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lundi 20 février 2017

Londres, Wellcome Collection et concerts au Wigmore Hall

Londres, mimosa en fleurs sur Eccleston Square

Vers le Wigmore Hall

Petit-déjeuner de céréales (des cheerios, une première pour moi), d'un bagel grillé, café au lait et jus de pomme.
Comme hier, le ciel s'opacifie d'une couche de nuages et la température a fraîchi.
Pour varier l'itinéraire au nord, je passe par Lyall Street, toujours une zone aristocratique de Belgravia.



Londres : oliviers sur un balcon dans Belgravia

Londres, Belgravia : une rotonde que je n'avais jamais remarquée

 Je traverse Hyde Park, qui n'est évidemment pas à son meilleur en hiver. De vastes aires sont dénudées, en attente de semis.

Londres, Hyde Park

Londres, Hyde Park


Au coin nord-est est érigée Marble Arch, une icône du quartier. Ce petit arc triomphal renfermait jadis un microscopique poste de police !

Londres, Marble Arch

Premier concert au  Wigmore Hall


Pour éviter l'encombrement piéton d'Oxford Street, je prolonge pour atteindre Wigmore Street. Pendant mes séjours londoniens, le dimanche et le lundi j'assiste toujours aux concerts de mi-journée du Wigmore Hall, une salle dédiée à la musique de chambre. L'acoustique de cette ancienne église est remarquable, et malgré une intensive activité (de un à trois concerts par jour), elle réussit à programmer de prestigieux artistes. J'ai un souvenir ému d'une Schöne Müllerin, la Belle Meunière de Schubert, avec Jonas Kaufmann, entre autres.

Londres, Wigmore Hall

Les concerts du dimanche matin sont toujours bondés : 15 £ pour une heure de musique et le sherry offert, voilà qui comble un public d'habitués. En tout cas, je le recommande à tous les musicophiles de passage à Londres.
Aujourd'hui se produit une jeune pianiste qui a gagné le concours de la BBC, parmi d'autres prix récoltés. Elle a choisi un programme exclusivement Chopin, avec des Nocturnes magnifiquement interprétés, des Mazurkas et le premier Scherzo. Elle fait judicieusement dialoguer les voix, apporte beaucoup de poésie et fait chatoyer son piano. Il lui faudra peut-être retravailler l'architecture des Mazurkas, parfois un peu brouillonne, mais c'est une intéressante artiste à réentendre.
Dans sa loge, je croise Alfred Brendel venu la féliciter. Bon signe !
avec Lara Melda dans la green room

Une fois le nez dehors, je sillonne le quartier, avec ses demeures 100% londoniennes.

Londres, Marylebone : la variété des façades provient notamment d'un mélange de frises et d'ornementations.

Londres, toujours du relief dans la ligne des bâtiments
Londres : quand on lève les yeux, on découvre souvent de petits édicules

Londres : dans un seul immeuble, variété de lignes, de couleurs, de formes

Je passe devant l'église All Souls où la messe a réuni une foule de fidèles. Sa forme inusitée est due à celle du terrain qui fut offert. Elle est aussi connue comme l'église de la BBC, la célèbre radio se situant juste derrière.

Londres, église All Souls

Londres, bâtiment historique de la BBC

Mon but est de trouver un pub proposant le Sunday Roast, ce classique du dimanche. Mon adresse favorite dans ce coin a fermé, et ce n'est pas évident de tomber sur un autre. Beaucoup de pubs tiennent porte close et la plupart des restaurants entraînent dans un tour du monde, de l'Asie à l'Amérique centrale.
Finalement, au croisement de Whitfield Street et de Goodge Street, je trouve mon bonheur avec The Fitzrovia. C'est un pub classique, sombre et cosy, bien évidemment racheté par une chaîne comme la majeure partie de ses frères ; Greene, en l'occurrence.

