Translate

mardi 1 mai 2018

Moscou : Tchistye Prudy, Pokrovka, Eglise Koulichki

Tchistye Prudy



 Petite promenade aujourd'hui. Jardins, palais et une fameuse église au programme.

 Je pars cet après-midi, donc je n'ai que quelques heures devant moi avant de démarrer mon équipée de retour. Je vais tout de même en profiter pour sillonner un quartier proche, mais où mes pieds ne m'ont pas encore porté.


 Le boulevard Tchistyoprudnyi est, en son milieu, un agréable parc que le soleil inonde ce matin.



Quelques petits jets d'eau, mais ce n'est pas Peterhof !


Voilà donc ces Tchistye Prudy, ce qui signifie les étangs propres. A l’origine, un cloaque où on jetait les ordures, et les bouchers s'en servaient comme poubelle pour les os et autres déchets. Ça devait dégager une épouvantable puanteur.


Mais, dans les années 1700 et quelques, Menchikov, un proche de Pierre le Grand (homme politique et chef militaire), ordonna qu'on le nettoyât et cela devint un mini-lac dans la ville, siège de promenades agréables.


 Et il est toujours bien entretenu, la brigade de nettoyage s'apprête à y travailler.

Juste à côté, un incroyable immeuble de Vachkov, datant de 1912, avec une façade ciselée en style néo-russe. On retrouve le même concept que le néoprimitivisme exposé à la Nouvelle Galerie Tretyakov.

Juste à côté, un incroyable immeuble de Vachkov, datant de 1912, avec une façade ciselée en style néo-russe qui reproduit les extraordinaires sculptures de la Cathédrale Saint Dimitri de Vladimir.

On retrouve le même concept que le néoprimitivisme exposé à la Nouvelle Galerie Tretyakov.

 Juste à côté, un incroyable immeuble de Vachkov, datant de 1912, avec une façade ciselée en style néo-russe. On retrouve le même concept que le néoprimitivisme exposé à la Nouvelle Galerie Tretyakov.

Je bifurque pour descendre une rue qui file vers Kitai-Gorod :

Pokrovka


... et qui change ensuite de nom pour devenir Marosseika.

  L’Église de la Trinité sur les boues



 Un palais, encore ? Non, pas du tout !
Une église, encore ! Mais la façade est trompeuse.


 Les noms des églises russes valent particulièrement le coup ! Eglise de la Résurrection des Tonneliers, Eglise de la Déposition de la Robe...

Je ne résiste pas au nom de celle-ci en russe : церковь Троицы Живоначальной на Грязех !
Cette église est bien imposante avec sa façade néo-Renaissance, mais comme d'habitude, la couleur adoucit tout cela et apporte un peu de charme.


Sur sa datation, ce n'est pas clair. Le site Moscovery, très utile pour préparer ses balades, donne 1745-1752. Mais Le Routard parle de 1857 !





Par rapport à nombre d'obscures chapelles, l'intérieur saisit par sa luminosité. C'est frappant aussi que la façade de temple antique désignait en fait le côté de l'église.




 Une construction crénelée m'attire. On croirait une villa pour milliardaire américain ! Il s'agit du Manoir Knop, une construction de l'architecte Treyman, au début du XXe siècle.


La rue, paraît-il, a gardé l'atmosphère des années 1950, et sert souvent de lieu de tournage. Le "fameux" The Pokrovsky Gate se déroule là.


 La maison Apraksin, plutôt un palais fait l'angle, avec une opulente décoration de caryatides. Je trouve à cette association de bleu et blanc (pour moi liée avant tout au Couvent de Smolny et au Palais de Tsarskoie Selo) un chic fou. Je ne sais pas s'il y a un rapport avec le marché Apraksin de Saint Petersbourg, un endroit extrêmement pittoresque. Les enfants Pouchkine prenaient ici leurs leçons de danse.

L’Église des Saints Cosme et Damien



 Mais j'en ai déjà visité une à Moscou ! C'est vrai que le duo de soigneurs antiques a toujours été très populaire. C'est une construction de la fin du XVIIIe siècle, de Kazakov, un prolifique architecte qui a largement œuvré à Moscou. Elle faillit être détruite dans les années 1930, mais fut finalement transformée en blanchisserie, puis en bureau et enfin en dépôt d'archives.

