Tsurumi - Haneda
L'année dernière, la queue à l'enregistrement ANA m'avait donné de gros soucis. Cette fois, je prends les devants. Surtout que je n'ai pas pu effectuer mon enregistrement en ligne. J'avais encore été nanti de l'appellation Unknown passenger hier, quand j'ai cherché à m'en occuper. Je n'ai pas frémi pour autant, ça m'est déjà arrivé, ce sont des contrariétés qui se règlent à l'aéroport.Lever à 6:20, petit déjeuner rapide dans ma chambre, check-out. Je suis dehors à 7:00 et, pour me rendre à la gare Keykyu Tsurumi, il me suffit de traverser la rue. Tant mieux car les bagages pèsent.
La ligne est privée et mon JRpass n'y est pas valable. Je sors ma carte Pasmo, une carte de paiement dont je ne me sers que dans les transports en commun. Elle a peu chauffé dans ce voyage, où j'ai majoritairement emprunté le train national, et il m'y reste des yens de l'an dernier.
C'est le train du matin pour les travailleurs et, même s'il termine sa course à l'aéroport, les voyageurs ne constituent qu'une petite minorité. Les indices ne trompent pas : multiples chemises blanches et pantalons noirs, l'uniforme du salaryman, contre seulement quelques trolleys.
Je repasse ma carte Pasmo, vérifie le débit ; 410 ¥, 3 € environ. C'est tout de même un des trains d'aéroport les moins chers que je connaisse.
A l'aéroport d'Haneda, mon vol pour Heathrow n'est pas encore affiché mais je ne m'en formalise pas et prends place dans la queue. Une demi-heure d'attente avant d'arriver à mon tour. La serviable employée ne peut me donner de hublot, mais m'octroyer un autre siège intéressant, une extrémité de rangée centrale. Dans ce Boeing 777, il n'y a que trois places entre les deux allées, et le passager du milieu (le siège que j'évite à tout prix) peut toujours sortir de l'autre côté si je dors. Ces sièges-là sont ceux où on est le moins dérangé, et finalement sur un long courrier où on vole à très haute altitude, on ne profite pas tant que ça de la vue.
Grâce à l'efficacité de la Police aux Frontières, la vérification des passeports et visa progresse très vite. Même chose pour la sécurité, je prends garde à ne pas oublier ma tablette dans le bac, comme à Moscou. Même si, pour l'instant, elle est toujours en panne.
Je ne compte pas faire mes courses dans ces boutiques de luxe ; mais boire un expresso, ce serait avec plaisir.
Pas d'expresso dans cette zone-là, mais je vais tester le cappuccino glacé. Curieux produit, le café est glacé mais la mousse de lait brûlante. Logique, puisqu'elle est réalisée à la vapeur et qu'elle retombe vite.
Je crois que je préfère la version classique !
Arrive une troupe de scolaires sans uniforme mais avec le même chapeau blanc.
Je discute aussi avec un couple de Français râleurs. Le Japon ne leur a pas plu. Y a trop de monde ("Vous avez vu le peuple à Shibuya ?") , la bouffe est dégueulasse ("Y a jamais de sushis !") , ce qu'on voit c'est toujours pareil, le pays est hors de prix ("Vous savez pas combien j'ai payé ma salade César ?" ) et "Y a personne qui parle français. Non mais faut pas déconner !"
Inutile d'argumenter. Je prie seulement que ces énergumènes ne soient pas placés à côté de moi.
Vol pour Heathrow
L'arrivée du chariot est toujours un moment guetté par les passagers.
C'est l'apéro : je demande ce qu'on propose comme boisson japonaise. J'opte pour l'alcool de prune, très agréable avec des glaçons. Le sachet contient ces petits crackers à base de riz soufflé, bien connus maintenant.
Sur Japan Airlines, on a du choix avec le catalogue de films. Ça me permet de rattraper mon retard parmi ceux que tout le monde a vu. J'écarte d'office ceux de science-fiction, ceux où les effets spéciaux semblent tenir lieu de scénario. J'aimerais bien voir un film japonais, mais beaucoup ne sont disponibles qu'en version japonaise. Dommage, c'est un cinéma qui ne parvient chez nous qu'au compte-gouttes.
Je visionne donc Red Sparrow, film très soigné, bien interprété. Le scénario me semble un peu trop prévisible mais cela reste un agréable divertissement autour d'une danseuse du Bolchoï qui devient un moineau rouge, une agente secrète obligée de mettre ses charmes à disposition.
