sac dans l’espace derrière les premiers sièges, c’est le seul endroit où on peut déposer un gros bagage.



Le voyage passe dans des montagnes verdoyantes couvertes de pins à la haute stature, et parsemées de maisons de bois cousines des chalets suisses.



Je ne resterai pas à Nagoya, énorme ville de deux millions et demi d’habitants, dans laquelle on ne finit pas d’entrer.



Ma halte est essentiellement consacrée à repérer le bon quai du train Hida 9, départ pour Takayama.
Le deuxième trajet bénéficie d’un paysage plus pittoresque : la ligne traverse d’abord par une zone maraîchère, puis suit une rivière souvent contenue par des barrages dans une vallée étroite, qui peut parfois prétendre au titre de gorge.







J’ai fait comme tout le monde, j’ai acheté mon plateau-repas à la gare de Nagoya. Je peux donc me restaurer avec une brioche aux oignons nouveaux, un genre de pizza et des beignets de poisson sur du riz avec des algues, le tout étonnamment frais et goûteux.

Mon ekiben.

Découverte de Takayama

Comme d’habitude, dès mon arrivée à Takayama, je file vers mon hôtel poser mes bagages. Le quartier tranquille se compose de maisons coquettes avec des jardins soignés. Je loge dans une maison traditionnelle, un ryokan, et la dame qui m’accueille avec beaucoup de sollicitude ne parle que japonais. Cette fois, il me faut vraiment mettre à profit mes leçons de japonais et j’arrive à me faire comprendre. Hélas, je ne saisis pas tout ce qu’elle dit !




Je repars vers le centre ville et tombe immédiatement sous le charme. La rivière tentante (beaucoup s’y trempent les pieds, visiblement) est suivie de maisons anciennes restaurées avec soin. Je pense immédiatement à ma ville préférée du Viet Nam, Hoi An, qui montrait le même genre de maisons.




Le Kokubun-ji

Le Kokubun-ji est un temple remontant à l’époque Muromachi (XIVe - XVIe), construit en cyprès. Après une entrée pittoresque, une pagode effilée caractéristique est flanquée de sa tour de la cloche. A côté, le gingko biloba est sans doute le plus ancien que j’aie jamais vu !



Une rangée de jizô, ces statuettes habillées, accueille le pèlerin à l'entrée. Le Boddhisattva Jizo aurait promis de s'occuper activement des enfants morts, qui n'ont donc pas vécu assez longtemps pour amasser les bonnes actions indispensables à la réincarnation. Il protègerait également les défunts dont la tombe est perdue et les voyageurs. Cette divinité très populaire est toujours habillée d'un bavoir rouge, signe de protection et de sécurité.



Un moine pèlerin, avec canne et chapeau.


Cette fois, c'est une pagode, une vraie.


La traditionnelle tour de la cloche. Ici, visiblement, on ne trouve pas la tour du tambour qui lui fait pendant habituellement en Asie.


Les pèlerins précédents ont laissé leur marque. Aujourd'hui c'est interdit.



Le Hondo, le bâtiment principal, est garni de noren, ces pans de tissu qui protègent l'entrée.


La maison Kusakabe

La superficie de la maison Kusakabe (1000m2) révèle qu’elle a appartenu à une riche famille de marchands. C’est pour moi l’occasion de découvrir une habitation ancienne typique, avec ses tatamis, ses cloisons coulissantes, ses meubles délicatement décorés. Deux jardins sont dissimulés à l’abri du regard des chalands et un puits est creusé à l’angle du second.

Le plus surprenant reste toutefois le système de chauffage : des pots, ici souvent laqués (!!!) qu’on remplissait de braises. Quant à l’âtre, rien ne l’entoure. C’est simplement un point de feu au centre d’une pièce.











Le Sakurayama Hachi Mangu

Je continue par des rues paisibles, plus attirantes les unes que les autres, et monte jusqu’au Sakurayama Hachi Mangu, un sanctuaire adossé à la forêt. Le cadre est magnifique, et ce temple odorant (c’est le bois qui en est responsable) d’une extraordinaire quiétude.