Elle a repris du service depuis 1993.


 La boutique de l'église ou du monastère est toujours un lieu déconcertant. Ici des produits fabriqués par des moines, du miel, des confitures et du fromage, mais aussi de la gastronomie grecque comme la façade l'indique.

L'intérieur est assez sombre et la messe s'y tient. Je ne m'éternise pas.

Je poursuis mon chemin sur Marosseika.

Staraya Ploschad



C'est une des très grandes places du quartier, où se trouvait autrefois le Comité Central du Parti Communiste de l'Union Soviétique.

Au début, c'était une artère à l'intérieur de la forteresse de Kitai-Gorod. A partir du XIXe siècle, s'y établirent des étals et bientôt un marché aux puces réputé. Mais le nom de la place ne cessait de changer et les visiteurs étrangers ne parvenaient jamais à retrouver ce marché !

La place actuelle a été redessinée au début du XXe siècle, par la Société des Marchands de la Ville, en fait pour pouvoir accueillir une chaîne de grands magasins. Déjà.


L'Église de tous les Saints du lieu-dit Koulichki



 Pour célébrer la victoire de Dimitry Donskoy sur les Tatars, à Kulikovo, on construisit une église en bois. Toujours ce lien entre armée et religion…

Après l'occupation polonaise, il devint nécessaire d'en édifier une nouvelle, en bonne brique cette fois. Elle comporta très vite une petite chapelle chauffée en hiver, ce qui lui assurait un immanquable succès.


 A l'intérieur, une riche iconostase avec un programme iconographique légèrement différent.


 Je ne m'attarde pas cependant. Je remonte fissa vers Tchistye Prudy pour y manger.


Déjeuner à Chokoladnitsa



 C'est une chaîne extrêmement répandue dans les villes, où je me suis déjà arrêté. Malgré son nom, le chocolat (bien présent à la carte) est rarement commandé par la clientèle. En tout cas, ce sont des restaurants agréables.

Je ne comprends rien. On m'apporte la carte du lunch (prix spéciaux) et quand je veux commander, on me répond que je ne peux rien demander de cette carte. Je flaire l'arnaque spécial touriste et je me récrimine, mais rien n'y fait. De toute façon, rien de ce que je veux sur la carte "normale" n'est disponible non plus. J'irais bien manger ailleurs si j'avais le temps.

Je finis par demander ce qu'il y a : Soupe de poissons (ça ne me tente guère, j'ai un souvenir russe d'un bouillon plein d'arêtes), pâtes et crêpes.

Bon.


 Je prends donc la Pasta Alfredo, avec du poulet émincé, et de petites crêpes moelleuses où, je crois, on met du fromage blanc dans la pâte. Avec la bière, la Bud (russe, évidemment), c'est une histoire de 13 €.

Je file à l'hôtel récupérer mon bagage et mon enregistrement, qui cette fois a été opéré sans souci, et reprends à l'inverse mon itinéraire de l'aller.


 Je retrouve la station Belorussiskyi et son décor pseudo-romain.



 Me revoici sur ces escaliers roulants d'une hauteur stupéfiante. Le plus long du monde (ou le plus haut, je ne sais pas ce qu'on prend en compte) se trouve d'ailleurs dans une station du métro moscovite.

Péripéties de retour


L'Aeroexpress me conduit facilement à l'aéroport. Pour pouvoir récupérer ma carte d'embarquement, je dois scanner la page avec photo de mon passeport. Aucun problème.

Puis la page du visa.

Problème.

"Impossible to scan your visa".

Je n'y comprends rien. Un scan, ce n'est jamais qu'une image, non ? Je vais tout de même voir au comptoir, où la jeune fille m'explique qu'elle peut facilement me remettre ma carte d'embarquement. Soulagé.

Opération enregistrement, premier contrôle. Pas de souci.

Puis contrôle aux frontières.

C'est une autre paire de manches. Arrivé à la page visa, l'officier hausse les sourcils. Je le vois tapoter sur son écran longuement. Il passe des coups de téléphone. Du coup, on ferme carrément la file derrière moi.

Je ne m'inquiète pas outre mesure, ce n'est pas la première fois que le hasard me joue des tours dans cette situation. J'ai même connu la fouille au corps à la frontière espagnole, c'est dire ! Et puis, c'est une suite logique des soucis de l'aller.