The Commuter (diffusé sous un autre titre américain, The Passenger) est un film de train, genre dans lequel le cinéma américain a produit de grandes réussites. Malgré un Liam Neeson efficace, et une base de scénario à la Hitchcock (l'individu ordinaire pris dans une machination qui le dépasse), celui-ci est vraiment trop téléphoné.
Le menu actuel de Japan Airlines a été élaboré par de jeunes chefs japonais qui ont gagné un concours. Repas soigné, une qualité rare en classe économique...
Premier plan à gauche, la salade fraîche que je dévore avec plaisir. Puis la soupe miso, correcte. Pas la meilleure, c'est un classique où on peut goûter des réalisations extraordinaires. Le plat principal, à droite, c'est un bœuf façon Sichuan (le chef de ce plat est spécialisé dans la cuisine de cette région chinoise) avec une purée au potiron, très agréable plat qui change vraiment.
Second plan, à gauche : le dessert, une gelée au litchi avec une crème assez liquide, l'une et l'autre très légères. Au centre, la traditionnelle boule de purée qui accompagne les salades a été revisitée avec un poivre extrêmement parfumé et à droite, un morceau de melon vert japonais (aucun rapport avec celui que nous connaissons en Europe) surmonte une sauce aérienne.
On a même droit ensuite à une glace Häagen-Dazs, parfum crème brûlée.
Troisième film de la série, Wind River, qui raconte l'association d'une enquêtrice du FBI et d'un pisteur pour résoudre la mort d'une jeune fille dans une réserve indienne du Wyoming. Je suis sceptique sur la morale distillée (Faites-vous justice vous-même !) mais les paysages sont aussi splendides que les personnages sont bien construits.
C'est l'heure du goûter ! Brioche fourrée d'une préparation salée non identifiée et une bière que je n'avais pas testée.
Je poursuis le marathon cinéma avec Tully, belle réalisation très récente où Charlize Theron, excellente, engage une "nanny de nuit" pour souffler un peu à la naissance de son troisième enfant. Très beau portrait de femme à la quarantaine.
Le dîner rencontre un gros succès. On nous apporte sur le plateau les ingrédients d’un hamburger à confectionner soi-même, guide compris. Visiblement chacun prend beaucoup de plaisir à la fabrication. Et ça occupe !
J'ai encore le temps de visionner un cinquième film, The Post, lui aussi diffusé en France sous un autre titre américain, The Pentagon Papers. Excellent film, sans réserve de ma part. Brillamment réalisé (et excellemment monté) avec une caméra intelligente, de superbes lumières, il raconte la révélation du rapport McNamara par le New York Times tout d'abord mais surtout par l'équipe du Washington Post, les héros du film. Tom Hanks est remarquable, cependant on comprend l'Oscar décerné à Meryl Streep pour la finesse de son jeu.
Pour une fois j'ai le temps de regarder le dernier film jusqu'au bout et tant mieux, j'aurais regretté d'être privé de la fin.
Heathrow-Marseille
Après les charmes de Japan Airlines, passage à la dure avec British Airways : comme à l'aller, un vol où le moindre verre d'eau est payant. Je dors une partie avant l'atterrissage à Marignane.
Very interesting, even about an subject without any interest
RépondreSupprimerYou are a great story-teller
Annie
Thank you, dear Annie! It is very pleasant to receive such compliments!
SupprimerBon j'ai du retard, je vais lire dans l'ordre inverse. Félicitations pour ton article.
RépondreSupprimerComme l'écrit Annie la Fidèle, tu arrives toujours à rédiger des articles intéressants à lire sur des journées sans intérêt évident. Quel talent !
Ce n'est pas encore Michèle la Fidèle mais je me maintiens dans le peloton des commentaires.
Bises
Je pense que recevoir de telles avalanches de compliments devrait pousser quiconque à tenir un blog !
SupprimerBravo pour tes commentaires réguliers et affectueux qui me font toujours plaisir.
Un repas de luxe. C'est vraiement en economy que vous avez voyager ?
RépondreSupprimerLes francais que vous avez vu il y enna partout
Flavie
Promis, juré.
SupprimerEffectivement, des ronchons voyageurs, cela existe. Cependant en voyage on rencontre tout de même une majorité de gens à l'esprit ouvert.
Merci de votre commentaire, Flavie !