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samedi 3 février 2018

Toulouse : Die Walküre (La Walkyrie) au Théâtre du Capitole

 Retour à Toulouse

C'est rare que je programme une escapade dans la ville rose en février, mais c'est  encore une fois la programmation lyrique qui me guide. Une Walkyrie, ce bijou wagnérien, ça ne se refuse jamais !
Direction donc l'autoroute de l'Espagne, l'A9, avant de bifurquer dans les Corbières. Narbonne, Béziers, Carcassonne...



Déjeuner à l'Auberge de la Pradelle 



 L'arrêt est devenu rituel. Opération cassoulet donc, à Villefranche-de-Lauragais, une des patries de ce mets délectable.


 C'est, à nouveau, l'auberge de la Pradelle qui constitue le point de chute.


 Au menu à 25 €, croustillant de ris de veau, le cassoulet "royal" (c'est-à-dire avec beaucoup, beaucoup de viande, notamment une généreuse portion de confit).


 Pas de crêpe au dessert pour la Chandeleur, pas non plus de glace avec pruneaux à l'armagnac aujourd'hui. Je me rabats sur la crème brûlée, abondamment caramélisée mais peu parfumée par ailleurs.


 Le vin bio, un Corbières du domaine Py, est proposé en 50cl. Format épatant, ni trop ni trop peu. Ca devrait être généralisé. On n'est pas loin du pot lyonnais (46 cl) que je trouve bien pratique aussi.

En tout cas, hormis ma réserve sur le dessert, tout est goûteux et cette auberge demeure une très bonne adresse.


Installation à l'Hôtel de l'Ours Blanc Centre




 Les trois hôtels de l'Ours Blanc toulousains sont tous à un jet de pierre les uns des autres, autour du marché Victor Hugo.


 Après le Wilson, c'est cette fois le Centre qui est testé. Les chambres m'y semblent un peu plus élégantes que le précédent, mais pour un ***, ce n' est tout de même pas le grand luxe.


 Petite promenade rapide. Il n'est guère envisageable d'arpenter la ville, la représentation débutant à 18:00.



 Le donjon, qui abrite l'office de tourisme, est un point de repère stratégique dans le quartier.


La pluie était annoncée, mais pour le moment les nuages sombres se tiennent sagement à distance. Le soleil descendant illumine la façade du Capitole.


Die Walküre (La Walkyrie) au Théâtre du Capitole



La mise en scène de Nicolas Joel date des années 1990 et ça se voit ! Décor lourdaud, typique de cette période, direction d'acteurs basique, même si on mesure une considérable amélioration par rapport à la production d'origine. Heureusement les chanteurs sont de bons comédiens, propres à transmettre les états d'âme de ces personnages si riches !

Pas d'axe précis de lecture, rien qu'une illustration du livret. La seule scène qui surnage est la confrontation entre Fricka et Wotan, qui utilise judicieusement l'escalier comme symbole du pouvoir. Le premier acte est particulièrement navrant.

Mais c'est la seule ombre au tableau. Pour tout le reste, c'est une magnifique représentation.

Claus Peter Flor dirige un Orchestre National du Capitole en grande forme, souvent virtuose, avec de beaux instruments solistes,et sa direction est aussi remarquable que dans ses précédents succès in loco, Le Prophète et Tiefland.

Les Walkyries (Marie-Laure Garnier, Oksana Sekerina, Pilar Vázquez, Daryl Freedman, Sonja Mühleck,  Szilvia Vörös, Karin Lovelius, Ekaterina Egorova) se caractérisent par des voix puissantes et bien différenciées.


De retour à Toulouse après Le Prophète, Dimitry Ivashchenko interprète Hunding, puissant, impressionnant. Sa voix, vraiment superbe, lui permet de composer un personnage effrayant sans caricaturer la composition.


Elena Zhidkova chante Fricka magnifiquement. La voix est  absolument solide et égale sur toute la tessiture, et elle varie les couleurs pour mieux suivre la prise de position du personnage. Excellente actrice au demeurant, dont la progressive conquête du pouvoir est un moment captivant de la représentation.

J'avais apprécié l'Erik de Michael König à Bayreuth, et je retrouve ces mêmes qualités de musicalité et de phrasé. La voix n'est pas d'un volume énorme, mais le timbre velouté convient bien au rôle. Le Winterstürme est très élégant et touchant. Il montre une endurance remarquable et phrase avec une grande musicalité.

Après son Rosenkavalier parisien, Daniela Sindram s'avère une Sieglinde peu banale. Certes ce n'est pas la première mezzo à s'emparer du rôle, mais la plénitude de la voix (pas un seul trou,  pas un seul passage mal négocié) , la solidité des aigus, l'investissement scénique en font une exceptionnelle interprète, très investie, superbe de bout en bout.


Le Telramund de l'Opéra Bastille, Tomasz Konieczny, incarne de nouveau Wotan, rôle dans lequel je l'ai entendu plusieurs fois à Vienne. C'est un rôle qui a peu de secrets pour lui, et il s'entend à en révéler les facettes. Il montre bien combien Wotan rêve bien davantage de pouvoir que de divinité, et comment ce voyou tente de s'extirper de ses problèmes. L'incarnation est passionnante. Il rend ses angoisses et ses doutes perceptibles, et parvient même à rendre passionnant le long résumé des épisodes précédents, ce qui n'est pas toujours le cas. Magnifique incarnation.


Anna Smirnova, c'est pour moi une des plus belles Eboli que j'ai entendues, au Met et au Deutsche Oper. D'ailleurs, avec Sindram et Zhidkova, voilà trois Eboli sur le même plateau. Sa première Brünnhilde est très impressionnante, à nouveau par l'égalité du timbre, la solidité sur toute la tessiture. Des graves  pleins et jamais poitrinés, un medium charnu, des aigus en place et non criés, une voix longue et puissante... Il reste à la revoir dans une production plus intéressante pour lui permettre d'approfondir un personnage déjà riche et complexe. Sa prise de rôle constituait un sacré challenge, relevé haut la main !
Chapeau.

Une soirée remarquable,  au plus haut niveau.

Anna Smirnova, Tomasz Konieczny

les Walkyries

Daniela Sindram

Tomasz Konieczny
 
Claus Peter Flor

Anna Smirnova, Tomasz Konieczny, Daniela Sindram

Szilvia Vörös

Daryl Freedman

Pilar Vázquez

Marie-Laure Garnier

Oksana Sekerina, Ekaterina Egorova

 Dimitry Ivashchenko, Elena Zhidkova, Michael König

2 commentaires:

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