Lunch au  Fitzrovia

Londres, le pub Fitzrovia

Londres, pub Fitzrovia


Londres, pub Fitzrovia
Le Sunday Roast, cette institution britannique, comprend ici rôti de bœuf, poulet rôti (c'est le roast du nom), purée maison, les indispensables Yorkshire puddings, et petits pois-carottes, version anglaise, i.e. al dente. La gravy, cette sauce brune à tout faire, baigne l'ensemble.
14,95£ et environ 5£ pour la pinte de bière,  une Pale Ale.

Londres, pub Fitzrovia : Sunday Roast

Je me dirige vers Euston Road. Dans  cette partie de Fitzrovia, sous l'égide de la tour de la BBC, les briques sont parfois écarlates. 

Londres, dans Fitzrovia : les immeubles de briques uniformément rouges sont une signature du quartier.

Londres : la tour de la BBC reste un point de repère pratique

 La Wellcome Collection

La Wellcome Collection est une fondation privée appartenant à un groupe pharmaceutique. Outre les intéressantes collections permanentes autour de la médecine et du corps, des expositions temporaires y sont régulièrement proposées, qui ouvrent la réflexion. Cette fois, celle nommée Making Nature interrogé notre rapport aux animaux, à travers plusieurs angles : les études depuis Linné et l'évolution de la classification, la préservation des restes (du cabinet de curiosités à la taxidermie), les zoos et leur transformation, etc. Cela mériterait une exposition encore plus vaste, peut-être même un musée entier. C'est, en tout cas, tout à fait passionnant. Photos interdites à nouveau.

Londres : Wellcome Collection

J'ai vu à plusieurs reprises les collections permanentes, mais je ne résiste pas à l'envie d'y refaire un tour.

Londres : Wellcome Collection. Une salle présente des soins infirmiers. Inusité dans un musée !
Ces écorchés modernes sont à comparer avec les versions historiques comme celles du Musée de l'Homme à Paris.
Londres : Wellcome Collection. Une nouvelle version de l'écorché.

Londres : Wellcome Collection. Encore une autre version de l'écorché.

Londres : Wellcome Collection. Etre humain vu comme une cartographie

Londres : Wellcome Collection. Des oeuvres d'art qui posent souvent un questionnement.

 Une salle consacrée à l'obésité expose différents procédés médicaux pour la réduire.

Londres : Wellcome Collection. Différents moyens pour réduire l'obésité.
 Afin de rendre perceptible la notion de génome humain, le code de l'un d'entre eux a été imprimé complètement. Il remplit la totalité des volumes de cette bibliothèque, avec de minuscules caractères sur des pages bien denses.

Londres : Wellcome Collection. Le génome humain sous forme de bibliothèque.

Londres : Wellcome Collection. Page d'un des volumes du génome humain. Impressionnant !

Ma partie favorite demeure la  collection historique, où des objets de toutes époques et de pays multiples donnent un aperçu du rapport au corps et à son traitement. Je suis toujours impressionné par la chaise et les chaussures de fakir, et stupéfait que les bagues anti-masturbation aient été encore produites au XXe siècle  !

Londres : Wellcome Collection. Un talisman en noix de coco.

Londres : Wellcome Collection. Seringues à lavement.

Londres : Wellcome Collection. Poupées à diagnostic chinoises.

Londres : Wellcome Collection. La canne de Darwin.

Londres : Wellcome Collection. Outils de massage, bande contre les névralgies.

Londres : Wellcome Collection. La brosse à dents de Napoléon.

Londres : Wellcome Collection. Brosse à dents à monter sur un doigt et dentier en ivoire.

Londres : Wellcome Collection. Tête réduite.
La tête réduite est à comparer avec sa cousine du Musée de l'Homme !

Londres : Wellcome Collection. Momie Chimu.

Londres : Wellcome Collection. Guillotine.
L'invention du docteur Guillotin fut avant tout une solution humaniste pour une mort rapide et sans souffrance, bien plus humaine que la hache du bourreau.

Londres : Wellcome Collection. Etonnant médaillon, tête mi-vivante mi-morte.

Londres : Wellcome Collection. Amulettes phalliques romaines.

Londres : Wellcome Collection. Objets chinois : scènes érotiques dans de faux fruits.

Londres : Wellcome Collection.Statuette chinoise représentant l'acte sexuel.

