Saint Petersbourg (Russie), Ermitage et Italiana in Algeri au Mariinsky III

L'Ermitage, enfin !

Après une journée printanière, où j'ai croisé des Russes en tee-shirt, il pleut ce matin. Et bientôt il neigera à gros flocons ! Heureusement le sol n'est pas froid et la neige ne tient pas. Mais comme il continue à neiger ce soir, demain ça risque de changer.

Je prends un gros petit déjeuner pour tenir jusqu'en fin d'après-midi et entre à l'Ermitage, encore plus vaste que le musée russe. Grâce à la place réservée sur internet, je ne fais pas la queue, qui paraît impressionnante.

Ce sera donc une grosse journée de musée, où j'arrive presque à tout voir ; sur trois étages, il me manque une partie du rez-de-chaussée.

Le palais des tsars

Depuis que je vois des tableaux provenant de ce musée, j'en avais presque oublié que c'était avant tout un palais, et fabuleusement décoré : parquets marquetés, stucs, meubles impressionnants, murs à la fresque parfois. Et pas un plafond semblable !
Voici quelques aperçus.

La galerie des grotesques

Le théâtre impérial, un bijou !

Visiblement on avait un gros faible pour la malachite...

 La taille des salons pouvait permettre de recevoir des ambassades entières.

Vraie galerie de portraits

Gigantesques paon et arbustes en bronze doré

L'Antiquité russe

Je commence ma visite par l'Antiquité russe, avec  des objets provenant d'Asie Centrale, du Caucase, de Sibérie.

Le premier étage est le plus visité. Les collections sont à couper le souffle. La quantité de Rubens, de Rembrandt, de Titien laisse pantois...
Voici un choix personnel.

Une exceptionnelle hache dorée, antiquité russe

Chefs-d’œuvre de l'art

Le célèbre Voltaire de Houdon, qui vint ici réaliser le buste de Catherine, dans le coin.

Un paisible paysage animé de Watteau.

Un Lorrain diurne, à la douce lumière.

Moïse par Philippe de Champaigne, toujours grand portraitiste.

Traitement très XIX°pour ce portrait par un Allemand inconnu du XV°, Christopher Paudiss.

Quelle composition ! Charité romaine.

Ce n’est pas Canaletto mais Michele Marieschi.

Très étonnant Fils prodigue de Salvator Rosa.

Un magnifique Saint Jérôme

Un Zurbaran plein d'expressivité

Quels coloris ! Encore un peintre que je ne connais pas, Paolo de San Leocadio

Œuvre espagnole d'un anonyme, quelle représentation de la douleur !

Un Canaletto plein de ciel et de lumière

Cette cape ocre revient souvent chez Guido Reni, qui a représenté plusieurs Saint Joseph papa.

Paulus Potter, pour moi, ce n'était que le peintre des vaches. Quelle surprise avec ce tableau plein d'humour, la punition du chasseur !

Détail du précédent : jugement et exécution.

Toujours dans le même, pas de quartier pour les chiens de chasse !

Les merveilles de l'Asie

Je tiens à visiter le troisième étage, où sont installées les collections asiatiques. Cela m'intéresse en général, et je tiens tout particulièrement à voir les fresques chinoises, du Xinjiang. J'ai lu plusieurs livres dessus et sur leur transport rocambolesque, et je connais bien la partie exposée à Berlin, au Dahlem Dorf. Mais il y a beaucoup d'autres merveilles à découvrir !

Neige !

Je sors un peu exténué sous la neige dense.

Stolovaya again

Je vais me sustenter dans une "stolovaya", une cafétéria bien pratique. Moins de 5 € !

 

L'Italiana in Algeri (L'Italienne à Alger) au Mariinski III

Ce soir je découvre une nouvelle salle de concert, le Mariinski III. Proche des deux opéras (Mariinski I et Mariinski II), c'est une réalisation récente. La salle est splendide, en bois blond encore, et j'apprécie l'acoustique remarquable.

Ce soir, on donne l'Italiana in Algeri, un de mes opéras favoris. Il est proposé aujourd'hui en version de concert, avec de jeunes chanteurs. Visiblement personne ici n'est familier de l'œuvre, ni le public ni les musiciens, et tous les chanteurs font leurs débuts dans le rôle.
On entend bien que les vocalises ne sont pas leur quotidien, mais ils font preuve d'un engagement remarquable. Tous se démarquent par de réelles qualités vocales, en particulier Irina Shishkova, qui a un magnifique registre grave pour Isabella. Le plus en difficulté est Deniz Begansky, qui manque et d'aigus et vraiment de vocalises pour Mustafa, mais ce jeune chanteur a déjà une superbe voix de basse. On sent chez Nikolaï Kamensky l'habitude de l'italien et du répertoire bouffe, et c'est le plus rossinien du lot.
J'ai du mal à croire que l'interprète de Triquet hier se sorte aussi bien de Lindoro, terrifiant rôle de ténor. Hormis les problèmes de vocalises déjà évoqués, il négocie habilement et sans tricher ses aigus, et offre un phrasé élégant et une jolie palette de couleurs.
Les chœurs et orchestre montrent un soin évident, le pupitre des ténors s'avérant d'une vaillance rare.
Bref, pas une interprétation très idiomatique mais beaucoup de bonnes surprises et, au final, une super soirée. Verrai-je mieux à Toulouse et à New York ?