Une pause café dans une charmante galerie d’art me permet de déguster un vrai expresso. Mes quatre misérables mots de japonais font l’admiration du sympathique cafetier. Comme quoi, au pays des aveugles…

Ma promenade dans les rues anciennes m’enchante ; la propreté n’est plus une surprise au Japon, mais ces maisons ravissantes, la grâce des pins taillés, les plantations partout, les ponts « japonais », bien sûr, les rivières, tout donne à Takayama un charme fou.





Le parc Shiroyama

Rude grimpette vers le parc Shiroyama (le mont blanc, mot à mot), via le petit temple Shorenji, où je me retrouve absolument seul, et une pelouse qui met en valeur la statue d’un guerrier local (pas plus précision, son nom n’était qu’en japonais).

La placette est en fait les vestiges du château de Takayama (le...  Takayama-jo pour ceux qui suivent) dont il ne reste vraiment rien. Mais le lieu reste très bucolique.



Le parc Shiroyama, c’est carrément un bout de forêt sauvage au bord de la ville ; un chemin aux dimensions de route traverse des arbres vertigineux : cyprès, cèdres, pins, cryptomerias… Il y aurait, paraît-il, des écureuils volants, mais la tour de contrôle a dû refuser leur plan de vol à l’heure de ma promenade.



En redescendant, je longe une école ; quel étonnement d’y voir une piscine amovible, certes de bonne taille… Impensable chez nous !

Délices de Takayama : le bœuf de Hida

Il est l’heure du repas (les restaurants ferment souvent à 19.00 !) et j’ai la ferme intention de goûter le bœuf de Hida, réputé une des meilleures viandes du monde, et absolument hors de prix en France (plus de 1200 € le kilo). La brochure de l’office de tourisme me permet de trouver une adresse fort abordable , malheureusement prise d’assaut. J’attends une demi-heure avant qu’on m’installe à une table. On m’apporte un plat avec des légumes et surtout un large assortiment de morceaux de viande. On m’allume le "yakiniki", et c‘est parti pour le barbecue !

C’est une révélation. Cette viande très très grasse a une saveur absolument inconnue, très longue en bouche, et surtout elle est d’un fondant extraordinaire. On n’a presque pas à mâcher ! Pour une fois, l’expression « tendre comme du beurre » prend tout son sens. Ce doit être redoutable pour le cholestérol, mais que c’est fabuleusement bon !

Avec la bière, l’addition est de 2300 yens, soit une vingtaine d’euros… Comparé à mon déjeuner au Musée de Tokyo, c’est une vraie affaire…


Plusieurs morceaux différents pour appréhender les multiples goûts. 



En rentrant à l’hôtel, j’assiste à un feu d’artifice qui se reflète dans la rivière. Pas de photo publiée ici, aucune n’est acceptable.

Mme Courbettes (quoiqu’après une semaine d’entraînement, je commence à prendre le coup) m’attend et me conduit à travers d’élégants couloirs à ma chambre,  une vraie pièce japonaise à cloisons et fenêtre coulissantes, avec tatamis, futon et table à thé. Le ravissement grimpe encore d’un cran quand elle me montre l’onsen, logique dans ce haut lieu du thermalisme. Et effectivement, celui-ci est un prodigieux anti-fatigue. O félicité!






Je suis à court de superlatifs. J’adore Takayama !

2 commentaires:

  1. Hi
    I'm Dean from Boston. I'm preparing my next trip in Japan (november) : Tokyo, Kyoto, Mount Fuji...
    I didn't schedule a stop in Takayama but your huge post is really great. Do you think I need to go in Takayama ? Not too crowded ?
    If you go to Boston, please let me know. I will meet you !
    Sincerely,
    Dean

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    Réponses
    1. Hi Dean,
      thanks for your nice feedback and your offer about a meeting in Boston.
      You are very lucky to go in Japan in november : a really cooler period (Japan in summer is really very very hot) and one of the most famous events in Japan, the Momiji period, when the maple trees go red. The lakes around Fuji-san are well known for their fantastic colours.
      I strongly recommend a stop in Takayama, a really pleasant town with so many old houses. The mountains surrounding the old city are wonderful and I really spent good time during these two days (and I think three are better).
      There is a direct train from Tokyo and you can use the JR Pass, so it is really easy. If you mail me privately, I will give you the name of my ryokan. Warm welcome, close to the city, pleasant onsen, cheap price... it's a bargain !
      We stay in touch !
      Have a nice trip in Japan.
      Best,

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