Londres : Wellcome Collection. Mallette avec des "aides sexuelles". Le sextoy ne date pas d'hier !

Londres : Wellcome Collection. Ceinture de chasteté.

Londres : Wellcome Collection. Outils anti-masturbation.












Suite de la promenade

Heure Caffè Nero, pause classement de photos sagement accompagnée d'un double expresso. 



Finalement, je ne vais pas au bout de mon traitement de photos. Je suis harponné par un couple de Romains à qui je réponds dans leur langue (toutes les occasions sont bonnes !), et qui en profitent pour tailler une bavette. Je leur indique quelques bons plans (et fais de la promo pour le blog). 

Il me reste encore du temps avant le concert du soir. Je joue au touriste basique et fais un tour parmi la foule encore dense sur Oxford Street. Évidemment, même le dimanche, tout est ouvert. Je peux magasiner, comme disent nos cousins québécois. Mais je compte faire mon shopping mercredi !

 Scooby-Doo et Sammy font de la publicité pour une banque !






Second concert au  Wigmore Hall


Enfin je retrouve le Wigmore Hall,  où jouent ce soir la violoniste Isabelle Faust et son habituel comparse Alexandre Melnikov. La dernière fois que je les ai entendus, c'était ici, en trio avec Jean-Guilhem Queyras.
Leur programme s'ouvre avec une découverte, Mity de Szymanowski. C'est une œuvre en trois parties, extrêmement suggestive et puissante, qui me happe tout de suite. Les couleurs sont extraordinaires et, quand Isabelle Faust se retourne pour jouer "dans"  le piano, on croit entendre une flûte. Je ne connais pas très bien la production du compositeur polonais mais tout ce que j'ai écouté m'a fait une forte impression. J'ai un grand souvenir de pièces pour piano avec Piotr Anderszewski, du concerto pour violon avec Nicola Benedetti...
Elle est suivie de la première sonate de Fauré, interprétée avec infiniment de sensibilité. Une splendeur.
La seconde partie débute par une autre rareté, une sonatine de Françaix,  une pièce curieuse et assez humoristique ; les thèmes évoquent des contines pour enfants, méthodiquement bombardées par des dissonances de plus en plus importantes. Ça réclame une sacrée mise en place.
La seconde sonate de Fauré, écrite 44 ans après la première, poursuit le concert. Je crois que je la préfère à la première, et son vibrant mouvement médian, un andante, me semble un sommet de l'œuvre de Fauré. Interprétation très profonde, sans effets, qui irradie pourtant.
Pour conclure cet original programme, un compositeur bien rare, George Antheil, un Américain à Paris dans l'entre-deux-guerres. Sa sonate n°2 est bien peu orthodoxe, un genre de collage où les thèmes, les tonalités, les rythmes se succèdent en surprenant constamment  l'auditeur. Pour parachever le tout, le pianiste doit, à la fin, abandonner son instrument pour jouer du tambour ! Une pièce franchement originale, pleine de drôlerie, mais qui, là aussi, réclame sans doute un énorme travail de mise en place. La version des deux artistes de la soirée est parfaite.
Isabelle Faust dans la green room

avec Alexandre Melnikov dans la green room

Comme il pleut en sortant, je choisis la solution du fainéant et prends sur Oxford Street le bus 73 pour Victoria. Je grimpe à l'étage, mais avec la pluie nocturne, la vision est moins enchanteresse que je ne l'espérais.



Ce matin, j'ai laissé mes bagages et ma clef à la réception ; on m'a prévenu que, pour un motif pas très clair (works on the top), on me changeait de chambre. La nouvelle est semblable à la précédente, mais j'ai un WC en plus ! Ah, quel luxe !



4 commentaires:

  1. Quel emploi du temps chargé ! Est-ce vraiment des vacances ? Cela dit, ton blog est super, on a l'impression de faire le voyage avec toi.

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  2. Merci à toi, Anonyme ! Je ne devine pas qui a laissé ce message. Programme assez riche mais pas vraiment si chargé... J'ai fait bien pire !

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  3. Great post! Many details, inspiring pics!
    Ruth

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