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jeudi 19 août 2021

En passant par Sparte

 

De Nauplie à Olympie, ma journée a largement été occupée par la visite de Mystra. L'arrêt à Sparte était un imprévu !

Je quitte définitivement Nauplie, vraiment une séduisante destination et un point idéal pour rayonner en Argolide. En consultant la carte, je constate que j'avais placé Mystra beaucoup trop au nord. J'aurais pu loger à Sparte hier soir et j'aurai économisé pas mal de route ! J'ai conçu mon programme très vite et c'est une erreur. 

Google Maps me propose de reprendre d'abord l'itinéraire de la veille, avec la route en lacets, mais je préfère éviter de la parcourir une troisième fois. Je choisis l'option autoroute, même si elle me contraint à un détour par le nord. 

Je retrouve, une dernière fois, l'auto sur le fatidique parking du port... 


Un arrêt au passage, rien que pour le plaisir des paysages de l'Arcadie heureuse, vantée à juste titre. 

Enfin je peux proclamer, comme dans la phrase de Virgile reprise dans le fameux tableau de Poussin, Et in Arcadia ego


La conduite est tranquille. Comme je l'ai déjà écrit, la conduite des Grecs vaut bien mieux que leur réputation. Sur l'autoroute, ils utilisent efficacement le clignotant, déboîtent longtemps à l'avance, et ne commettent pas d'imprudence dans les tunnels où je n'ai jamais vu quiconque doubler. 


Je traverse Sparte sans m'y arrêter, je verrai bien si j'ai le temps plus tard. 


Pour visiter Mystra, on a le choix entre l'entrée du bas et celle du haut. Certains utilisent les deux et se déplacent ensuite de l'une en auto, en scindant leur itinéraire en deux. 

Je n'ai pas choisi mais la route passe d'abord devant celle du bas, bondée, avec des véhicules dangereusement stationnés en bord de route sur plus de cent mètres. J'opte pour l'accès supérieur. Bon choix, le parking y est à moitié rempli. 


Une fois stationné, on a encore un bout de chemin à pied. Ça tombe bien, le paysage est à nouveau magnifique. 


Je débute la visite par la citadelle.

Je continue avec les églises de la ville haute, Sainte Sophie et Saint Nicolas, et le Palais des Despotes.

La série suivante s'organise à partir de la Métropole.


Je termine avec de grands chefs-d’œuvre, notamment la Perebleptos et la Pantanassa.

Il ne me reste plus qu'à gravir de nouveau la montagne pour récupérer l'auto... 

Mystra, c'est vraiment une visite enchanteresse, un des plus beaux sites de mon voyage. 

C'est bien beau tout ça, mais je meurs de faim. Je décide d'aller déjeuner à Sparte et de voir un peu à quoi cela ressemble. 

Escale à Sparte 


Je me gare près de la grande place principale, où le Lonely préconise plusieurs restaurants. Peine perdue, ils sont tous fermés. Le bâtiment d'honneur de la place, c'est ce duo de faux temples, aussi crédibles que dans un Disneyland Antiquité (ça n'a pas encore été inventé, ça ?).


Je trouve cependant un restaurant ouvert et demande au serveur s'il y a une spécialité locale. Oui, c'est une saucisse épicée, qu'on accommode ici de plusieurs façons. J'opte pour les penne, ce qui donne une version spartiate de la pasta all'arrabiata



Je ne dispose pas de beaucoup de temps car il me reste pas mal de route à faire. 


Je tenterai bien le Musée Archéologique, une valeur sûre en Grèce, mais il tient porte close à cette heure. 


Voilà la statue de Lycurgue (Lykourgos), roi de Sparte au IIIe siècle avant notre ère. 



La ville semble un peu désertée et somnole dans la chaleur écrasante. Elle peine à retrouver son ancienne splendeur. 

Quand on pense que les Spartiates, dans l'Antiquité, faisaient trembler tout le monde ! 

C'était une armée incroyablement entraînée, où on sélectionnant les enfants en se débarrassant, et c'est un euphémisme, des sujets chétifs et malingres. 

Ils suivaient un entraînement de sportifs de haut niveau et partaient combattre avec la devise "Reviens vainqueur ou mort". Ces Lacédémoniens (leur nom antique) étaient des hoplites, des fantassins lourdement armés, combatifs et endurants. La rigueur de leur entraînement les avait perfectionnés dans la stratégie et les techniques de combat. Bref, ces super-guerriers étaient quasiment vus comme des super-héros et ils étaient particulièrement redoutés. 

La Tombe de Leonidas

Je sais que le roi Leonidas, illustré dans un courage héroïque face aux Perses, a sa tombe à Sparte. Je demande l'itinéraire à un passant qui n'en a jamais entendu parler ! 


