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mardi 29 décembre 2020

Vienne : Hommage à Johannes Brahms dans la maison de Joseph Haydn

 

L'appartement de Johannes Brahms à Vienne ne se visite pas, s'il existe toujours, mais un hommage lui est rendu dans une pièce de la maison de Joseph Haydn.

 

Brahms et Haydn

 

Vienne, la maison de Joseph Haydn : manuscrit des
Variations sur un thème de Haydn de Johannes Brahms

 Brahms avait beaucoup d'admiration pour l’œuvre de Haydn et il composa ces étourdissantes Variations sur un thème de Haydn, le fameux thème étant tiré d'une pièce fort peu connue, la Feldpartie en si bémol majeur. Il écrivit d'abord une version pour deux pianos, présentée sur cette photo, puis une seconde pour orchestre. On la considère comme la première série de variations indépendantes pour orchestre dans l'histoire de la musique.

Cette partition est sans doute la raison de l'exposition Brahms dans une pièce de la maison de Joseph Haydn.

Brahms, de Hambourg à Vienne
 

Vienne, la maison de Joseph Haydn : Carl von Jagemann, Johannes Brahms

  Le père de Brahms est artisan à Hambourg et arrondit ses fins de mois en jouant dans les orchestres en musicien supplémentaire. La naissance du petit Johannes en 1833 cause l'annulation de la représentation de l'opéra, car le papa avait assisté à l'événement en conservant sur lui la clef de l'armoire à partitions ! A sept ans, Johannes commence l'étude du piano et son futur professeur, Eduard Marxsen, le formera pendant dix ans, en l'initiant à l’œuvre des grands maîtres, Bach, Mozart, Haydn et Beethoven.

Johannes Brahms

  A treize ans, il joue déjà dans des bars ; à quinze, il donne son premier concert. Lors de son second, il inclut ses propres Variations. Parallèlement, il arrange des pièces pour fanfare...Il côtoie bientôt le violoniste Joseph Joachim, ce qui marque le début d'une longue collaboration avec l'artiste qui créera son splendide Concerto pour violon. Ce dernier organise une rencontre avec Franz Liszt, qui lui permettra à son tour de se rapprocher de Schumann. Le compositeur allemand écrit dans son journal un article dithyrambique qui rend immédiatement célèbre le jeune Brahms, alors âgé de vingt ans. Lorsque Robert Schumann est interné dans un hôpital psychiatrique, Johannes se rapproche de sa femme Clara, virtuose à la renommée internationale (et également compositrice), et une passion fulgurante se déclare entre eux. Pourtant, elle se sépare de lui à la mort de Robert.

Vienne, la maison de Joseph Haydn : C. Brasch, Johannes Brahms

 En 1862, Brahms déménage pour Vienne, ville qu'il adore immédiatement. Ses concerts attirent les foules et sa célébrité gagne rapidement toute la société musicale. Il prend la tête de la Singakademie, dont il renouvelle le répertoire en y incorporant de la musique ancienne, qu'il a étudiée passionnément (Bach, Palestrina, Lassus), puis du Wiener Singvereins. Ses pièces pianistiques, ses Danses Hongroises ou son Requiem Allemand réunissent un large public.

Johannes Brahms

Brahms termine sa série de quatre symphonies et approfondit, à la fin de sa vie, la musique de chambre en écrivant de magnifiques sonates pour violon et piano ou pour violoncelle et piano. Il est un compositeur adulé, un pianiste révéré, un chef d'orchestre adoré.

Il n'a pas énormément écrit, au regard des infatigables Bach, Mozart ou Haydn. Tout d'abord, il recherchait la perfection et détruisait de nombreux manuscrits. Mais il a laissé d'inoubliables chefs-d’œuvre, marqués par la minutie du contrepoint hérité de Bach et par la maîtrise du développement thématique façon Haydn. Un puissant coloriste, un expérimentateur obstiné qui reconnaissait que "le public ne pouvait comprendre [sa] musique". Ses recherches rythmiques sont particulièrement novatrices.

 Il est resté populaire pour le troisième mouvement de sa troisième symphonie, thème du film Aimez-vous Brahms, sans cesse réévoqué dans de nouvelles compositions (Quand tu dors près de moi), ses danses hongroises ou sa valse op.39 n°15. Mes œuvres préférées, c'est son Requiem allemand, ses séries de variations, les sonates avec cordes, le Quintette avec clarinette. Et puis les Ballades, les Klavierstucke... Difficile de ne pas aimer Brahms, pour répondre à la question posée par le film de Litvak.


Souvenirs de Brahms

 

Vienne, maison de Joseph Haydn : Rudolf Schmidt, La Maison de Johannes Brahms

 Brahms habitait au 4, Karlsgasse, une rue derrière la Karlskirche (l'église Saint Charles Borromée) dans le quartier de Wieden.

Vienne, la maison de Joseph Haydn : photographie d'époque, La Chambre de Johannes Brahms

Au-dessus de son lit était exposé en bonne place un portrait de Bach. Cette admiration pour le maître allemand était rare à son époque ; Johann Sebastian était passé de mode et finalement peu connu, et Brahms, qui avait passé tant d'heures à explorer sa musique, en demeurait un des rares connaisseurs.

Vienne, maison de Joseph Haydn : objets personnels de Johannes Brahms

 La modestie de ces quelques objets du quotidien rappelle ceux de Beethoven ; un encrier, une plume d'oie, une bouteille métallique...

Vienne, maison de Joseph Haydn : Wilhelm Nowak, Le Bureau de Johannes Brahms

Le bureau était rempli de livres. En 1847, quand il passait sa vie à composer et à jouer dans les tavernes, il fut envoyé à la campagne pour se reposer. Il y découvrit avec éblouissement la littérature allemande, de Goethe à Chamisso, mais aussi européenne, avec une prédilection pour Dante et Cicéron. Il lut la légende de Maguelone dans le roman de Tieck, Liebesgeschichte der schönen Magelone und des Grafen Peter von Provence (Les Amours de la Belle Magelone et de Pierre, Comte de Provence) qui lui inspirerait ultérieurement un cycle de mélodies.

Toute sa vie, ce fut un grand lecteur.

Vienne, la maison de Joseph Haydn : meuble provenant du bureau de Johannes Brahms

 On repère sur l'aquarelle de Nowak ce bureau droit, un Stehpult, qui rappelle un peu celui de Johann Strauss. Un meuble ergonomique prévu pour éviter les douleurs de dos.

Vienne, maison de Joseph Haydn : Carl Müller, Le Bureau de Johannes Brahms
 Le bureau est bien celui d'un esthète, qui apprécie l'art sous toutes ses formes ; La Joconde y figure en bonne place. Au-dessous, il pourrait bien s'agir d'un autre portrait de Bach.

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