Pause cassoulet
C’est souvent au mois de mai que je programme la virée
annuelle à Toulouse, et c’est le cas cette année. C’est une période où il fait
beau et où les promenades dans la ville rose sont très agréables.
Pour la pause du vendredi midi, la tentation est grande de
manger un cassoulet. L’arrêt à Villefranche de Lauragais, à une trentaine de
kilomètres de Toulouse, s’impose : c’est un des hauts lieux de cette
spécialité du sud-ouest, et j’en ai d’excellents souvenirs, même s’ils sont
assez anciens. Un coup d’œil sur
Tripadvisor me persuade de tenter l’auberge
de la Pradelle.
C’est un petit restaurant situé dans le centre ville, proche
d’un parking gratuit. La décoration de la salle mériterait un petit coup de bon
goût, mais le menu à 19 € est une aubaine : salade d’écrevisses, vrai cassoulet gratiné, pruneaux au vin et
glace à l’Armagnac.
Dans les rues de Toulouse
L’installation à l’hôtel à Toulouse est un peu
compliquée : la centrale de réservation
m’a communiqué une fausse adresse (l’Ibis Jeanne d’Arc au lieu de l’Ibis
Styles), ce qui vaut une randonnée urbaine en traînant les sacs. Vive les
roulettes ! Les chambres - du véritable hôtel, face à Matabiau - s’avèrent agréable et la literie vraiment très
confortable.
Encore le temps d’une balade dans le centre, toujours vivant
et plaisant. J’y ai vécu quelques mois il y a presque trente ans et j’y ai
encore mes marques, même si beaucoup de mes adresses d’autrefois n’existent
plus. Heureusement les rues n’ont pas changé et je parviens encore à me
débrouiller correctement sans plan.
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Le magnifique clocher de Saint-Sernin |
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Façade locale, verticale avec tourelles, pour l'église de la Dalbade. |
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Splendeur Renaissance, le Palais de pierre |
L’Italiana in
Algieri (L'Italienne à Alger) au Capitole
Je suis surtout venu pour la représentation de
l’Italiana in
Algieri, de Rossini. J’ai vu cet opéra
il y a un mois à Saint Petersbourg, et
je le reverrai
cet automne au Met, mais vraiment je ne m’en lasse pas et cela
reste une de mes œuvres favorites.
Nouvelle production
Le Théâtre du Capitole a commandé une nouvelle production à
Laura Scozzi, et je suis curieux de voir ce qu’elle propose dans cet opéra.
Pour moi on est cependant loin du compte. Elle a centré sa production sur
l’opposition homme/femme, et Mustafa, le bey d’Alger, y est un homme d’affaires
richissime qui vit dans une villa luxueuse et commande des femmes nombreuses
avec lesquelles il copule activement. Grâce à l’inévitable tournette, le lieu
bouge en permanence, et les parties dissimulées sont transformées au fur et à
mesure. Lindoro, l’esclave emprisonné que vient délivrer l’amoureuse Isabella,
est devenu un travailleur immigré employé aux travaux de peinture et de
jardinage. En plus de tout cela, un couple, apparu dès l’ouverture dans une
vidéo, vit une relation compliquée d’amour et de violence.
J’ai déjà vu des adaptations contemporaines réussies mais je
trouve de nombreux défauts à celle-ci ; tout d’abord je pense que
l’ouverture animée, avec spectacle sur scène, n’est pas une bonne idée. C’est
un passage de l’œuvre où le compositeur a particulièrement soigné
l’orchestration et c’est ça qui réclame l’attention de l’auditeur à ce moment.
En outre, les chanteurs sont contraints à des moments vocalement périlleux de
réaliser des jeux de scène difficiles, quand ils auraient bien besoin de se
consacrer au chant (comme Lindoro qui doit jongler avec des cerceaux au beau
milieu de Languir per una bella). La tournette, fortement mise à contribution,
donne… le tournis !
Enfin ; il me semble que la production ignore deux
aspects essentiels de l’œuvre ; l’Orient, si présent dans la musique et
dans le délicieux livret, a presque totalement disparu (hormis quelques femmes
venues faire la danse des sept voiles). Et l’aspect satirique du livret est
déformé ; un des comiques principaux est qu’Isabelle, une femme, vient
délivrer Lindoro, un homme, dans le sérail ; c’est d’ailleurs lui qui a
des airs tout en volutes énamourées, et Isabella qui hérite d’une redoutable
aria di bravura, Pensa alla Patria. Rien de tout cela n’est mis ici en valeur.
Plateau de choix
C’est d’autant plus regrettable que la distribution reste
très soignée.
Marianna Pizzolato, qui a chanté le rôle à Pesaro, est
remarquable. Son Per lui che adoro, aria de séduction hyper-lente, est
absolument splendide.
Maxim Mironov est encore mieux qu’à Aix, il y a quinze
ans, et négocie tous les aigus avec virtuosité.
Pietro Spagnoli chante Mustafa,
rôle dans lequel on distribue plutôt des basses, et évidemment il chante les
sols aigus des Pappataci sans problème. Et cet excellent belcantiste connaît
son Rossini sur le bout des doigts. Joan Martin-Royo, que j’ai plusieurs fois
entendu à Barcelona dans d’autres répertoires, s’avère un bon baryton
bouffe (même si je préfère les Taddeo
plus âgés).