Finalement je réussis à la dénicher sur Google Maps. La tombe n'est pas si mal conservée, protégée sur une petite place. Mais elle n'est guère mise en valeur et n'a même pas droit à un panonceau pour la signaler. 


Et, pire encore, je bois un café sur la place, à dix mètres de la tombe. La serveuse ignore ce qu'est le tas de pierres devant son établissement !!! 


La ville de Sparte ne semble guère désireuse de valoriser son glorieux passé. Les sites archéologiques que j'ai sur le plan sont devenus des terrains vagues délaissés. 


Après avoir lu les commentaires peu flatteurs, j'abandonne l'idée de visite du temple d'Athéna à l'extérieur de la ville, "dépôt d'ordures nauséabond"! 

Vers Olympie 

Je reprends la route, paisible sur une large partie. Lorsque j'atteins la côte occidentale, c'est une autre affaire. Les plages s'y succèdent et génèrent un gros flot de touristes. Pas toujours au fait des coutumes routières grecques, hélas. 

La moindre localité est abondamment plantée de panneaux Παραλία, la plage, même si cette destination paradisiaque ne paraît pas immédiate. Le paysage rappelle beaucoup le littoral languedocien, entre Palavas et Agde. 

Il me faut soudain virer complètement de bord, sur une route étonnamment étroite. Olympie n'est pas un trou perdu et inconnu, je m'attendais à autre chose qu'à cette déraille sinueuse qui traverse de minuscules villages. On doit obliquer brusquement sur des places ombragées où il me semble à chaque fois frôler les tables des terrasses. 

La région a pris du relief et me semble bien plus attractive que le littoral. Oliviers et cultures maraîchères se glissent dans de larges zones forestières. Je comprends que les incendies tout proches, au nord d'Olympie, fassent des ravages. 


Difficile de programmer un arrêt photo avant cette écluse. 

Mais cela en vaut la peine ! Une vue rafraîchissante. Le Péloponnèse offre de superbes paysages. 

A Olympie


Sans l'avoir anticipé, j'entre dans Olympie presque directement sur mon hôtel, juste à côté de l'église. 


Je me gare sans difficulté : la petite blanche, c'est la mienne actuellement. 

Pour l'instant il n'y a personne à la réception. 

Étrange. 

Mais ce n'est pas grave. Je vais me promener dans le village en attendant. 


Je croyais Olympie un peu plus développée, mais c'est vraiment un petit village qui ne semble que touristique. A quelques rares exceptions près, tous les commerces sont regroupés sur une rue centrale, celle qui mène au site. 

Artisanat, copie d'antique, bijoux, vêtements placardés de Greece ou d'Olympia (pas celle des Contes d'Hoffmann), huile d'olive dont le prix atteint des sommets en cette terre des dieux... Ah si, une pharmacie tout de même. 

Et les restaurants qui proposent la rengaine habituelle, tzaziki / Greek salad, gyros/souvlaki/moussaka/seafood. 
Il doit bien exister d'autres plats, des spécialités locales, tout de même ! Soit on se borne à une cuisine figée pour touristes, soit la cuisine grecque varie peu selon les régions. Les soupes, par exemple, où sont-elles ? 


De toute façon, comme j'ai déjeuné vers 16:30 et, qu'une fois de plus, je n'ai pu prendre de dessert, je vais dîner avec une glace. 


5€ les trois boules, un peu cher pour de la glace industrielle. Toutefois la pistache a, pour une fois, le goût du produit et non celui de l'amande amère courant. 

Je reviens à l'hôtel où cette fois le patron prend le frais sur la terrasse. Il se débrouille bien en français et rien ne semble le sortir de sa placidité. Il me donne le numéro de la chambre, me demande de prendre la clef au tableau et m'informe que ma chambre est située dans le couloir derrière la réception. Tout cela sans bouger de son siège ! La Grèce a parfois un côté décontracté, comme on caricature souvent le caractère méditerranéen.
 

Les chambres, comme le reste de l'hôtel, n'obtiendront ni un prix de décoration ni un trophée de modernité. Mais elles sont impeccablement propres, le réfrigérateur fonctionne ainsi que la wifi et le climatiseur, et la literie reste bien ferme. C'est tout ce dont j'ai besoin. 


Les sanitaires en couleur sentent les années 1970,de même que le style "rustique" du mobilier. Je ne m'attendais pas à une baignoire à jet, de toute façon. 


1 commentaire:

  1. Incredible experience in a great antique city.
    Unbelievable!
    I hope your post will change things.
    Annie

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