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lundi 20 juin 2016

27/05/2016 : Lucia di Lammermoor à Paris

Paris en noir et blanc

Quelques instantanés en noir et blanc...




Je continue à rattraper mon retard dans les précédents voyages.
Ce 27 mai, donc, avec un plein d'essence dans le moteur (victoire, c'est une période où les pompes sont régulièrement à sec), je pars très tôt pour la gare d'Aix-TGV ; bien m'en prend, je mets le double du temps habituel. Pas de barrage des routiers mais beaucoup de monde et de petits bouchons successifs.





Mon TGV a quelques soucis en route mais j'arrive à la Gare de Lyon avec un délai raisonnable. J'utilise le bus, finalement plus pratique que le métro avec changement à Bastille. J'ai trouvé sur Hotels.com une réservation à prix abordable pour l'Hôtel de Nemours, pas loin de République, devant lequel je suis passé plusieurs fois.
La chambre s'avère très correcte, avec une petite salle de bains, mais la connexion Wifi se montre très rétive.

Déjeuner au Düo

Je déjeune pas loin, au restaurant Düo où j'ai déjà mangé quelquefois. A prix doux, une cuisine avec des produits frais et des desserts fabuleux. Aujourd'hui, pour 18 €, saumon gravlax, filet mignon à l'orange, et le fondant aux marrons qui vaut le déplacement à lui seul. J'évite soigneusement leur café que j'ai goûté une fois, ça m'a suffi.



Promenade parisienne


J'ai des courses à faire, à commencer par du thé chez Mariage Frères. Je préfère l'échoppe historique du Marais : le choix y est beaucoup plus important et la boutique est si belle ! Ça fait trente ans que je leur suis fidèle.




Je passe rive gauche par l'île de la Cité. Sur le parvis de Notre-Dame, un chapiteau est dressé ; c'est une manifestation en l'honneur du pain, où on en trouve une grande variété, quelques gâteaux et parmi les différentes animations, on peut participer aux opérations de la boulange. Je discute un peu avec un farinier, achète pour le soir une mini-baguette à l'épeautre et un mini-kouglof, tous deux excellents.



Prochaine étape, Aroma-Zone, à côté du Boulevard Saint-Germain. Il me faut renouveler le stock d'huile essentielle de ciste, un peu chère mais super-efficace ; cela arrête les saignements en un clin d’œil. Pendant des années j'ai commandé sur Internet mais leur boutique est super, quoique toujours pleine de monde, et on y fait toujours la queue à la caisse.


Un bon itinéraire de balade donc, surtout que ma destination finale est le Pont de l'Alma. Les averses intermittentes gâchent un peu mon plaisir de me balader dans Paris, mais rien de grave.



Je retraverse la Seine au niveau du Louvre, passe devant la Pyramide customisée par JR. C'est un exploit technique mais je ne suis pas si ébloui par l'aspect artistique de l'opération.

En traversant la rue de Rivoli, quelle surprise de tomber sur Patrick Chesnais à vélo, qui se dirige sans doute vers le théâtre Montparnasse.

Je continue par le Faubourg Saint-Honoré, achète un excellent jambon au bouillon dans une boucherie-charcuterie qui sent l'artisan. Je descends enfin les Champs-Elysées pour pique-niquer dans le jardin derrière le Théâtre du Rond-Point. Les moineaux hardis se pressent entre mes pieds pour quémander des miettes.

Pause café (4,50 € en terrasse tout de même) chez Francis, au Pont de l'Alma, où je retrouve des amis lyricophiles avec lesquels j'échange les dernières nouvelles des prochaines saisons.

 Lucia di Lammermoor au Théâtre des Champs-Elysées

Encore une Lucia di Lammermoor (ma troisième de l'année), ce soir, au Théâtre des Champs-Elysées. C'est une version de concert qui clôt une série de représentations du Teatro Regio di Torino, qui s'est déplacé avec ses chœurs et orchestre mais sans la production.

Belles forces maison, avec un orchestre souple et réactif, dirigé avec un vrai sens du théâtre par Giancarlo Noseda, comme toujours grand maître du phrasé. En plus, il a choisi la version avec glass harmonica pour la scène de la folie. Cet instrument tout simple (c'est le principe des verres en cristal dont on frotte le sommet, remplis de différents volumes d'eau) a connu un grand succès à l'époque de Mozart, et apporte des sonorités mystérieuses à la scène. La version habituelle avec flûte est plus virtuose mais moins efficace.

Les seconds rôles sont bien tenus, particulièrement Francesco Marsiglia, dans le rôle terrible d'Arturo (quinze minutes à chanter, un aigu redoutable quasiment dès l'arrivée sur scène).

Nicolas Testé, M. Damrau, assure en Raimondo et la voix gagne en harmoniques à chaque fois que je l'entends.

Gabriele Viviani, le méchant frère, chante avec beaucoup d'autorité, la voix est conséquente et il compose un vrai personnage, même en version de concert. L'aigu est cependant un peu raide et les vocalises manquent un peu de science belcantiste ; je le vois beaucoup mieux en Rigoletto ou Scarpia.

Gabriele Viviani et Francesco Marsiglia

Piero Pretti et Gabriele Viviani

J'avais découvert Piero Pretti quand il avait remplacé Marcelo Alvarez dans Luisa Miller à la Scala, et il m'avait fait forte impression. Je suis ravi de réentendre ce ténor sarde, et Edgardo lui va comme un gant ; il dose intelligemment le métal de la voix et chante avec beaucoup d'élégance. En plus, on sent que les représentations passées ont permis une efficace harmonie avec sa partenaire et le duo du premier acte est un enchantement.

Diana Damrau et Nicolas Testé
Mme Damrau est la raison principale du déplacement de beaucoup de spectateurs à Paris, et ils semblent conquis comme moi. J'ai entendu une grande quantité de Lucia, certaines m'ont laissé de grands souvenirs (Joan Sutherland, June Anderson, Edita Gruberova, Natalie Dessay, chacune pour des raisons différentes). Diana Damrau se hisse au sommet, avec une voix splendide, variée, colorée, une totale maîtrise de la dynamique, et surtout une perception dramatique remarquable : elle ne chante jamais, elle joue tout le temps. Elle procure en permanence l'impression que chaque note de la musique est là pour servir le drame, que rien n'est décoratif dans cette musique. Elle a raison, mais bien peu de cantatrices le font sentir. Bravo pour cette performance vraiment exceptionnelle. La meilleure Lucia de notre époque ?

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