Cette histoire dure une bonne demi-heure pendant laquelle on me laisse mariner. Lorsque je demande ce qui se passe, on ne me répond que "Zhdat !", "attendez ".

Enfin cela finit par se régler.

A la vérification des sacs, j'en oublie cependant ma tablette dans le bac et je ne m'en rends compte qu'arrivé dans la salle d'embarquement. Il me faut un moment pour retrouver la porte du terminal par lequel je suis entré. J'explique aux employés mon histoire ; ils ont bien une tablette, mais il faut que je prouve que c'est la mienne. Mise en marche... Je montre ma photo sur l'écran mais non, il est indispensable que je rentre le code.

Cette histoire m'a encore mis en retard et, une fois de plus, je parcours l'aéroport en courant comme un dératé pour ne pas manquer l'avion.

Vol KLM avec un repas de régime (micro-portion de pâtes aux flageolets et aux poivrons, une recette bourrative à déconseiller, suivie d'une madeleine à la confiture lilliputienne). Le vin blanc sud-africain est encore le meilleur de la collation.


L'avion ne peut pas atterrir tout de suite ; par conséquent, nouveau retard, re-course dans l'aéroport d'Amsterdam. On me fait passer le contrôle passeports devant tout le monde, c'est le seul avantage !

Vive les voyages et les aventures !

11 commentaires:

  1. A fine weather for your last day ! I love the very last church.
    Thanks for the great post again !
    Annie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Thank you Annie, it is still a pleasure to read you!

      Supprimer
  2. Belle promenade, variée et vivante. J'ai beaucoup aimé la dernière église. Bravo.
    Michèle

    RépondreSupprimer
  3. Merci beaucoup pour ce chaleureux commentaire ! Bisous.

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour, je suis en train d'écrire le cr de mon voyage en Russie (https://brebenei.blogspot.com) et là je suis arrivée à Moscou. J'essaye de vérifier cette information https://en.wikipedia.org/wiki/Church_of_All_Saints,_Moscow
    concernant la dernière église! Si vous trouvez qq chose, peut être vous pouvez me répondre? Merci, Mirona

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Mirona,
      Pourriez-vous préciser votre question ? J'ai bien vu la page Wikipedia, que voulez-vous que je vérifie exactement ?

      Supprimer
    2. Merci pour la réponse, la question sensible, (et j'essaye de lire aussi sur la page de l'église mais rien n'est dit dans ce sens), concerne ces information: "In 1930 the church was closed and used in 1930s by NKVD as the place of mass executions. " et "In 1994 here was placed the cross in the memory of victims of repressions. " Encore une fois, merci si vous trouvez quelque chose! Et autrement, très beau blog!

      Supprimer
    3. Concernant le rôle du NKVD, je me rappelle effectivement un documentaire sur ARTE, il y a un certain nombre d'années, qui évoquait ce fait.
      La croix-mémorial, c'est une autre affaire ; je n'ai rien vu dans l'église qui aurait rappelé cela. Ce qui ne prouve rien, elle a pu être retirée depuis, ou je n'y ai pas prêté attention.
      Je viens de consulter mon livre sur les églises de Moscou et le paragraphe sur celle-ci n'en parle pas davantage. Mais comme il ne traite guère que d'art et de religion...
      Je vais poser la question à mes amis russes. Sinon, je retourne à Moscou en avril, je pourrai toujours me renseigner à ce moment-là.
      Merci pour vos compliments, Mirona.

      Supprimer
    4. Ah, j'ai trouvé enfin la version russe de wikipedia. Je vais lui faire confiance. Merci! Mirona

      Supprimer
  5. Encore une fois merci d'avoir répondu et bon voyage à Moscou! Je vais continuer à lire votre blog! M

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Messages croisés sur nos blogs respectifs...
      Cela m'aura permis de découvrir le vôtre !

      Supprimer

Un grand merci de prendre le temps de laisser un commentaire. Je promets de le lire aussi vite que possible.
N'hésitez pas à signer votre message, ce sera encore mieux : je n'ai AUCUN moyen de connaître votre nom, votre e-mail, ou votre blog.
Si vous préférez que vos coordonnées n'apparaissent pas, mais que je vous réponde en privé, utilisez le formulaire de contact, accessible sur la version web du blog.