Paris : Balade + L'Hôtel du Libre-Echange à la Comédie Française

Promenade

Je me suis finalement réveillé assez tard et je modifie mes projets initiaux. Je redescends la rue Sedaine pour passer brièvement au marché dominical du boulevard Richard Lenoir, histoire de m'approvisionner pour le trajet de retour.

C'est le moment de mon passage obligé Place des  Vosges, occasion de boire un expresso, toujours à un euro, au café Hugo.

Actuellement les galeries d'art de la partie nord présentent plusieurs artistes intéressants. Voici une sculpture presque surréaliste.

J'avais fait des achats dans le gigantesque Uniqlo de Ginza, à Tokyo. Son cousin du Marais est nettement plus petit, mais l'architecture y est fort séduisante. 

Je longe l'arrière du BHV où certains  volets roulants se transforment en œuvres d'art. Mon père a longtemps photographié ce type de réalisations.

Dans le quartier, je suis surpris par d'autres décorations murales. Soit elles sont récentes, soit je ne les ai jamais remarquées, et pourtant je lève souvent les yeux en arpentant la capitale.

Mais diable que vient faire Mario Bros sur les murs parisiens ?

La mairie du IIe arrondissement pourrait rappeler la Place des Vosges, avec son alternance de briques et de pierre ; elle me rappelle davantage Londres (Holborn plus précisément, je ne sais pourquoi).

 A un pas de la Place des Victoires, tout près de la Banque de France, se trouve cette drôle de bâtisse biscornue.

 Je crois avoir déjà mis une photo sur le blog ou sur un de mes albums photos, mais j'ai toujours adoré cette élégante mini-galerie.

Je retrouve mon amie Michèle qui n'a guère envie de ramens aujourd'hui. Elle me propose de tester un restaurant proche, à propos duquel elle a lu de bonnes critiques sur Tripadvisor.

Déjeuner au Mesturet

J'ignore tout de ce restaurant, sinon que j'y suis souvent passé devant et que j'ai plusieurs fois regardé sa carte. Plusieurs formules sont proposées. Je choisis dans celle à 31,50 € la salade aux rognons d'agneau, vinaigrette balsamique au miel ; le quasi de veau à la sauge avec le gâteau de courgettes ; et enfin la génoise aux framboises, zestes de citron confits au Sauternes. Du Petit Chablis pour faire descendre tout ça.

Je trouve que, particulièrement pour le quartier (à côté de la Bourse), c'est d'un très bon rapport
qualité prix. Le service me semble efficace et chaleureux, les portions généreuses, et une vraie cuisine préparée. La sauge du quasi m'a paru bien timide, mais, à cette réserve près, tout est goûteux, avec une pointe d'originalité. Le dessert s'avère un plaisir de gourmand (je tenterai moi aussi le citron confit au vin).

Nous parlons de nos prochains voyages, des spectacles de la saison prochaine. Michèle est passionnée par la danse, moi par la musique et le théâtre, il y a des intersections à nos sujets d'intérêt.
Nous nous séparons pour nos spectacles respectifs.

 J'arrive au Palais Royal où je fais mon petit tour : les colonnes de Buren, les galeries avec leurs boutiques improbables…

 Je me hâte pour voir la roseraie, déjà très prometteuse à ma dernière visite.

J'ignore l'identité de ces rosiers blancs qui produisent une profusion de fleurs extraordinaires.

L'Hôtel du Libre-Echange à la Comédie Française

La Comédie Française a toujours bien réussi les spectacles Feydeau, et ces pièces qui réclament une vraie troupe peuvent compter sur l'excellence des comédiens ravis de s'amuser. Cela fait toujours un tabac et je pense que cette jubilatoire réalisation est promise au même avenir que la brillante Dame de chez Maxim ou le plus récent Fil à la Patte. 

Cette hilarante pièce, où fonctionne parfaitement la mécanique Feydeau qui précipite inéluctablement tous les personnages vers une catastrophe évitée de justesse, n'est cependant pas la plus jouée. Ma dernière version, c'était à la Colline, avec Clovis Cornillac en Pinglet,il y a quelques années. Et je crois bien que celle d'aujourd'hui n'est que ma quatrième.

La production d'Isabelle Nanty

La production d'Isabelle Nanty offre tout ce qu'on attend de ce genre de spectacle : un rythme soutenu, une bonne exploitation des dons comiques des acteurs, de la coquinerie sans vulgarité, et un bon dosage dans les gags supplémentaires.

Isabelle Nanty adresse même un clin d'œil à la tradition des couplets (les acteurs chantaient à la fin des actes) en faisant interpréter par Laurent Lafitte une chanson de Trénet, une de Mistinguett et, en duo avec Bakary Sangaré, le Fermons les yeux de la Vie Parisienne. 

Et je n'oublie pas les superbes costumes et l'ingénieux décor de Christian Lacroix, part importante de la réussite du spectacle. 

La troupe du Français

Les multiples talents des comédiens français sont exploités tout au long de la saison et dans les répertoires les plus divers, mais j'ai toujours eu l'impression d'une joie exaltante lorsqu'ils s'épanouissent dans ce répertoire. Certains, comme Christian Hecq, sont d'extraordinaires vrais comiques, et Michel Vuillermoz ou Florence Viala font toujours merveille dans ces pièces-là. De vrais tempéraments comiques, ce qu'on a parfoiq oublié. Les anciens (Anne Kessler, prodigieuse dans sa scène finale, Jérôme Pouly, Bruno Raffaelli et même Alain Lenglet dans un petit rôle) réussissent autant leur interprétation que les petits nouveaux, Pauline Clément (délicieuse Victoire), Julien Frison ou Rebecca Marder (extraordinaire fille hystérique de Mathieu). Laurent Lafitte est surprenant en hôtelier escroc doublé d'un chanteur canaille, tandis que Bakary Sangaré convainc toujours par un naturel confondant.

Vraiment un spectacle de haut vol, dont j'espère qu'il sera repris et filmé ! 

 Après une séance de signatures assez heureuse, et un papotage impromptu avec Karin Viard, venue en spectatrice, retour paisible vers l'hôtel, puis vers la gare.

Une journée totalement à pieds, mais le temps était si serein, après les pluies des derniers jours, que ç'aurait été dommage de ne pas en profiter !