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dimanche 16 octobre 2016

Paris : Promenade dans le Marais et Samson à l'Opéra Bastille

Anita Rachvelichvili
Samson et Dalila, c'est pour tout à l'heure... J'ai toute la matinée devant moi !


Au marché 

Je profite du beau temps et de la proximité avec Aligre pour faire un tour sur le marché, un des plus agréables de Paris. Ce marché couvert date du XVIIIe siècle et permit à l'origine de vendre des vêtements aux pauvres du Faubourg Saint-Antoine. C'est un haut lieu du quartier, très achalandé le dimanche matin. Je m'y procure de quoi me sustenter ce soir : pain au lin, jambon rôti, Rocamadour et un yaourt artisanal au citron.
Ciel magnifiquement bleu ce dimanche matin !





Flâneries

Terrasse couverte sur les toits de Paris. 

Art pariétal dans les hauteurs. 
Passage sur la Place de la Bastille dont la base est présentement emmaillotée dans un tambour protecteur. 
Suite de la promenade dans le Marais, très fréquenté le dimanche depuis qu'il a été déclaré piéton ce jour-là, il y a quelques années.
Je passe presque à chaque séjour place des Vosges ; quelle unité et quelles arcades magnifiques ! Les galeries d'art offrent de tout, du très bon,  du médiocre, de l'improbable...




Des lithographies de Bernard Buffet 
Rue des Rosiers, des étals proposent fruits et roseaux, sans doute pour une fête du calendrier juif. 

Jardin de l'église des Blancs Manteaux

Alléchante  créativité à l'Eclair de Génie. Que des éclairs, quantité de parfums !

Rue des Archives : le mystère de la fenêtre condamnée. 

Petite balade gratifiante dans le quartier avant de retrouver mon amie Françoise dans un resto vietnamien, le Hanoï, qui sert une cuisine qui ressemble vraiment à ce qu'on mange là-bas. Salade de bœuf mariné et bon cha, le porc grillé à la citronnelle, que le restaurant sert avec des galettes de riz. On prépare sa garniture, on roule, on trempe dans la sauce aux cacahuètes, c'est délicieux.


Suite de la passeggiata en attendant d'entrer à l'Opéra. 

De pittoresques arrêts de volet près de Saint-Paul.


Le nom de la rue est une déformation de "Pute y muse". 

Opéra Bastille : Samson et Dalila 

Voilà pas mal d'années que l' Opéra de Paris n'avait pas programmé Samson et Dalila. J'ai encore en tête les représentations des années 90, avec Atlantov et Podles, et le défilé de haute couture à la place du ballet. Je crois qu'il n'y a rien eu depuis.

Aleksandrs Antonenko
La production de Damiano Micheletto joue beaucoup sur le décor, une grande case d'abord surélevée puis au sol (la chambre de Dalila aux actes I et II)  à nouveau en hauteur pour la fête chez les Philistins qui occupe la majeure partie de l'acte III. Beaucoup d'idées originales : un Samson coupé de son peuple, et même carrément séparé par une grille (de prison ?) à l'acte I,  et qui se taillera tout seul les cheveux à l'acte II, sans doute pour aller jusqu'au bout de son renoncement devant l' amour.
Aleksandrs Antonenko

Devant tant d'abnégation, Dalila a visiblement baissé les armes et est tombée réellement amoureuse du nazir déchû, au point de sangloter avant de s'immoler par le feu avec son chéri. Fin très spectaculaire, combinant lumière aveuglante et carreaux qui tombent, bien plus efficace que les coutumières colonnes qui faiblissent.
Certes,  tout n'est pas parfait dans cette production, et de nombreux spectateurs ont daubé la fiesta philistine qui remplace le ballet. Je trouve que ça fonctionne bien et que ces réjouissances de vainqueurs qui ridiculisent Samson sont cohérentes avec le livret.
Philippe Jordan montre de réelles affinités avec  cette musique, aussi à l'aise dans le chant grégorien des chœurs (ceux de l'acte I font pour moi partie des plus belles pages de la musique française) que dans les effets de vent et de tempête. Il décortique finement la masse orchestrale pour faire ressortir un maximum de couleurs.

Anita Rachvelichvili 
Seconds rôles efficaces,  les trois choristes hommes comme Nicolas Cavallier en Vieillard Hébreu ou Nicolas Testé en Abimelech. J'ai entendu trois fois, avec plaisir, le Holländer d'Egils Silins, mais son Grand-Prêtre n'est pas de la même eau : style pas toujours adéquat et phrasé trop haché qui ne sont pas suffisamment compensés par son timbre de bronze. Anita Rachvelichvili, en revanche, se montre une exceptionnelle chanteuse, variant l'interprétation de ses trois airs, jouant de mille couleurs de sa voix splendide. On comprend que Samson n'y résiste guère !
Ce rôle-là est vaillamment tenu par Aleksandrs Antonenko. Ce n'est pas un acteur-né, il rencontre parfois de petits problèmes de justesse, mais quel phénomène vocal ! Il use avec science de son timbre à la Vickers, sachant moduler la dynamique, et sa prononciation est vraiment excellente.
Un éclatant couple vedette, il fallait bien ça pour le retour de l'œuvre à l'Opéra de Paris !

Aleksandrs Antonenko, Anita Rachvelichvili, Philippe Jordan 

Anita Rachvelichvili, Aleksandrs Antonenko 


Nicolas Cavallier
Aleksandrs Antonenko 

Philippe Jordan 

Avec Anita Rachvelichvili 


Egils Silins



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