Central Park le matin
J'aime beaucoup le haut de
Central Park, bien moins fréquenté par les touristes (d'ailleurs les seuls que je croiserai seront à l'opéra) que la
partie centrale et pourtant très agréable avec son petit lac. Des cyclistes se préparent à une virée, des classes de petiots y observent les familles de canards, des plus grands profitent du beau temps pour un déjeuner sur l'herbe. Le temps est effectivement magnifique.
Je ressors de ce coin paradisiaque, passe devant un nouveau musée africain et un hôpital catholique.
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L'étonnante façade du musée africain rappelle un peu les tissus imprimés sénégalais. |
Museo del Barrio
Le
Museo del Barrio se consacre depuis des années à la culture latino-américaine à travers de nombreuses expositions thématiques et une petite collection permanente présentée par roulement.
Antonio
L'expo du moment porte sur
Antonio, pseudonyme de deux artistes, Antonio Lopez et Juan Ramon, dont l'activité souvent sulfureuse se déroula sur trois décennies, en gros des années 60 à la fin des années 80.Tour à tour baroque, surréaliste, pop art, leur œuvre fut aussi influencée par la BD, l'art grec ou le futurisme. Ils côtoyèrent des milieux un peu interlopes, furent proches de Grace Jones... Ils reçurent beaucoup de commandes du monde de la mode, comme ces élégants dessins de corps formant le sigle
YSL pour Yves Saint Laurent. Je n'avais jamais entendu parler de ces artistes, la découverte est donc totale même si la qualité des œuvres s'avère assez inégale.
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Élégante variation sur les lettres YSL |
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Sur un mannequin, une tenue sauvage... |
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On est parfois proche de la bande dessinée. |
Dans le Barrio
Après le musée, je vais logiquement me promener dans le
Barrio proprement dit, aussi nommé
East Harlem, en gros les rues entre
Madison et l'
East River, autour de la
116th pour faire simple.
C'est un quartier animé et très contrasté, où on entend autant d'espagnol que d'américain.
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des fresques dans une cour d'école |
Déjeuner au Mexique
J'y mange dans une
taqueria mexicaine,
El Aguila, un
taco de pastor, au porc mariné, et un
burrito au poulet qui achève de me caler. Préparé sous mes yeux, super frais, goûteux, économique : 11 $ les deux.
Je poursuis ma promenade ; de multiples églises de toutes tailles, des peintures murales, des édifices plus ou moins délabrés, l'édifice de la société de mathématiques ; le paysage urbain varie sans cesse et on sent un quartier en mutation.
New York City Museum
Le billet du premier musée est valable aussi pour le
New York City Museum, que j'ai déjà visité mais dont j'avais réellement apprécié la qualité. Un étage était consacré à la création de la ville ; je l'aurais revu avec plaisir mais cette section a disparu. Un film (passionnant, qui vaut à lui seul la visite) le remplace tout en bas.
L'institution est donc à présent uniquement dévolue aux expositions temporaires. Huit actuellement !
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Magie de lumière au New York City Museum |
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Magie de lumière au New York City Museum |
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Magie de lumière au New York City Museum |
New York City en noir et blanc
Plusieurs montrent des photos en noir et blanc, de différentes époques.
Gay Gotham
La plus large exposition,
Gay Gotham, essaie de tracer un portrait de la communauté artistique homosexuelle à New York. Malgré plusieurs pièces intéressantes, je suis moyennement convaincu. On a juxtaposé des portraits d'artistes, évoqués par des photos, portraits, œuvres diverses, et l'ensemble reste essentiellement une juxtaposition. On peine à voir émerger un propos. Est-ce que cette communauté a joué un rôle dans l'art new-yorkais ? Ou a contribué à libérer l'art ? Quel lien entre ces extraits de spectacles avec des travestis, le
scrapbook aux parfums de scandale de Robert Mapplethorpe et les documents sur
West Side Story (une fois la bisexualité de Léonard Bernstein révélée)?
Acquisitions récentes
Petite salle consacrée aux acquisitions récentes, parmi lesquelles des projets architecturaux et un transat du Titanic !
Activisme à NYC
Une autre encore présente l'activisme new yorkais, sur plus de trois siècles et dans divers domaines : religieux, féministe, pacifique, écologique, etc.
Maison de poupée
Au passage, je vais revoir la maison de poupée, offerte à une petite fille d'une riche famille de la ville qui fréquentait de nombreux artistes. Ceux-ci ont réalisé de vraies œuvres miniatures pour orner la salle à manger ; par les portes on aperçoit donc des Duchamp, Lachaize, Archipenko ...
Parures new yorkaises
Dernière exposition sur la parure au début du siècle dernier.
Je retraverse Central Park, près de la route qui le coupe en deux.
Quelques arbres jettent de l'or dans le paysage.
L'Italiana in Algeri au Met
J'ai déjà écrit mon goût pour l'Italiana in Algeri de Rossini, et c'est une des raisons qui m'ont poussé à choisir ces dates pour ce voyage. 2016 est une bonne année, j'aurai réussi à en voir une à Toulouse et une autre à Saint Petersbourg !
Le Metropolitan Opera possède la délicieuse production de Ponnelle, qui a bien quarante ans, et qui fonctionne toujours bien pour peu que les chanteurs s'en donnent la peine.
Le premier prix revient à Ildar Abdrazakov, parfait chanteur et vrai
comique dans sa caricature de latin lover. Le trio des Algériens assure.
Le Taddeo de Nicola Alaimo est efficace, en dépit d'une voix plus en
retrait ce soir. René Barbara, Lindoro, manque un peu de précision dans
les vocalises, mais sa belle voix est solide et puissante sur toute la
tessiture et il ne détimbre jamais. Isabella est interprétée par
Marianna Pizzolato. La voix n'est pas grande, et ce n'est pas un
avantage dans cette salle (le Capitole de Toulouse, où je l'ai entendue
il y a quelques mois dans le rôle, lui convenait mieux) mais elle
demeure une grande artiste et elle sait combattre les pièges de la
partition. Son Per lui che adoro est un sublime moment de
musique, concentré et épuré. James Levine, comme toujours, est
résolument du côté des chanteurs, qu'il assiste plus qu'il accompagne.
Vraiment un grand chef de fosse.
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Ildar Abdrazakov, René Barbera |
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Ildar Abdrazakov |
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Ildar Abdrazakov, Marianna Pizzolato |
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Marianna Pizzolato |
A la sortie des artistes, je retrouve Mike, un habitué des lieux de longue date, véritable mémoire vivante du Met. J'ai toujours plaisir à discuter avec lui et, grâce à notre vigilance mutuelle, nous parvenons à voir presque tous les chanteurs. James Levine, c'est peine perdue : depuis son accident, il est très diminué physiquement et sort par une autre porte, accès direct à un véhicule.
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René Barbera |
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Ildar Abdrazakov |
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Marianna Pizzolato |
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