Victoria Yarovaya et Aimery Lefèvre assurent dans Zulma et Haly,
mais j’aurais apprécié une voix plus projetée pour Elvira que celle de Gan-Ya
Ben-Gur Akselrod. Bravos mérités pour Antonino Fogliani, qui dirige avec
intelligence, goût et bonne connaissance du répertoire. Presque toutes les
reprises sont variées et il fait bien sonner les bois qui donnent tant de
couleurs à cette partition.
Retour au Museum de Toulouse
Le Museum de Toulouse a fêté ses 150 ans cet hiver et je n’y
suis plus retourné depuis une éternité. Je ne connais même pas la partie
agrandie, pourtant terminée au début des années 2000. Il est temps de réparer
mes lacunes.
Les savanturiers
Le sous-sol accueille une intéressante exposition sur les
« savanturiers », ces explorateurs téméraires qui ont constitué
nombre des collections du musée. Chacun bénéficie d’un panneau biographique et
d’une vitrine avec quelques œuvres, et nombre d’activités ludiques permettent
aux enfants de s’y intéresser aussi.
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Le dodo, célèbre disparu. |
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Incroyable chauve-souris ! |
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Momie péruvienne (chachapoya) |
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Art naturel |
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Encore de vraies œuvres d'art... |
Girafoland
La seconde exposition me ravit autant, dans un genre tout
différent : il s’agit d’un bon gros canular, sur un pays imaginaire,
Girafoland ; contrée imaginaire où le culte de la girafe serait roi ;
et aurait rayonné comme le « prouvent » des œuvres égyptiennes,
chinoises ou du Moyen-Age européen. On voit aussi des parties plus
ethnographiques ; comme les timbres, les objets du quotidien ou la
reconstitution du village. Tout cela est bourré d’idées, très drôle et invite
néanmoins à la réflexion. Un plaisir.
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Une vraie girafe, préparée à vue par une taxidermiste. |
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Momie de girafe, bien sûr ! |
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Pour les philatélistes... |
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Même les papillons et coquillages sont "girafés" |
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Nouvelle version de la Pierre de Rosette. |
Collections ethnologiques
Tout le musée a été revu et corrigé, avec beaucoup de
panneaux informatifs et une muséologie active. Je regrette cependant qu’il soit
parfois si difficile d’identifier les œuvres, à cause d’étiquettes éloignées,
aux numéros difficilement repérables. Pourtant la richesse des collections
demeure, en particulier des fossiles vraiment extraordinaires, ou de beaux
objets ethnographiques rarissimes.
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Une perruque en vrais cheveux. |
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"Epines" d'espadon pour une tenue de guerrier. |
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Oiseau de paradis (j'en ai vu à Bali !) |
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En peau de requin, une parka écolo pour ceux du Grand Nord. |
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Copulation en cœur. |
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Sismographe de la Chine antique : en cas de séisme, la bille tombe de la gueule du dragon dans celle de la grenouille... |
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Le fameux ara hyacinthe au premier plan. |
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Fossile géant. |
Déjeuner au Numéro C
Nous y passons la journée, entrecoupée d’une pause déjeuner
dans un restaurant sur la place des Carmes, le Numéro C.
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Foie gras gros sel. |
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Fricassée de poulet. |
Le jardin
botanique du Muséum
La visite du jardin
botanique, à la fin, offre encore de beaux moments.
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Une belle collection de plantes à caudex, ces étonnants spécimens qui font des réserves dans une base ligneuse. |
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Une vraie rareté... J'en aimerais bien un exemplaire ! |
Le soir, c’est dans une crêperie mythique de la rue du Taur,
le Sherpa, que nous goûtons des variations locales comme la crêpe
jambon-cabécou. L’adresse a sans doute changé plusieurs fois de propriétaire
mais c’est toujours sympathique, pas cher et les garnitures demeurent
goûteuses. Dommage tout de même qu’il n’y en ait pas au sarrasin.
Dimanche matin, le marché
Le dimanche matin, comme dans plusieurs de mes itinéraires
réguliers de voyage, est consacré au marché ; Saint Aubin tout d’abord, un
chouette marché avec beaucoup de producteurs, où on trouve des fromages
artisanaux et des saucisses maison aussi bien que des produits rares, comme
l’aillet ou les pleurotes jaunes. Enfin les Halles des Carmes, bien plus chic
et chères, où on se procure d’excellents magrets chez Cuq et du veau goûteux
chez Robert.
Déjeuner au Bombay
En général, le dimanche midi, nous déjeunions chez Benjamin,
rue des Gestes. Surprise, la maison a fermé, et les restaurants indiens ont
envahi la rue. Qu’à cela ne tienne, nous choisissons le Bombay, bien tenu par
une gentille famille bangladeshi malgré
son nom. Les bhajis sont savoureux mais les poulets tandoori et kurma vraiment
délectables, copieux, et bien dosés en épices. J’y reviendrai.
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De superbes nans & co. |
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Un excellent tandoori. |
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Mmm, le kurma ! |
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Crème à la mangue pour finir. |
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