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vendredi 3 septembre 2021

Naxos : Cathédrale et temple d'Apollon


 Suite de la promenade dans Naxos : visite de la Cathédrale et arrivée au temple d'Apollon pour le coucher de soleil.

Je reste dans le Kastro pour visiter la Cathédrale catholique. Le plan la nomme Métropole, ce qui est plutôt un terme réservé aux églises orthodoxes.

 La Cathédrale

La façade de la cathédrale est originale et intéressante, très dynamique. La bande horizontale, festonnée, se double des arêtes obliques au-dessus. C'est elle qui assure l'assise visuelle. Légèrement avancée, la partie centrale a la majesté d'une tour. Elle joue des variations sur l'ouverture : arcade trilobée autour de la porte, reprise au-dessus avec une fenêtre géminée séparée par une fine colonne avec chapiteau. Le clocher propose une variante de la précédente, en doublant l'arcade extérieure de l'étage inférieur. Et ce n'est pas terminé ! Une bande ajourée d'ouvertures pentagonales (comme les niches du temple égyptien de Thera) ajoute une dernière touche. 

Voilà donc une façade donc apparemment très simple et cependant très élaborée, rythmée par ces variations et l'alternance d'horizontales et de verticales.

Je ne pouvais repérer la coupole depuis la place mais je la trouve sans surprise à l'intérieur, tant cette forme architecturale est répandue dans les églises grecques, catholiques ou orthodoxes. Si jamais il y en a eu, je ne repère pas de traces de fresques. On a unifié les parois d'un ton crème qui met plutôt bien en valeur les arcades épurées et les chapiteaux colorés.

Quant aux colonnes, c'est du réemploi de l'antique sans aucun doute. Leur variété, entre colonnes lisses et autres cannelées, ne laisse aucun doute.

Il me faut passer de côté pour éviter les reflets ! La chapelle axiale est décorée d'un entablement à colonnes dorées, avec un retable présentant une Vierge à l'Enfant. Les dimensions des deux ne me semblent pas correspondre, je suppose que la version actuelle remplace un retable précédent disparu.

Le fond doré nous rapproche de l'icône avec ce Saint Michel virevoltant, d'excellente facture. Le bras qui se découpe sur l'or, en bas à droite, apporte un réel dramatisme.

Charles Borromée, l'archevêque de Milan sanctifié, est entouré de scènes de son hagiographie sur cette icône du XVIIe siècle. Je déduis de son profil que, pour une fois, on a davantage cherché le réalisme que l'idéalisation des traits !

Une Vierge du Rosaire du XVIIe siècle, dans la représentation traditionnelle en forme d'arbre. Ce n'est certes pas la merveilleuse version de Dürer, mais pas un mauvais tableau pour autant.

Saint Roch, le Montpelliérain, montre toujours ses jambes nues pour qu'on ne rate pas le bubon de la peste ; et le chien fidèle l'accompagne toujours. C'est, je crois, la première fois que je le vois sur une icône.



 

Les fonts baptismaux du XIIIe siècle sont étonnants : un simple  bassin dans le mur ! Certes entouré d'une frise délicate.

Dans le Kastro

J'aperçois déjà la foule qui se masse autour du temple d'Apollon. J'y vais ou pas ? Je redoute la trappe à touristes. Finalement, je me décide. Mais il me faut d'abord redescendre du Kastro !

 

La partie la mieux conservée de la muraille comprend la tour de Sanudo, que le soleil déclinant teinte déjà de nuances d'ocre.





Voilà un genre nouveau, entre influences tyroliennes et tradition cycladique.



Ca ne doit vraiment pas être très pratique à vivre (comment apporter des meubles ici ?) mais le Kastro de Naxos a vraiment beaucoup de charme !

 

Le Temple d'Apollon

Cette fois, il ne faut plus traîner. On dirait que tous les touristes de l'île se sont soudain donné rendez-vous sur l'îlot du temple d'Apollon, relié par un isthme étréci à Naxos.


Heureusement, l'ilot minuscule offre assez de place pour que chacun puisse prendre ses photos à son aise sans marcher sur les pieds du voisin. Pas d'instagrammeur en folie, on est loin de l'ambiance tapageuse d'Oia.

Ce rectangle abstrait est donc tout ce qui reste du temple d'Apollon, quatre blocs de vingt tonnes chacun.

Cet îlot est le rocher légendaire où Ariane aurait été abandonnée par Thésée et aurait ensuite été enlevée par Dionysos. Le culte du dieu s'établit donc ici avant que, vers -530, on décidât de construire un temple... à un autre dieu, Apollon.

Le temple ne fut jamais achevé, même s'il devait être déjà bien avancé, d'après les bases de colonnes visibles. Il tomba en désuétude et servit de carrière de pierres pour l'édification du Kastro.

Voilà, j'ai pris sagement mes photos, je peux rentrer avant l'engorgement des touristes sur l'isthme.

Je fais bien. La foule commence à s'amasser mais cela reste raisonnable. Je croise même des spectateurs qui arrivent, en accélérant le pas. Ca devrait encore être bon pour eux !

En tirant mon bagage, j'ai repéré au passage un tableau qui annonçait de l'espadon frais. Je retrouve l'endroit et m'attable sans difficulté.


C'est mon premier vrai repas depuis quelques jours, mais je suis bien rétabli depuis mon indigestion de Rhodes. Je goûte d'abord le jus de grenade à l'aloès, supposément fabriqué sur l'île, puis un vin blanc également local léger et guère parfumé.

Je réussis à éviter les frites, le serveur me proposant à la place des pommes de terre au four, parfaites pour moi. L'espadon arrive sur nos étals souvent décongelé et je me régale d'en trouver du frais dans mon assiette, moelleux et goûteux. Un régal.

Seize euros avec les deux boissons et un café, c'est plus que raisonnable !





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