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dimanche 19 juin 2016

22-24 / 04/ 2016, Barcelone encore : Palau Guell, San Jordi, Simon Boccanegra au Liceu

Ça fait bien longtemps que j'aurais dû publier les posts sur mes précédents week-ends, mais j'ai été aspiré par le boulot et je n'ai pas eu le temps de mettre à jour.
Donc je rattrape le retard !
Commençons par Barcelona, fin avril...





Les hasards de la programmation me poussent à aller à Barcelona deux mois d’affilée, cette année. Changement de crèmerie : des complications dans la réservation font que mon hôtel habituel n’est plus disponible ; je me suis rabattu sur le BeRamblas. Il est également proche du Liceu (condition essentielle), dans la carrer Nou de la Rambla que je connais par cœur, à un pas de parking (tout aussi indispensable) mais plus cher et moins bien. Cela tient plus de l’auberge de jeunesse que de l’hôtel. Mais comme je ne passe pas mes journées à l’hôtel et que ce n’est qu’une histoire de deux nuits, ça fera l’affaire.
Le but du voyage, c’est deux représentations d’un des plus beaux opéras de Verdi, pas si souvent donné : Simon Boccanegra. J’ai vu dans ce même théâtre une des plus belles représentations de ma vie, avec une équipe formidable : Juan Pons, Mirella Freni, José Carreras, Nicolai Ghiaurov. Inoubliable !

Déjeuner à La Junquera

Je suis contraint de partir plus tard que d’habitude, du coup, nous arrivons à peine à la Junquera à l’heure du repas ; c’est l’occasion de manger dans un bistrot sympathique qui propose un menu à 12  € très honorable, avec de bonnes tostadas et une vraie paella maison, copieuse et goûteuse. Les seiches à la plancha sont aussi un régal !


Nous réussissons à entrer à Barcelona avant les embouteillages et nous installons à l’hôtel. Des complications ont entraîné l'annulation de ma réservation dans l'adresse habituelle, nous voici donc dans Nou de la Rambla. L'hôtel est plus cher et moins bien, mais nous ne sommes pas si mal placés, à deux pas du splendide Palau Guell.

Le  Palau Guell

Les cheminées du Palau Guell sont aussi remarquables que celles de la Pedrera.




Les ferronneries sont tout aussi inventives.









Une petite balade dans le Barrio Gotico, un passage au Mercat de la Boqueria pour acheter quelques tranches de bellota, ce merveilleux jambon qui est devenu une fierté nationale, puis dans une rue au nom inusité de Xuclà où se trouve une remarquable boulangerie… Retour à l’hôtel pour se changer et nous voilà prêts.

Premier Simon Boccanegra au Liceu

Ce soir, c’est la « petite » distribution, qui serait remarquable dans de nombreux théâtres. Nous ne serons pas déçus ; Giovanni Meoni chante un Boccanegra très intériorisé, compensant une voix pas immense par un jeu tout en nuances et beaucoup d’émotion.
Fabio Sartori, Barbara Frittoli et Giovanni Meoni.


Giovanni Meoni aux saluts.
Vitalii Kowaljow assure un remplacement de grand luxe pour composer un splendide Fiesco, à la voix riche et dense.
Vitalii Kowaljow

Fabio Sartori met beaucoup d’intensité dans Gabriele Adorno, et obtient un des plus gros succès de la soirée.

Quant à Barbara Frittoli, cette grande dame n’a plus l’âge d’Amelia et elle doit faire appel à toute sa technique pour discipliner un vibrato rebelle, mais c’est une grande artiste et elle aussi apporte une sacrée dose d’émotion. La production sobre propose un Boccanegra contemporain, et Massimo Zanetti dirige avec sensibilité et un réel sens du phrasé un orchestre plein de couleurs. C’est vraiment une très belle soirée.

San Jordi à Barcelona

Le lendemain, petit déjeuner dans une petite adresse bio, au bout de Xuclà. Les pâtisseries y sont délicieuses.


Nos projets de visite sont mis à mal ; c’est la San Jordi, une des principales fêtes religieuses de Catalogne, jour férié apparemment. La vieille ville est noire de Barcelonais en promenade et l’ambiance est bon enfant.

Partout on trouve des stands qui vendent pour 3 € le bouquet de la San Jordi, une rose rouge et un épi de blé. Certains sont tenus par des associations caritatives, d’autres simplement par des quidams espérant se faire trois sous (c’est le cas de le dire). Même les emplettes sont difficiles, compte tenu du nombre de magasins fermés.



La cathédrale semble un haut lieu de rassemblement. Difficile d'aborder les marches du parvis.


Plusieurs représentations de l'histoire de Saint Georges (San Jordi en catalan) se déroulent dans la rue.


Déjeuner chez Mino

Nous arrivons cependant à déjeuner chez Mino, toujours une excellente adresse : sa salade niçoise est pleine de fraîcheur et le riz au lard un vrai délice. Une cuisine authentique, qui ne triche pas avec les produits, comme la dernière fois.


Deuxième Simon Boccanegra au Liceu

La représentation du soir est un événement : on fête le 50e anniversaire des débuts de Placido Domingo au Liceu ! Pour l’occasion, on a édité un programme spécial qui retrace les étapes de ce chanteur « fenomeno ». Je pense que c’est pour lui qu’on a repris Boccanegra, le premier rôle de baryton choisi dans sa deuxième carrière, devenu un point central de son répertoire.
Que dire de la prestation de ce grand artiste?

Le volume n’est plus ce qu’il était, c’est évident avec un chanteur de 75 ans. Le moelleux de la voix non plus, mais le timbre demeure une vraie signature vocale, et l’acteur qu’il a toujours été sait  encore distiller l’émotion. Et il se tire plus qu’honorablement de la scène si difficile « Ecco le plebi ».

Autour de lui un magnifique Fiesco, Ferruccio Furlanetto, voix de bronze et legato à se damner, un Ramon Vargas qui assure dans Adorno (moins brillant que Sartori la veille cependant).

Davinia Rodriguez m’est inconnue, et annoncée à grand fracas en Amelia. Elle chante Lucia di Lammermoor et Adina de l’Elisir d’amore, rôles bien plus légers, et ça se sent. Je la trouve bien minaudière dans le rôle et ses sons fixes ne m’enthousiasment guère ; le public qui l’acclame avec enthousiasme paraît d’un avis différent. 
Un bon Paolo, encore, avec Elia Fabbian.
La représentation s’achève avec la remise d’un trophée au señor Domingo pour l’anniversaire. Discours de rigueur et salle debout, qui ovationne longuement un de ses chanteurs chéris, un vrai héros qui lui a offert tant de moments inoubliables. Et je suis de ceux-là, la larme à l’œil, tout ému et tout content d’assister à ce grand moment.
Le Liceu, c’est sans doute pour moi le théâtre qui sait le plus rendre hommage aux chanteurs, à leur faire de vraies fêtes. Je me rappelle des soirées historiques avec des rappels pendant une heure, des gens qui jetaient depuis le 5e pis, tout en haut du théâtre, des papiers spécialement imprimés avec des « Alfredo on t’aime » pour l’inoubliable Kraus.
Il faut attendre bien plus longtemps que la veille à la sortie des artistes mais tous sont charmants et patients, et Placido signe pendant presque une heure avec un mot gentil pour chacun.
Inoubliable !
 


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