Le château de Matsue, c'est ma raison première de ma venue dans cette ville, qui a l'honneur de conserver une des douze fortifications d'origine ( comme Matsumoto, Himeji, Matsuyama et Uwajima) et pas une reconstruction en béton (comme Osaka, Hiroshima, Okayama...).
Ce n'est pas un château perché sur une montagne élevée mais tout de même une construction en hauteur, dont le regard porte loin au sommet.
Le périmètre de la colline est énorme ; j'ai fait le tour des douves et il m'a fallu une bonne heure.
C'est vrai qu'elles sont particulièrement larges.
Comme toujours, c'est une série d'enceintes qui assure la protection, avec de gros moellons.
En outre, des tourelles d'angle renforcent la protection.
Et, selon un système éprouvé, les portes successives sont encaissées dans un passage relativement étroit.
Il n'est pas immense, et construit sur une base massive, mais très élégant avec ce toit double à la base.
Les toitures apportent la forme de pagode qui caractérise ces châteaux japonais.
Les volets de fenêtre sont aussi une protection efficace contre les archers.
En général, on place ici un blason féodal. Je ne sais pas si ce motif en tient lieu.
J'achète mon billet ; incroyable. Tarif pour les Japonais : 600 yens. Pour les touristes étrangers : 330 yens. Et pourtant, je n'ai pas croisé de touristes étrangers depuis Tokyo !
On pénètre directement dans la base de la forteresse. Opération sac en plastique : les constructions en bois se visitent pieds nus, il faut quitter ses chaussures. J'ai des chaussettes aux pieds, vu mes soucis de la veille !
Le château fut construit en 1611 par Horio Yoshidaru, membre du clan qui fonda la ville de Matsue. Après la bataille de Sekihagara, il avait reçu deux fiefs en récompense. Le premier site retenu, Gassan Toda, ne donna pas satisfaction, et il décida d'édifier cette forteresse dans une place remarquable, Matsue donnant sur deux lacs.
Ensuite le clan Kyogoru gouverna la région, et Tadataka agrandit le fief, en mettant la main sur de lucratives mines d'argent.
Puis c'est au tour du clan Matsudaira de s'emparer de la région ; Naomasa, petit-fils de Tokugawa Ieyasu, reçut le commandement également après une bataille, celle d'Osaka. Sa bravoure était d'autant plus exceptionnelle qu'il n'avait que quatorze ans. Son descendant Harusato est célèbre pour avoir été un grand maître de thé.
C'est rare de trouver un puits à l'intérieur même du donjon, mais une sage précaution en cas de siège.
Les originaux de la toiture, de féroces bestioles qui devaient protéger l'édifice des incendies.
Il ne faut pas s'attendre à nos châteaux de la Loire en visitant ces forteresses japonaises, destinées à la défense et non à une habitation. Tout est conçu pour une efficacité maximale en cas d'attaque.
Ce tronc porte, en haut à droite, le blason féodal de Horio.
C'est un onigawara, une tuile à visage d'ogre. Est-ce dans un but protecteur ou pour effrayer l'ennemi ?
Les poutres près des fenêtres étaient renforcées par des barres.
Une galerie de portraits des chefs successifs de la forteresse.
Evidemment, on ne saurait échapper à l'armure de samouraï ! C'est plus rare de voir des armes à feu, objets d'importation coûteuse pendant la période où le Japon, fermé au monde extérieur, ne recevait que les bateaux hollandais à Dejima.
Toutes ces constructions japonaises sont basées sur le même principe où le bois est découpé pour s'encastrer parfaitement. Aucun clou, cependant on verra des agrafes qui ne servent pas à assembler mais à consolider les piliers.
Les meurtrières étroites, pour tirer sans danger !
En l'absence (étonnante !) de maquette, je photographie ce plan qui présente une particularité de la construction : les piliers traversent les planchers, et sont montés sur deux étages à chaque fois pour répartir les forces.
Petite galerie des différents châteaux du Japon.
Au XIXe siècle, le château faillit être détruit. Ce sont ces trois hommes qui le sauvèrent.
Difficile d'avoir une photo correcte des piliers sur deux niveaux ! C'est encore celle-là la meilleure.
Le système d'agrafe permet le maintien des piliers. Ceux-ci me semblent postérieurs à la construction et visent plutôt à consolider une fissure, mais ce n'est que mon avis.
Au dernier niveau, on mesure la portée du regard. On pouvait effectivement garder un oeil sur la ville, sur la montagne et sur l'eau. Matsue est bien plus étendue que je ne le supposais.
Photo compliquée pour montrer les mâchicoulis du toit double. La rambarde ajoutée "pour la sécurité" empêche d'éviter la forte lumière.
Comme le tam-tam, le tambour remplissait son rôle de communication. A l'époque des villes sans moteurs, cela devait s'entendre fort loin.
Très bel article. Je me régale
RépondreSupprimerMerci
Georgina
Merci beaucoup Georgina pour ce chaleureux commentaire !
SupprimerThanks for this amazing article. I increase my knowledge!
RépondreSupprimerCongrats
Annie
Thanks Annie! It is still a pleasure to receive your reviews!
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